dimanche 7 juin 2015

Youte, Youtre

Youte, youtre : Juif. — Germanisme.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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[Note du Tenancier : Votre serviteur a hésité un instant avant de publier cette définition. A une époque où un entarteur se fait traiter d’antisémite et où chaque mot est évalué au travers d‘un a priori où les intentions ne sont jamais éloignées, fallait-il nous exposer et exposer ce mot ? Nulle part ici on a proclamé l’ambition d’être exhaustif. D’un autre côté, on a peu d’appétences pour la censure. Ces mots dégueulasses existent. Ils sont le reflet d’un société marginale qui a pu se montrer très souvent sexiste, raciste, etc. Le truand est parfois le plus sûr ami de l’ordre et il arrive que cet ordre soit « nouveau », comme pour ces messieurs de la Carlingue. L’idéal serait que les lecteurs de ce blog soient intelligents et ne méconnaissent point  l’idée qui sous-tend cette rubrique qui, pas neutre de toute façon, entend reproduire certains mots très fortement connotés parce qu’ils existent et non parce qu’on les approuve. Que ces lecteurs soient intelligents tombe sous le sens, ils ne fréquenteraient pas ces pages sinon. Aux égarés vindicatifs, adeptes de la prétérition en matière de dialectique ou amateurs du mot «Youtre » que ce soit ouvertement ou mezzo voce, le Tenancier les emmerde.]
(Voir aussi à ce sujet notre introduction à cette rubrique.)

mercredi 3 juin 2015

Une historiette de Béatrice

— « Bonjour, vous avez le dernier Trucmuche ?
— Non madame, pour les nouveautés du hit-parade ce n’est pas ici qu’il faut venir.
— Excusez-moi, je croyais que c’était une librairie. »

Cette historiette a été publiée pour la première fois en juin 2012 sur le blog Feuilles d'automne

Vache espagnole (Parler français comme une)

Vache espagnole (Parler français comme une) : Parler un très mauvais français.
Certains néologistes ont imaginé de modifier encore cette expression qui devient alors tout à fait dépourvue de sens : — « Incontestablement, M.B... s'est montré habile... sa rhétorique comme celle de M. L..., parle un français de vache enragée et prétentieuse. » (Paris-Journal, juillet 72.) — Pour s'expliquer le mot, il faut savoir qu'on a dit dans le principe : Parler comme un vacce espagnol, par allusion aux habitants des provinces basques de l'Espagne cédées à la France (Bayonne et Mauléon), qui s'exprimaient difficilement en français. On disait alors vacce pour basque. On a dit ensuite vache pour vacce, ce qui n'est plus du tout la même chose, et on dit enfin vache enragée pour vache espagnole, ce qui est pis encore.
Qu'on se moque après cela des étymologistes !

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

mardi 2 juin 2015

Un travail en cours...

En 1999 paraissait une nouvelle du Tenancier dans l’anthologie Futurs antérieurs, dirigée par Daniel Riche au Fleuve Noir. Cette histoire intitulée Une curiosité bibliophilique avait la particularité d’avoir été illustrée selon les indications de l’auteur, et non de façon séparée, de la même manière que procédaient Hetzel et Verne avec les illustrateurs des Voyages extraordinaires*. Cela tombait bien : Verne était un des personnage de l’histoire. Rendons grâce à l’infinie patience de l’illustrateur, Fabrice Le Minier, dont l’abnégation n’avait d’égale que les exigences mégalomaniaques du Tenancier. En attendant de republier un jour cette histoire et sa suite d’illustrations, voici quelques essais et brouillons retrouvés dans les archives et qui ne furent pas retenus ou qui furent considérablement remaniés.



On retrouvera la suite de ces illustrations de loin en loin sur le blog.
 ____________________

* L'autonomie de Fabrice était tout de même un peu plus grande, tant pour le sujet que pour la composition...

Tabatière (Ouvrir sa)

Tabatière (Ouvrir sa) : Peter — Allusion au bruit qu'on faisait en ouvrant les tabatières sans charnière. — « Que son ponent te serv' de tabatière. » (L'après-souper de la Halle, XIIIe siècle.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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La description matérielle des livres dans les catalogues

