mardi 8 octobre 2019

Papa !

« Je me suis mis sous le patronage d’un nom que vous auriez voulu, depuis longtemps, avoir l’occasion d’honorer et que vous ne pouviez plus honorer qu’en moi. Aussi, est-ce le plus modestement du monde, croyez-le, que je viens aujourd’hui recevoir une récompense qui ne m’a été si spontanément accordée que parce qu’elle était réservée à une autre. »

Alexandre Dumas fils : Discours de réception à l’Académie française

dimanche 6 octobre 2019

C'est comme ça.

Et même si c'est Le Retour du Tenancier, celui-là même n'en revient pas.

mardi 1 octobre 2019

Une historiette de Béatrice

Après avoir quitté la boutique avec quelques livres, elle repasse la tête à l'entrée.
— « Dites, la dernière fois que nous sommes venus, vous mangiez un énorme beignet, et vous nous aviez indiqué l'adresse. Et nous ne retrouvons pas la boulangerie. »

lundi 30 septembre 2019

samedi 28 septembre 2019

Du bruit et des odeurs

Tous le monde y pue,
Y sent la charogne,
Y a que l'grand Babu
Qui sent l'eau d'cologne
Tous le monde y pue,
Y fait mal au cœur,
Y a que l'grand Babu qu'a la bonne odeur

(Hymne des Babus)

dimanche 22 septembre 2019

Une historiette de Didier

En juin, j’ai acheté dans une brocante un choix de poèmes de Paul Eluard, publié par le Livre de poche en 1963. « Les Sept Poèmes d’amour en guerre » (dans Au rendez-vous allemand ) sont interrompus (ou se terminent) page 292, à quoi succède, d’une page 289 jusqu’à la page 320, un passage du Lolita  de Nabokov. Eluard reprend page 325 avec  Poésie ininterrompue  et l’incipit « Rien ne peut déranger… ». J’ouvrais le livre ce soir pour la première fois.

samedi 21 septembre 2019

Les allures de Diane



Diane et Satellite


Images tirées des illustrations d'Émile-Antoine Bayard et Alphonse de Neuville pour
Autour de la Lune
de
Jules Verne
(Source)

jeudi 19 septembre 2019

Une historiette de Grégory

Sur un stand de livres, en brocante.
— Bonjour. C'est combien ? (ce petit catalogue d'expo diffusé gratuitement il y a dix ans).
— Hm. C'est quoi ? (il regarde) Trois euros.
— Non ! (dit avec une fermeté qui m'a échappée). Merci (un sourire).
— (alors que je m'éloigne) C'est trop cher ? Vous aimeriez pas qu'on vous le donne, des fois ?
— Si vous voulez !
— Eh ben, prenez-le ! C'est le plus intelligent qui gagne ! (je fais demi-tour pour aller prendre l'objet). Vous seriez pas prof ?
— Si.
— Ça se voit !
Je m'éloigne, tout en feuilletant le catalogue et en entendant derrière moi des propos confus sur les profs.

mercredi 18 septembre 2019

Le Tenancier au Pays des Soviets

À l’instar du proverbe de Lao-tseu qui commande de rester assis à bord de la rivière en attendant le cadavre de l’offenseur, il nous suffit, à nous, de prendre la même posture pour contempler l'écoulement des filaments putrides d’un certain vieux monde. En son temps, votre Tenancier, peu féru de littérature russe, et encore moins de dissidents (question de goût littéraire, c'est tout...), se laissa aller à bouquiner La tête de Lénine, de Nicola Bokov, dans son édition de chez Laffont. La lecture (1982) en est devenue lointaine, mais il se souvient tout de même du mode ironique du récit, pérégrination d’un type ayant volé la tête de Lénine dans son mausolée. On le répète, votre serviteur peu amateur de samizdats des années 70 goûta toutefois le ton et la concision de l’auteur, sans ressentir pour autant l’envie d’y revenir. Mieux vaut parfois une saveur imparfaite que des fragrances fanées. Faudra-t-il retrouver ce bouquet perdu afin de décrire notre monde actuel qui, à l’instar d’un régime soviétique repu, saccage la nature par son productivisme forcené tandis qu’il interpelle quelques fabricants d’écrevisse géante en carton, sous l’inculpation « d’association de malfaiteurs » ? Faudra-t-il désormais jouer avec la censure politique qui procède à l’inspection de la littérature « séditieuse » — déjà expérimentée du temps de l’affaire de Tarnac — et fait incarcérer trois jeunes Allemands de passage qui en sont les détenteurs ? Faudra-t-il bientôt rendre notre écriture transparente, de crainte de voir débouler les auxiliaires en uniforme d’une oligarchie (peu importe sa couleur) afin d’inventorier nos bibliothèques ? Faudra-t-il décrocher des portraits et partir avec sous le bras, à l’instar de la tête de Lénine, réécrire le roman de Bokov avec ce qui se passe sous nos yeux ?
Craignons que le sens de l’histoire ne s’inverse et que la farce tourne au drame. Pour l’humour et la dérision, l’on doit jouer à deux, et l’adversaire est un irréfragable con.