mercredi 14 juin 2017

Persistance du Père Dupanloup

Notre existence se ponctuent de souvenirs plus ou moins frais. Chacun ses petits grigris pour les raviver, chacun ses moyens pour les faire perdurer.
Comme nous parlions du Père Dupanloup, voici un petit papier découpé dans feu Charlie Hebdo, il y a bien longtemps. Il fut longuement conservé dans un portefeuille en cuir mal tanné qu'on trouvait à la sauvette à la sortie du métro parisien, un portefeuille en cuir rouge. C'est une sorte de truffe orpheline, puisqu'elle n'a jamais trouvé le livre qui lui convenait pour l'y glisser. On a souvent pensé que, peut-être, le Manuel secret des confesseurs aurait pu être le réceptacle adéquat... ou bien dans les Romans à lire & Romans à proscrire, de l'abbé Bethléem. Mais nous trouvons cela un peu facile. Le petit papier a presque quarante ans d'âge et nous continuons d'être confronté au paradoxe de devoir trouver un livre pour cette truffe. Nous ne comptons pas sur la diligence de nos lecteurs, sinon une vague piste, histoire d'entretenir l'espoir ténu de fixer ce brin de mémoire dans un livre... On espère alors du subtil.
Si si...

dimanche 11 juin 2017

Encore une fable express du Tenancier...

Bon, eh bien puisque nous sommes dans la musique dans les derniers billets :

Le Tenancier aime beaucoup de musiques différentes, certaines plus que d'autres. Ainsi voue-t-il un intérêt au jazz, comme celui d'Ornette Coleman. Mais c'est tout de même le rythm'n blues qu'il préfère, avec John Lee Hooker... 

Moralité :

Le Tenancier est trop au Lee pour être Ornette...

Quand c'était le vrai Charlie Hebdo


Le Tenancier écoutant attentivement Otto Naumme chantant (faux) la chanson du Père Dupanloup, en se disant qu'un jour, ce serait bien que la fête des mécréants revienne, comme au temps du vrai Charlie Hebdo. Là, Otto en est à la huitième strophe, évoquant l'organe généreux, et en arc-de-cercle, du Père Dupanloup. (Merci à Jehan-Georges Vibert pour le vérisme de la scène !)

jeudi 8 juin 2017

samedi 3 juin 2017

Un écrivain moderne ?

Il y a une étonnante franchise dans les préceptes machiavéliques. L’honnête homme parle volontiers de droit des peuples, de droit des gens ; en réalité, ces droits, il faut la contrainte pour qu’ils soient respectés ; et même avec la contrainte, la plupart du temps on les tourne. Dans les simples rapports de commerce, à chaque instant on a au recours au contrat, à la signature ; on multiplie les marques de l’engagement, tant on sait que les engagements sont précaires. Quel est le niais qui se fierait à un engagement oral quand les engagements écrits mêmes sont loin d’être le roc sur lequel on peut bâtir ? Dans le social, le contrat n’a jamais cessé d’être tourné malgré toutes les promesses de bonne foi. Il y a même certitude de mauvaise foi dès qu’il y a affirmation répétée de bonne foi. Chez nous, un démenti confirme. C’est ici que Machiavel met une franchise d’acier. Dès que le contrat se discute, il déclare qu’il sera tourné et quand il signe, il démontre que la signature ne vaut rien, n’engage rien de réel ; qu’on vient, somme toute, de perdre son temps ? Il défend qu’on parle de bonne foi ; il empêche qu’on parle de bonne foi ; il a la loyauté de proclamer, avant que tous les débats ne commencent, qu’ils seront essentiellement présidés par la mauvaise foi. Il ne s’occupe que de la triste vérité. C’est à ce titre qu’il est un écrivain moderne.

  Jean Giono : Introduction aux Œuvres complètes de Machiavel - La Pléiade, Gallimard (1952)

vendredi 2 juin 2017

Ahem !...

De la précarité des correcteurs et de la précarité de la correction :


Cette version révisée nous a été communiquée par Armelle Domenach.
(Vous trouverez  la lettre sur le site ActuaLitté)