Nous avons fait connaissance avec la nature du livre proposé, maintenant, si vous le voulez bien, nous allons descendre dans le local technique. Un livre, de bibliophilie ou d’occasion, diffère du livre neuf par le fait qu’il possède une histoire personnelle. Si la description d’un livre sorti à peine de chez l’imprimeur ne mérite que la mention « neuf », les autres ont pu subir des vicissitudes ou des enrichissements. Pourtant, beaucoup de catalogues ne donnent pas l’état des ouvrages. Cela signifie simplement que l’ouvrage est en très bonne condition. Quand un libraire édite un catalogue, les ouvrages qu’il propose sont réputés en excellent état, sauf mention contraire… On peut donc dans la rédaction abandonner les mention Très bon état ou, pire, tbe (qui donne l’impression de lire une annonce pour club échangiste). On sait très bien que cette omission volontaire n’est plus d’usage dans certains catalogues (surtout en ligne) car les amateurs ne seraient pas rassurés s’il ne trouvait pas confirmation de ce fait allant de soi. Le fait est que cette omission est le plus souvent pratiquée par les libraires bibliophiles dont la clientèle est habituée aux usages. Le métier de libraire d’occasion s’est quelque peu dévalorisé en ne suivant pas l’éthique de ses confrères et a dû adopter le mode de description de la brocante, encouragé en cela par les bazars en ligne et sites dont « livre » et « produit » sont à peu près synonymes. Quand on parle d’arasement par le bas, cela arrive également dans les pratiques professionnelles.
Certes, qu’est-ce que cela peut faire qu’on mentionne ou non le bon état implicite de l’ouvrage ? C’est que dans le catalogue papier, chaque ligne compte, voire chaque signe. Cette section vouée à la description matérielle du livre est sous le régime de la contrainte de place, c’est l'endroit où règne l’abréviation qui permet de gagner une ligne par item proposé et donc à terme d’ajouter un peu plus de livres. Ainsi un
in-douze broché, couverture illustrée, 228 pages — Édition originale

se transforme bien souvent en
in-12 br., couv. ill., 288 pp — E.O.

Un autre aspect de la question tient à ce que le libraire garantit l’état des ouvrages, alors à quoi bon le souligner ? Nous évoluons encore dans une pratique marchande désuète ou il y a encore peu, le client payait à réception de sa commande…
On reviendra un de ces jours — comme nous l’avions fait dans notre précédent blog — sur les abréviations qui ont plus ou moins cours entre les pages des catalogues.
Nous l’avons écrit au début, le souci est de rendre compte efficacement du vécu d’un livre, de mentionner le défaut éventuel ou les enrichissements qui peuvent l’accompagner : envois, reliures, lettre autographe ou autres truffe, etc. C’est évidemment cette partie qui fixe le prix de l’ouvrage parmi les autres exemplaires de ce titre. Elle est donc indispensable.
On ne va pas s’amuser ici à donner un cours de description physique de livre. Cela nous emmènerait assez loin parfois dans les réflexions et nous en aborderons quelques aspects un de ces jours également. On ne va cependant pas se priver de donner un exemple :
Que vaut-il mieux ? Donner d’entrée le nombre réel de pages, mentionner la pagination (sachant que les titres, faux titres, gardes etc. ne sont pas numérotés) ou décomposer patiemment chaque partie de l’ouvrage ? Une de ces solution n’est en tout cas pas satisfaisante à mes yeux. Le nombre réel de page donne — lié au format — le nombre de cahiers composant le livre, indication bibliophilique supplémentaire fort utile pour un éventuel relieur ou pour les maniaques (ce qui dans le livre, est un pléonasme, je sais…) Débat un peu byzantin pour les néophytes mais dont on n’épuise pas la substance d’un coup.
C’est arbitrairement que l’on a placé la description physique d’un livre en deuxième position, on la retrouve parfois en queue de notice, au bon plaisir du libraire. Et pour le nôtre. Ce n’est pas une science exacte, au grand dam des créateurs de base de données qui voudraient tout normer. Peut être est-ce une forme de résistance…

Saboche

Saboche : Homme qui déplaît. (Halbert.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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lundi 1 juin 2015

« Donc, ceux qui n'ont rien font une révolution et tuent les autres et, dès qu'ils ont fini, quelques enfants de salauds s'approprient tout et ça recommence comme avant. »

Le Tenancier, cette année, ne jouera pas trop. Comme il est en train de mettre sa bibliothèque en caisse, il manque de références pour faire des devinettes. Il fera des efforts, quand même.. Fort heureusement, parmi les assidus du blog il y a des personnes attentives et secourables. Donc, merci George de proposer cette petite énigme.

D'où vient ce passage ? Il nous faut bien sûr des références précises et complètes.

Juan eut un sourire mitigé :
— Tu crois que je suis stupide et que je ne sais même pas ce que c'est qu'une révolution. C'est un océan de merde. D'un côté quelques gars possèdent tout et de l'autre la plupart des gens n'ont rien. C'est bien ça ?
— C'est cela.
— Donc, ceux qui n'ont rien font une révolution et tuent les autres et, dès qu'ils ont fini, quelques enfants de salauds s'approprient tout et ça recommence comme avant. C'est bien ça ?
— Non, protesta lentement M… En réalité…
— Non ? Qu'est-ce que ça signifie ? Dis-moi si une fois, une seule fois dans ce monde dégueulasse, les choses ne se sont pas passées comme je l'ai dit.

