lundi 26 mars 2018

Amarrer

Amarrer : Manœuvrer de façon à duper quelqu'un. Mot à mot : jeter l'amarre sur sa crédulité.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

lundi 19 mars 2018

Lecture médicale

Amarres (Les)

Amarres (Les) : Les amis. (Rabasse.) — Je ne pense pas que ce soit un jeu de mot. C'est plutôt un exemple du langage en mar. V. ce mot.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

dimanche 18 mars 2018

L'impossible représentation

On va le constater, en juin 2009 sur le blogue Feuilles d'automne, votre Tenancier n'hésitait pas à payer de sa personne pour vanter les mérites des Amis de Saint-Pol-Roux. C'est sans vergogne aucune qu'il récidive en l'an de grâce 2018, toutefois en ne montrant pas les pénibles transformations subies par son corps, illustrant le fait que la vieillesse est bien un naufrage.



Dans ce billet, le Tenancier a décidé de s'impliquer vraiment. Ainsi, enchanté de la publication du n° 4 de Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, il a décidé de montrer sa joie et son enthousiasme. Respectueux de l'exactitude en matière de bibliophilie, il a cependant essayé de coller de près à la thématique de ce numéro : l'impossible représentation...


Pour toute commande et tout renseignement au sujet de ce bulletin, il suffit, bien entendu de cliquer sur le site Les Féeries Intérieures (désormais, en 2018, il vous faut aller au site des Amis de Saint-Pol-Roux).
On est prié d'être indulgent avec le physique du Tenancier, lequel vient à peine de recommencer à faire un peu de sport. Enfin, dites-vous qu'il a toujours des carrés de chocolat, mais qu'ils ont un peu fondu dans le paquet.



Vous pensez bien que l'on se serait gardé d'inscrire cet ancien billet au programme de nos rediffusions si le hasard objectif, qui sert les poètes et les malfaiteurs, n'avait déposé chez nous récemment la nouvelle formule du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, qui reprend les anciens fascicules dans une édition diablement plus soignée. Le Tenancier vous recommande d'accorder un peu de votre temps à une telle entreprise — à une magnifique entreprise même. Malice de l'expéditeur ? L'exemplaire, limité, porte le n° 69...
En tout cas, que l'on ne s'imagine pas le Tenancier recommencer ce genre de publicité, ou alors en le payant trrrrès cher.
En attendant, voici la couverture, fort belle, du nouveau bulletin.

Amant de cœur

Amant de cœur : Les femmes galantes nomment ainsi l'amant qui ne les paye pas ou qui les paye moins que les autres. La physiologie de l'amant de cœur, par M. Constantin, a été faite en 1842.
Au dernier siècle, on disait indifféremment ami de cœur ou greluchon. Ce dernier n'était pas comme on le croit aujourd'hui un souteneur. Le greluchon ou ami de cœur n'était et n'est encore qu'un amant en sous-ordre auquel il coûtait parfois beaucoup pour entretenir avec une beauté à la mode de mystérieuses amours. — « La demoiselle Sophie Arnould, de l'Opéra, n'a personne. Le seul Lacroix, son friseur, très-aisé dans son état, et devenu l'ami de cœur et le monsieur. » (Rapport des inspecteurs de Sartines. 1762.)
Ces deux mots avaient de l'avenir. Monsieur est toujours bien porté dans la langue de notre monde galant. L'ami de cœur a detrôné le greluchon ; son seul rival porte aujourd'hui le nom d'Arthur.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

samedi 17 mars 2018

YR

« As observed at the turn of the century by Marks & Spencer (1899), who first named the “yelling reaction” (YR), the stiking effects of tomato throwing on Sopranoes have been extensevely described. Although numerous behavioral (Zeeg & Puss, 1931 ; Roux & Combaluzier, 1932 ; Sinon et al., 1948) pathological (Hun & Deu, 1960) comparative (Karybb & Szÿla, 1973) and follow-up (Else & Vire, 1974) studies have permitted a valuable description on these typical responses, neuroanatomical, as well as neurophysiological data, are in spite of their number, surprisngly confusing. In their henceforth late twenties’ classical demonstrations, Chou & Lai (1927 a, b, c, 1928 a, b, 1929 a 1930) have ruled out the hypothesis of a pure facio-facial nociceptive reflex that has been advanced for many years by a number of authors (Mace & Doyne, 1912 ; Payre & Tairnelle, 1916 ; Sornette & Billevayzé, 1925). […] »

Georges Perec : Cantatrix Sopranica L.


« À l'opéra, en chantant la Tosca
Un grand ténor ayant manqué le "la"
En reçut ce soir-là
Des tas, des tas, des tas
Sa femme, en sortant de là, le consola. »
 Jack Ary : Les tomates 


Merci à Otto pour l'inspiration musicale...