L'Irlandais ne répondit pas. La pluie ralentit un moment et il observa un faible arc-en-ciel à l'horizon, au-dessus des arbres. Il pensait à l'Irlande. Il revivait tristement les sept années qui s'étaient écoulées depuis qu'Arthur Griffith avait fondé le Sinn Fein. Une vive douleur brûla son cœur. Que pouvait-il répondre à Juan ?
— Reprends ta lecture, lui conseilla le Mexicain.

M… ferma son livre d'un coup sec.
— Je le connais par cœur.

Pour ne pas que ce soit trop facile, on vous a enlevé le nom entier d'un des protagonistes. Mais même comme ça c'est fastoche...

Rabiage

Rabiage : Rente. (Halbert.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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vendredi 29 mai 2015

Le Corbeau

Ces deux billets sont parus en novembre 2008 sur le blog Feuilles d'automne. On ne retranche rien à notre enchantement d'alors.








Il est des livres qui vous rendent plus riches qu'une entière bibliothèque.
Guy Levis Mano créait des ouvrages de ce genre.
Voici un ouvrage qui figure dans ma bibliothèque personnelle, une œuvre à quatre voix, celle de Poe qui l'a écrite, celle de Mallarmé et Baudelaire qui l'on traduite et celle de Guy Levis Mano qui l'a imprimée, celle de quatre poètes.
Pour ceux qui aiment les livres singuliers, curieux et beaux imprimés par Guy Levis Mano, allez sur le site de l'association qui perpétue sa mémoire et son œuvre.


Quelques jours après cette évocation :

Je reçois à l'instant un très aimable message, dont j'extrais une question à propos de l'article précédent :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux grands fonds différents en page paire ; qch m'échappe, mais quoi ?
A cela, il faut au préalable expliquer ce qu'est un "grand fond". L'organisation d'un bloc de texte dans un livre se conforme a un certain nombre de règles typographiques. Certaines sont évidentes et tiennent à la tradition, laquelle remonte au temps des manuscrits. Ainsi, l'on observera que les textes dans la plupart des ouvrages occupent une place qui n'est pas centrée sur la page. En effet le bord extérieur et le bas présentent un plus grand espace vierge. On observera d'ailleurs une sorte de progression de cet espace à partir de l'intérieur de la page jusque vers le bas de celle-ci, comme une progression en escargot, du plus petit espace au plus grand. Ces espaces vierges ont une appellation précise, bien sûr ! En partant de l'intérieur de la page, c'est à dire de l'endroit ou l'ouvrage est relié aux autres, nous trouverons le "petit fond", le haut de la page s'appellera "la tête", le bord extérieur "le grand fond" et le bas "le pied".
Pour résumer - et donc trahir - les raisons de cette position dissymétrique du texte, on évoquera la tradition des annotations marginales dans les manuscrits et la nécessité de poser le pouce sur le papier sans cacher le texte tout en tenant le livre. Il y a également une notion d'harmonie héritée de l'esthétique de la Renaissance et à laquelle Manuce n'était point étranger. Ces remarques valent pour la plupart des ouvrages que vous possédez dans votre bibliothèque. Nous y sommes tellement habitués que nous éprouvons parfois une sorte de désagrément lorsque ces fonds sont bousculés, par prétention esthétique ou par ignorance.
Ceci posé, revenons à la question de mon commentateur hélas anonyme et traduisons là en essayant de se faire pardonner une éventuelle traîtrise :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux bords extérieurs (les grands fonds, donc) différents en page paire (c'est à dire la page de gauche); qch m'échappe, mais quoi ?


Revenons à l'ouvrage imprimé par Guy Levis Mano. Le problème était le suivant : Comment représenter trois versions d'un même texte sur deux pages tout en conservant une certaine harmonie de présentation, une vue aérée de ces textes alors que l'on ne dispose que d'un format de feuille réduit ? La solution était simple mais extrêmement judicieuse : Il suffisait de plier la feuille non par son milieu mais à son tiers et de répéter la même chose pour la feuille suivante, mais en inversant le pliage ! Bien évidemment, l'imposition (c'est à dire la disposition des pages sur la feuille avant impression) tenait compte de ce pliage dissymétrique pour arriver à présenter les trois versions du même poème dans une présentation équilibrée et non contrainte.
C'est ainsi que l'on constate un déséquilibre dès que les pages sont désolidarisées, d'où le trouble de mon aimable correspondant.
Cette édition du Corbeau fut tirée à 840 exemplaires, tous en feuilles (c'est à dire ni agrafés, ni brochés). On imagine le poète-typographe pliant patiemment ses feuilles une nuit de 1967 sous l’œil du Corbeau lui-même... 

... Les ténèbres et rien de plus !

C'était le bon temps, vous croyez ?


in : Positif n° 154 (1973)

jeudi 28 mai 2015

10/18 — Gustave Le Rouge et Gustave Guitton : La princesse des airs — 2




Gustave Le Rouge et Gustave Guitton

La princesse des airs
Tome 2

Bibliographie de Francis Lacassin
n° 1076
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »

312 pages (320 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 20 mai 1976

Couverture de Pierre Bernard
Doc. Roger Viollet
Volume quintuple
ISBN : 2 264-00061-9

Table des matières :


Troisième partie :
DE ROC EN ROC
[9-156]

I. La fée électricité
II. De roc en roc
III. La neige
IV. Hivernage
V. L'évasion
VI. Constantinople
VII. Incidents et paysages

Quatrième partie
AU PAYS DES BOUDDHAS
[159-306]

I. La mer de feu
II. En Tarantass
III. Le guet-apens
IV. Sous la yourte
V. Le Yankee et le lama
VI. Fantasmagories
VII. le Thaumaturge

ÉPILOGUE
[307—312]

Bibliographie par Francis Lacassin [313]

Table [315]


(Contribution du Tenancier)
Index

Objet

Objet : Amante. Mot à mot : objet d'amour. — « Il apprend que le cher père a cloîtré son objet. » (Désaugiers.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

10/18 — Gustave Le Rouge et Gustave Guitton : La princesse des airs — 1




Gustave Le Rouge et Gustave Guitton

La princesse des airs
Tome 1

Préface de Francis Lacassin
n° 1075
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »

318 pages (320 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 2 juin 1976

Couverture de Pierre Bernard
Doc. Roger Viollet
Volume quintuple
ISBN : 2 264-00060-0

Table des matières :

Préface : Le Rouge et Cie — Fabrique de romans... et de rêves par Francis Lacassin [7—15]

Première partie :
EN BALLON DIRIGEABLE
[19-164]

I. Le docteur et l'acrobate
II. Le terrible Monsieur Bouldu
III. Aux chantiers de l'aéroscaphe
IV. Avant l'expérience
V. Lâchez tout !
VI. L'aile brisée
VII. Disparu

Deuxième partie
LES ROBINSON DE L'HIMALAYA
[167-318]

I. Un cambriolage électrique
II. Une dépêche du Mont Blanc
III. En toute pour l'Asie centrale
IV. Péripéties aériennes
V. Au fond du gouffre
VI. Les cartouches d'eau
VII. Chasse au yack

Table [319]


(Contribution du Tenancier)
Index

Nase, Naze

Nase, Naze : Nez. — Vieux mot. — « Elle est mieux que la Hollandaise, mais ça n'est pas pour mon naze. » (Mme de Solms, 65.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

La première partie des notices de catalogues

Si l’évocation de l’existence de numéros à chaque entrée de catalogue tenait quelque peu de l’enfonçage de porte ouverte, la suite l’est moins, malgré les apparences. Quoi de plus naturel que de commencer la description d’un livre par le nom de l’auteur, le titre, etc. ? Ce qui rend cette idée moins rebattue se situe dans la source des informations, à savoir la fiche bibliographique du libraire avant élaboration. Contrairement à une habitude assez ancrée dans les sites de ventes lorsque ce sont des amateurs qui s’y collent, par exemple, ces informations sont prélevées sur la page de titre et non la couverture. Ainsi, nom d’auteur, titre de l’ouvrage, sous-titre, traducteur ou préfacier éventuels, nature de l’écrit (roman, essai, poésie…), éditeur, date d’édition et on en passe se situent sur cette page et non sur la couverture comme il m’arrive bien souvent de le constater. Il suffit à chacun de nous d’ouvrir un bouquin dans sa bibliothèque pour constater la différence entre les informations consignées sur une couverture en général et cette fameuse page de titre. La somme de ces indications permet un premier repérage du livre que propose le libraire, parmi les trois éléments importants le concernant (on verra les autres plus tard) qui constituent le corps de la notice. C’est également la partie qui nécessite le moins de compétences puisque cela consiste à copier les éléments qui figurent dans l’ouvrage lui-même. Pas de recherche spécifique à effectuer. Il suffit d’avoir de bons yeux.
Cette partie ouvre la description de l’ouvrage, ce sont des données objectives mises en évidence, souvent en graissant les caractères, en alinéa et en tout cas placées en début de notice. Il serait du reste assez ballot de mettre ces informations en queue de peloton, nous sommes bien d’accord. En apparence, rien de bien captivant dans cet énoncé. Pourtant, ces données sont souvent négligées par les amateurs, comme nous le disions plus haut, et peuvent induire de fâcheuses méprises. L’image d’une couverture ne suffit pas toujours à dissiper le doute quant à la nature d’une édition.
La première partie de la notice est donc la plus « mécanique », dans le sens où elle ne prête à aucune interprétation de la part du libraire. Elle est cependant la plus nécessaire.