Alter ego

Alter ego : Autre moi-même. — Latinisme. — « M. Chivot occupait la stalle voisine, applaudissant de tout coeur l'amusante folie de son heureux alter-ego. » (E. Blavet.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

vendredi 16 mars 2018

Café littéraire

Affiche de

Altèque

Altèque : Beau, bon, excellent. (Vidocq.) — Du vieux mot alt : grand, fort, élevé (qui nous est resté dans altitude), accompagné d'une désinence arbitraire comme dans féodec.
Frangine d'altèque : bonne sœur.
Frime d'altèque : charmante figure. V. Coquer.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

« Connaissez-vous la vertu des livres, monsieur ? »



« Puis-je vous raconter une histoire, Miss Lamb ? Il y a un mois, j’étais installé dans un café de Maiden Lane. Voyez-vous celui que je veux dire ? Celui qui a un superbe comptoir en acajou. J’avais emporté une très belle édition ancienne en écriture gothique des Contes de Canterbury de Chaucer, que je venais d’acheter à un client de Long Acre. J’en tournais les pages lorsque j’entendis une voix qui manifestement s’adressait à moi. “Connaissez-vous la vertu des livres, monsieur ?”
« C’était une femme d’âge mûr, assise à un guéridon juste derrière moi. Elle était vêtue en noir de la tête aux pieds, elle portait un chapeau noir, un châle noir, et un parapluie noir était posé contre sa table. Il n’est pas habituel de voir une femme assise seule dans un café, même à Maiden Lane, et, bien sûr, je fus un peu gêné. Ce n’était manifestement pas une prostituée. Pardonnez-moi, Miss Lamb, d’être aussi indélicat. Son âge et sa tenue excluaient cette hypothèse. Je supposai qu’elle était soit soûle, soit folle. “Des vertus, madame ? — Comprenez-vous ces choses…? Les archives, les documents, les livres…? — C’est ma profession. — Je ne fais pas confiance aux hommes de loi. ” Je remarquai alors qu’elle buvait une tasse de sassafras, une boisson que je déteste ardemment. “Ainsi que vous pouvez le voir, je suis veuve. — Vous m’en voyez navré. — Il n’y a pas de quoi. Mon époux était une brute. Mais il m’a laissé quantité de documents.” Bien sûr, cette remarque éveilla mon intérêt. “Je n’y connais rien dans ce domaine. J’ai besoin de quelqu’un de compétent.” J’avais cru un instant que cette femme appartenait à la cohorte des faibles d’esprit qu’on croise en grand nombre dans les rues de Londres. Cependant, elle faisait preuve d’une telle circonspection, d’une telle assurance, que je compris qu’il n’en était rien. “Vous trouvez sans doute étrange, monsieur, que je vous entretienne de tout cela, mais, comme je l’ai déjà dit, j’abhorre les avoués, les chicaneurs et autres avocassiers. Il y a plusieurs semaines que je n’arrête pas de me répéter : si je tombe sur quelqu’un qui s’y connaît en études et en déchiffrage, je lui fonce dessus.” Je ne pus m’empêcher de sourire. “Vous voyez bien, monsieur, que le langage fleuri, ce n’est pas mon genre. Auriez-vous l’obligeance de me révéler votre nom ?” Elle ouvrit sa bourse en soie noire et je sentis, très nettement, une odeur de violettes. C’est un parfum exquis, ne trouvez-vous pas ? “Je n’ai pas de carte, déclara-t-elle. Que celle de mon défunt mari… mais l’adresse est la même.” Je remarquai que son époux, Valentine Strafford, avait été importateur de thés et qu’il vivait à une bonne adresse… Great Tichfield Street… dans la paroisse de Marylebone. Je donnai donc mon nom à cette personne et lui promis de venir lui rendre visite. Ainsi l’exigeait la plus élémentaire politesse.
« Tout à fait par hasard, le surlendemain, je passai devant sa demeure en me rendant chez un relieur de Clipstone Street. Connaissez-vous ce quartier-là, Miss Lamb ? Quoique pas très ancien, il n’en est pas moins plein d’intérêt. Je n’avais pas alors, à vrai dire, l’intention de lui rendre visite, mais je dois avouer qu’elle m’avait passablement intrigué. Je jetai un coup d’œil par la fenêtre du rez-de-chaussée et là, sur une longue table, qu’avisai-je sinon des montagnes de manuscrits et de parchemins ! Il y avait également des liasses de documents, des boîtes et des papiers roulé ensemble et retenus avec de la ficelle ou du ruban. L’inconnue n’avait donc dit que la stricte vérité en parlant de documents que son mari lui avait laissés. Je n’hésitai pas un instant et, sur l’impulsion du moment, gravis les marches et tirai sur la sonnette ; à ma grande surprise, c’est elle-même qui ouvrit la porte. “J’espérais bien que vous viendriez, Mr Ireland, je vous attendais.”
« Elle m’emmena dans la pièce du rez-de-chaussée où j’avais vu les documents. En chemin, j’aperçus un long jardin étroit à l’arrière, ou l’on avait érigé une de ces folies en forme de rocaille. Elles sont très à la mode de nos jours. “Je ne suis pas certain, Mrs Strafford, d’être en mesure de vous aider. — Ne soyez pas bête. J’ai remarqué comment vous avez écarquillé les yeux en entrant dans cette pièce. Vous raffolez des vieux papiers, je le vois bien.” Elle me proposa du sassafras mais je déclinai. De toute évidence, elle n’aimait pas le thé qui avait fait la fortune de son mari. “Naturellement, je vous rémunérerai. — Avant d’évoquer une quelconque rémunération, laissez-moi jeter un coup d’œil à ces papiers. — Ça ne représente peut-être rien du tout. — Ou au contraire, beaucoup. Laissez-moi donc d’abord examiner tout ça.” »

Peter Ackroyd : William et Cie (2004)
Editions Philippe Rey, traduit de l'anglais par Bernard Turle

Alphonse

Alphonse : Homme entretenu par une femme galante. — Surnom répandu depuis qu'Alexandre Dumas à fait représenter au Gymnase son Monsieur Alphonse dont le héros exerce précisément cette industrie. — « Si tous les Alphonses du boulevard se donnent rendez-vous là, il y aura du travail pour les observateur. » (Commerson, 75.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)