Maca

Maca : Entremetteuse, femme vieillie dans le vice. (Dhautel, 08.) — Même origine que le mot précédent [Mac]

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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mercredi 27 mai 2015

Une historiette de George

(Où George se fourvoie)

Une petite dame entre, fragile comme une feuille morte, et demande d'une voix frêle, quasi inaudible :
— Bonjour Messieurs, auriez-vous les Méditations transcendantales ? (enfin, du moins est-ce ce qu'on parvient à saisir)

Perplexité soudaine du libraire, qui a dû couper en vitesse le Merci patron ! des Charlots pour ouïr la question et qui songe d'abord à Descartes — mais non ! lui c'est les Méditations métaphysiques… Et soudain, une lampe s'allume :
— Ah ! Vous cherchez du Husserl !?
— Euh… Non, il s'agit d'un livre intitulé La méditation transcendantale que j'ai perdu, je me demandais si vous l'aviez…
— Ah non, désolé Madame, pas pour l'instant.

La dame repart vaille que vaille, et soudain le libraire se rappelle que Husserl, ce sont les Méditations cartésiennes
Hem.

Là-bas

Là-bas : Maison de correction de Saint-Lazare. — « Julia à Amandine : Comme ça, cette pauvre Angèle est là-bas ? — Ne m'en parle pas. Elle était au café Coquet à prendre un grog avec Anatole. Voilà un monsieur qui passe, qui avait l'air d'un homme sérieux avec des cheveux blancs et une montre. Il lui offre une voiture, elle accepte, un cocher arrive, et... emballée ! Le monsieur était un inspecteur ! » (Les Cocottes, 64.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

jeudi 21 mai 2015

Une historiette de Béatrice

— « Bonjour, auriez-vous une vieille édition de Voltaire ?
— Vous cherchez un titre particulier, sans doute ?
— Non, non, n’importe quel titre, mais de Voltaire et ancien .
A peine ai-je commencé à lui montrer des ouvrages,
— Ah mais non, ce n’est pas du tout ça ! Je cherche un livre comme celui-ci tiens, de cette couleur. »
En me montrant un livre relié.

Cette historiette a été publiée pour la première fois en juin 2012 sur le blog Feuilles d'automne

Kolback

Kolback : Petit verre (sans doute parce qu'il porte à la tête.) V. Colback. — « Cette bienvenue se distribue au moyen d'un kolback ou petit verre par tête. » — (A. Lecomte, 61.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

10/18 — Pierre Dommergues : L'aliénation dans le roman américain contemporain — 2




Pierre Dommergues

L'aliénation dans le roman américain contemporain
Volume 2


n° 1108

448 p.
Couverture de Pierre Bernard, Dessin de Steinberg in The New Yorker
Collection dirigée par Christian Bourgois
Volume sextuple
Les deux dernières pages occupées par la Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1976 (de Adotevi à Christian)
«La composition, l'impression et le brochage de ce livre ont été effectués par Firmin-Didot S.A., pour le compte des éditions U.G.E.»
Achevé d'imprimer le 24 décembre 1976
N° d'édition : 925 - N° d'impression : 9529 - Dépôt légal : 4e trimestre 1976
ISBN 2.264-00108-9

TABLE DES MATIERES :

Chapitre VII. FLANNERY O'CONNOR : LE NON RADICAL

I - L'ÉTAT DE DISGRACE
1. Les déformations visibles
2. La dégradation spirituelle
3. La valorisation de l'artificiel

II - L'HUMANISME ET SES PRODUITS
1. L'élément de base : l'individualisme occidental
2. La norme nationale : la propriété
3. Le modèle familial : le vieux pourceau à verrues
4. La version romantique : le boiteux
5. Le produit terminal : le prophète

III - LE SYSTÈME D'ÉDUCATION
1. L'appropriation par le baptême
2. L'histoire de l'histoire
3. La voix du maître d'école
4. La Dure Leçon De La Vie
5. Le point de vue de l'élève : l'illusion de liberté
6. Pourquoi des professeurs

IV - LES ARMES SILENCIEUSES DE LA RÉALITÉ
1. La lutte contre l'irréalité
2. La révélation
3. La révolte derrière le miroir

Chapitre VIII. LEROI JONES : LA DÉCOLONISATION PAR LA VIOLENCE

I - TABLE RONDE
1. La situation coloniale
2. La déclaration d'Indépendance (1776 & 1966)
3. Nationalisme et internationalisme

II - VERS UNE PROBLÈMATIQUE NOUVELLE
1. Des convergences thématiques
2. La différence
3. La double aliénation
4. Éléments pour une analyse nouvelle
5. Le projet de LeRoi Jones

III - LE SYSTÈME COLONIAL AMÉRICAIN
1. Une situation, deux analyses
2. Les constantes du système
3. Le piège bourgeois
4. Structure de l'Enfer de Jones

IV - POUR UNE CONSCIENCE NATIONALE NOIRE
1. La conception du pouvoir (noir)
2. La violence
3. La culture
4. En conclusion : bilan d'une expérience

Chapitre IX. WILLIAM BURROUGHS : LA LUTTE CONTRE LA RÉPRESSION

DÉCLARATION

I - L'ÉTAT POLICIER
1. L'intériorisation du processus de répression
2. Le champ répressif
3. Qui détient le pouvoir ?
4. Le studio-réalité
5. La fin de la représentation
6. Qui êtes-vous M. Burroughs ?

II - LE POINT DE RÉSISTANCE : LE LANGAGE-ACTION
1. Le système premier : le langage-objet
2. Le système second : le métalangage
3. Le système troisième : le langage-action-guérilla

III - UN EXEMPLE DE DÉTOURNEMENT : LE JARDIN DES DÉLICES
1. La couleur volée
2. La peau sexuelle
3. Une parenthèse
4. La destruction du mythe
5. Le truc orgasme-mort

IV - LES PRINCIPES DE LA RÉPRESSION
1. Le principe de la dualité
2. Le principe de linéarité
3. Le principe d'instrumentalité

V - LA PRATIQUE SUBVERSIVE
1. Les modalités d'intervention
2. Une expérience d'écriture révolutionnaire
3. L'éducation libératrice
4. La fin de l'utopie

CONCLUSION : LE POUVOIR DE L'ÉCRIVAIN

I - LA REPRÉSENTATION D'UNE CULTURE
1. Les mythes
2. Les angoisses
3. La mise en scène

II - LE SYSTÈME DE L'ABSTRACTION
1. Les lieux communs de l'aliénation
2. Les fondements culturels
3. La cause première

III - ÉCRITURE ET SUBVERSION
1. Une manière de poser le problème
2. Les belles lettres américaines
3. Écriture. Résistance. Action

NOTES

BIBLIOGRAPHIE

INDEX

(Contribution de Grégory Haleux)
Index

Jactance

Jactance (La) : La parole. (Rabasse.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

10/18 — Pierre Dommergues : L'aliénation dans le roman américain contemporain — 1




Pierre Dommergues

L'aliénation dans le roman américain contemporain
Volume 1


n° 1107

448 p.
Couverture de Pierre Bernard, Dessin de Steinberg in The New Yorker
Collection dirigée par Christian Bourgois
Volume sextuple
« La composition, l'impression et le brochage de ce livre ont été effectués par Firmin-Didot S.A., pour le compte des éditions U.G.E. »
Achevé d'imprimer le 2 décembre 1976
N° d'édition : 924 - N° d'impression : 9528 - Dépôt légal : 1er trimestre 1977
ISBN 2.264-00107-0

TABLE DES MATIERES :

AVERTISSEMENT : LE POUVOIR DES MOTS

PRÉSENTATION

I - REPÈRES
1. Quelques étapes dans la définition de l'aliénation
2. Neuf éléments d'analyse selon Marx
3. L'aliénation comme "phénomène social total"

II - PERSPECTIVES
1. Pourquoi la littérature comme champ d'étude de l'aliénation ?
2. Pourquoi le roman américain d'après la Seconde Guerre Mondiale ?
3. L'ambiguïté du romancier américain

III - ITINÉRAIRE

IV - QUESTIONS DE MÉTHODE

PREMIÈRE PARTIE :
LA PHÉNOMÈNOLOGIE DE L'ALIÉNATION

Chapitre I. LA "RES AMERICANA"

I - LE DÉFI A L'OPULENCE
1. Le privilège des faits
2. Le culte du réel
3. Le parti pris des choses
4. La réification américaine
5. Les limites de l'aliénation visible

II - LE POUVOIR SANS VISAGE
1. L'opinion de masse
2. L'extro-détermination
3. La métaphore de l'armée
4. Le virus du contrôle

III - LE TROISIÈME MONDE
1. L'ambiguïté de la "Res Americana"
2. La réalité de l'oeuvre d'art
3. La "Res fantastica"

Chapitre II. LE RÊVE AMÉRICAIN

PRÉAMBULE

I - L'INNOCENCE RADICALE
1. L'Adam du nouveau monde
2. L'âge de la plurisensorialité primitive
3. L'innocence des paradis artificiels
4. Le cercle de l'innocence

II - LA CONSCIENCE COUPABLE
1. Les trois temps de la culpabilité
2. Le heurt entre deux éthiques
3. L'homosexualité du Nouvel Adam
4. Conscience blanche et conscience noire

III - LA RÉGRESSION MYTHIQUE
1. La modification nostalgique
2. Le lieu magique de l'enfance
3. L'expérience par procuration
4. L'inversion du mythe
5. Variations sur le rêve américain

Chapitre III. LES RAPPORTS AVEC AUTRUI

I - L'ABSENT
1. Le choix de l'exil
2. Le sentiment de la séparation
3. Les substituts
4. Les métaphores de l'absence

II - L'AGRESSEUR
1. Une politique d'adoption
2. Les fabricants d'identité individuelle
3. L'intégration obligatoire
4. L'ère des manipulateurs sadiques
5. L'aliénation hétérosexuelle

III - LE DOUBLE
1. Le Narcisse américain
2. Le moi et son double
3. Le reflet destructeur
4. Le miroir idéalisant
5. La métaphore de la salle de bains

Chapitre IV. LE MOI ALIÉNÉ

I - RUPTURE
1. Le retrait social
2. L'abandon au monde
3. La constitution d'un univers privilégié
4. L'absorption du monde
5. L'hypertrophie du moi
6. Le monologue de l'aliénation

II - LES TROUBLES DU MOI
Témoignage
1. La dépersonnalisation
2. Le "cas" Herzog
3. La coalescence du corps
4. La dislocation de l'espace
5. Les perturbations temporelles
6. L'activité délirante

III - L'ÉLOGE DE L'ALIÉNATION
1. Le prestige de l'homme aliéné
2. Le nouveau seuil de tolérance
3. La "révolution culturelle"
4. La récupération de l'irrationnel
5. L'aura charismatique des minorités
6. Le dynamisme de l'aliénation

DEUXIÈME PARTIE :
CINQ PRISES DE POSITION

Chapitre V. NORMAN MAILER : LA POLITIQUE DU JE

1. Un existentialisme à l'américaine
2. L'attrait de la puissance
3. L'exploration du présent
4. Saint Rojack
5. L'or de la terre promise
6. Pourquoi - Pourquoi - Pourquoi sommes-nous au Viet-nam ?
7. Ce que je crois
8. Pourquoi des astronautes ?
9. Prisonnier du mystère
10. L'ordinateur, le Parrain et le Diable

Chapitre VI. SAUL BELLOW : L'HOMME SUSPENDU

Mailer et Bellow

I - LE NON ET SES LIMITES
1. L'abstraction
2. Le geste théâtral
3. La civilisation de la distraction
4. Les limites du non

II - LE OUI ET SES FONDEMENTS
1. Les racines du monde
2. La recherche de l'humain
3. L'ordinaire avec tout ce qu'il a d'extraordinaire
4. Les fondements

III - LA PLANÈTE DE MONSIEUR SAMMLER
1. Éléments d'identité
2. "La prison spatio-temporelle"
3. L'alternative : l'autre planète
4. L'ambiguïté : l'attrait du crime
5. Le profil du gentleman D.P.

IV - CE QUE JE CROIS

V - AU-DELA DE L'ENNUI
1. Charlies Citrine
2. Son cadre
3. Ses femmes
4. Ses amis
5. Son diagnostic et la thérapie proposée
6. Son ironie

NOTES

(Contribution de Grégory Haleux)
Index

Idée

Idée (Une) : On dit une idée, un soupçon, un scrupule, une larme, pour quelques gouttes de liquide.

Idées (Avoir des) : Avoir d'amoureux désirs.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

mercredi 20 mai 2015

Une connerie stalinienne

Il existe pour votre Tenancier un sujet difficile concernant son métier et sur lequel il a toujours fait un détours circonspect : la poésie. Dissipons l’ambiguïté, on parle ici de la difficulté de communiquer l’expérience intime de la poésie à autrui, surtout lorsque l’on est libraire. Il vous importe assez peu de savoir ce que le Tenancier aime en matière de poésie. C’est comme les brocolis cette chose…
Il est tout de même une matière de la poésie que l’on peut transmette sans trop se tromper sur l’unanimité qu’elle suscitera, c’est le kitsch, le stupide ou le crétin.
On vous avait fait subir une ode aux Sauveteurs Bretons (la médaille la plus belle pour les amateurs des Tonton flingueurs…) et comme on vient de vous parler d’Aragon on ne peut résister : voici une belle connerie stalinienne que nous plaçons dans notre panthéon bien près des représentations réalistes socialistes des milicienne pékinoises dans les fifties. L’une et l’autre se valent — quand le kitsch est sinistrement meurtrier et fait rire tout à la fois...
 
« Il s'agit de préparer le procès monstre
d'un monde monstrueux
Aiguisez demain sur la pierre
Préparez les conseils d'ouvriers et soldats
Constituez le tribunal révolutionnaire
J'appelle la Terreur du fond de mes poumons

Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l'heure qu'il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France

Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu'on plie et vous qu'on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou

Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manœuvres de l'Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibel
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat. »


Aragon : « Prélude au temps des cerises » 
in : Persécuté-Persécuteur, Ed Denoel, 1931)

Habit rouge

Habit rouge : Anglais. — C'est la couleur favorite de leur uniforme. — « Les habits rouges voulaient danser, mais nous les avons fait sauter. Vivent les sans-culottes ! » (Mauricault, 1793.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

La numérotation des notices de catalogues

Est-il besoin de parler du numéro de chaque entrée d’un catalogue, tant sa fonction paraît prosaïquement implicite — ou implicitement prosaïque ?… Quatre-vingt dix-neuf pour cent des libraires utilisent des numéros pour chaque notice de catalogue. Je pense être le seul à a voir travailler dans une librairie qui faisait des notices sans numéros. On en a déjà parlé d’ailleurs. Tant il est vrai qu’entendre citer un titre et un auteur était préférable bien souvent à l’énoncé de numéro lorsque l’on avait un client au téléphone, le côté pratique n’était pas forcément au rendez-vous. En effet, les ouvrages d’un catalogue sont souvent classés par ordre alphabétique et la théorie voudrait qu’Abellio ou Audiberti se trouvent en haut à gauche du rayonnage tandis que Valéry et Vanderem se situent en bas à droite, en vertu de cette succession alphabétique et du sens du rangement. Seulement, c’est sans compter avec les rubriques qui peuvent parsemer le dit catalogue. Ainsi, le bon sens veut que l’on regroupe sur le même espace les ouvrages consacrés au Surréalisme puisqu’ils sont classés ainsi dans le catalogue… Mais alors, qu’un client nous demande un ouvrage d’Aragon sans nous mentionner sa place dans la rubrique ad hoc et pour peux que l’on soit court sur la bibliographie de l’auteur, on risque fort de le rechercher au tout début du rangement, c'est-à-dire dans sa partie stalinienne (j’adore me faire des potes). On jugera alors qu’une numérotations des exemplaires en vente fait grâce de toute hésitation, de quiproquos et d’atermoiements fâcheux. Ce recours à la numérotation est également pratique pour le libraire qui veut repérer certaines ventes intéressantes. Tel numéro dans le catalogue — numéroté lui aussi — peut faire l’objet d’une mention dans la fiche bibliographique pour la préparation du livre avant la mise en vente. Ce repère peut être parfois un apport bibliographique, une indication de prix, etc. Tout cela, on le sait ou on le pressent. On ne vous a pas indiqué que cette suite de petits billets serait forcément originale…
Cette numérotation est éphémère, elle n’est pas liée au livre mais liée à sa place dans le catalogue. Un livre qui n’a pas été vendu sur celui-là peut tout aussi bien se retrouver un numéro différent dans un autre du même libraire quelques années après.
Il n’en va pas forcément de même avec le catalogage électronique. Les premières bases de données ont numérotés les lignes de leurs entrées, celles destinées à la vente en ligne exigent également une numérotation liées à l’entrée de chaque ligne de la liste. Ce numéro se retrouve dans les bons de commande transmis aux libraires. C’est généralement ce numéro de références qui est le plus important pour ces sites et nom l’identité du livre. A la limite, on se fout assez du « produit » pourvu qu’il corresponde à la référence… Tout cela est bien éloigné de la pratique du catalogage papier et atteint presque les conditions de la distribution industrielle, ou automatisée. Accessoirement, si l’on suit le libraire sur le net, on verra que les plus anciens numéros des listes proposés par celui-ci sont logiquement ceux qui traînent depuis un certain temps, l’invendable, le brol, la merdouille. Ce n’est pas une règle, le professionnel avisé pouvant revitaliser ces ouvrages-là en leur offrant un numéro plus récent. Astuce toute bête qui a ses limitations : un « habit neuf » ne change guère le contenu.

Gadin

Gadin : Bouchon (Rabasse.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Gadin
m.m. Primitivement « jeu du bouchon », puis, par assimilation à la chute de ce bouchon qu'il faut abattre dans le jeu, a signifié : chute.
Actuellement n'est plus employé que pour désigner l'exécution capitale dans l'expression « y aller du gadin ». ○ EXEMPLE : A Marseille, il prenait perpète ; à Versailles, je te garantis qu'il y va du gadin.

Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)

(Index)