Paul-Jean Toulet
lundi 8 juin 2015
Balade, Balader (Se), Baladeur
Balade, s. f.
« Promenade, flânerie, » dit Alfred Delvau. C'est vrai ; mais, pour les
typographes, la balade est quelque chose de plus ; c'est une promenade
au bout de laquelle il y a un déjeuner, un dîner, ou tout au moins un
rafraîchissement; c'est aussi la promenade au hasard et sans but
déterminé ; mais il arrive presque toujours que l'un des baladeurs a une
idée lumineuse et entraîne ses camarades dans quelque guinguette
renommée.
Balader (Se), v. pr. Flâner, se promener sans but déterminé.
Baladeur, adj. Qui aime à se balader, à faire une balade.
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
dimanche 7 juin 2015
« Duck you sucker ! »
Il y a quelques jours, George
vous proposait une devinette
sur un passage connu de Il
était une fois la révolution. On ne pouvait manquer ici de vous
présenter le passage concerné dans le film (désolé pour la vf…)
Et pour que vous ne le manquiez pas chez votre bouquiniste préféré, voici la couverture de l’ouvrage dans son édition française.
Il est à noter que, comparant le nombre de pages entre l’édition en langue anglaise (154 pp) et la présente (192 pp), la différence probable réside dans le fait que les mots français sont un peu plus longs en général et aussi à cause de la mise en page. On déduira que, contrairement à la coutume, cette Série Noire n’a pas été caviardée pour respecter les contraintes de fabrication. On tempèrera notre enthousiasme en confirmant que cet ouvrage semble bien une novellisation puisque la trame et les incidents du film sont reproduits assez scrupuleusement — ce qui arrive rarement quand il s’agit d’une histoire originale adaptée au cinéma — seules quelques petites scènes de liaisons ont été introduites. On ne fera pas la part de ce qui est dû à l’adaptateur ou au traducteur pour le contenu de cet écrit, tant notre esprit critique est obéré par le souvenir vivace du film. On se contentera de déclarer l’ouvrage lisible.
Pour le reste, reportez vous aux commentaires de la devinette…
(Le Tenancier remercie son ami Éric de lui avoir fourni ce volume, par ailleurs exemplaire du Service de Presse, hé hé !)
Et pour que vous ne le manquiez pas chez votre bouquiniste préféré, voici la couverture de l’ouvrage dans son édition française.
Il est à noter que, comparant le nombre de pages entre l’édition en langue anglaise (154 pp) et la présente (192 pp), la différence probable réside dans le fait que les mots français sont un peu plus longs en général et aussi à cause de la mise en page. On déduira que, contrairement à la coutume, cette Série Noire n’a pas été caviardée pour respecter les contraintes de fabrication. On tempèrera notre enthousiasme en confirmant que cet ouvrage semble bien une novellisation puisque la trame et les incidents du film sont reproduits assez scrupuleusement — ce qui arrive rarement quand il s’agit d’une histoire originale adaptée au cinéma — seules quelques petites scènes de liaisons ont été introduites. On ne fera pas la part de ce qui est dû à l’adaptateur ou au traducteur pour le contenu de cet écrit, tant notre esprit critique est obéré par le souvenir vivace du film. On se contentera de déclarer l’ouvrage lisible.
Pour le reste, reportez vous aux commentaires de la devinette…
(Le Tenancier remercie son ami Éric de lui avoir fourni ce volume, par ailleurs exemplaire du Service de Presse, hé hé !)
Zig, Zigue
Zig, Zigue
: Compagnon, ami. — « Entrez, nous sommes tous ici de bons zigues. »
(Monselet.) — « Je suis un bon zig, il a l'air d'un bon enfant, nous
nous entendrons. » (Montépin.)
Zigue : Finale ajoutée arbitrairement à certains mots : « Cavale tezigue vers mesigue : Cavale-toi vers moi. » (Paillet.)
Zigue : Finale ajoutée arbitrairement à certains mots : « Cavale tezigue vers mesigue : Cavale-toi vers moi. » (Paillet.)
Je suis l’auteur de L’insurrection qui vient
« Je
suis l’auteur de L’insurrection qui vient
Le
parquet du tribunal de grande instance de Paris vient de demander le renvoi en
correctionnelle de huit personnes, dont trois pour actes de terrorisme, dans
l’affaire dite « de Tarnac ». Une affaire lancée voilà sept ans par
une opération à grand spectacle qui avait vu les forces de l’ordre cagoulées se
déployer autour d’une « épicerie tapie dans l’ombre ». La défense
pugnace des mis en cause et quelques enquêtes sérieuses ont permis depuis
longtemps à tout un chacun de comprendre qu’il s’agissait d’une opération de
communication du pouvoir sarkoziste de l’époque. Une opération que, par esprit
de corps, la police et la magistrature, avec l’appui du personnel politique au
pouvoir aujourd’hui, n’ont pas voulu démentir. Et quel pouvoir peut-il, de nos
jours, se passer de l'antiterrorisme, ne fût-ce que pour remonter brièvement
dans les sondages ?
Dans
le récent réquisitoire, un acte de sabotage présumé, qui ne pouvait en aucun
cas entraîner de dégâts humains, qualifié d’ordinaire comme « acte de
malveillance » est devenu un acte cherchant à imposer une idéologie
« par l’intimidation et la terreur ». Pour effectuer cette
transmutation, le parquet s’appuie sur un livre : L’insurrection qui vient, ouvrage dont, tout en reconnaissant qu’il
est le fruit d’un travail collectif, l’accusation décide arbitrairement que
Julien Coupat est « la plume principale ». Et cela, contre les déclarations réitérées de l’intéressé.
L’enjeu, pour les magistrats, est de créer une figure de chef, tant il leur est
difficile d’imaginer une pratique politique qui s’en passerait.
Que
des juges s’attribuent ainsi la compétence d’entrer dans le délicat travail de
l’écriture ne peut laisser indifférent ni un auteur ni un lecteur de livres.
Cela laisse d’autant moins indifférent quand on considère que l’intimidation
des populations est la politique réellement poursuivie par tous ceux qui
pratiquent le chantage au chômage pour imposer la paix sociale, et que la
dénonciation de la « terreur » cache de plus en plus mal les
pratiques proprement terrifiantes des forces armées « démocratiques »
dans nombre de théâtres d'opérations extérieurs.
L’insurrection qui vient est avant tout un ouvrage,
discutable et discuté, critiquant la société capitaliste. La liberté d’expression
ne saurait se limiter au « droit au blasphème » : qu’un livre
politique devienne la pièce centrale d’un procès où de lourdes peines de prison
sont encourues, prouve de manière irréfutable qu’il s’agit bien d’un procès
politique.
Nous
avons le droit de dire qu’il faut transformer le monde. Nous avons également le
droit de dire que, comme souvent par le passé, à l’instar de ce que rappelle
l’Histoire, cela ne se fera probablement pas dans le strict respect de ses lois
et règlements. Traiter en « terroriste » ce qui a trait à la
révolution, ou du moins à sa possibilité, est de très mauvais augure.
D'ailleurs, cela n'a pas porté chance à un Ben Ali ou un Moubarak.
L’insurrection qui vient est une expression parmi bien d’autres d’un courant de critique
de la civilisation capitaliste. Si ses positions sont discutables, c’est
toujours du point de vue de cette entreprise multiforme de critique du vieux
monde dans laquelle je me reconnais et qui n'appartient à personne.
C’est
pourquoi il me semble important de passer enfin aux aveux : le véritable
auteur de L’Insurrection qui vient, c’est
moi. »
On peut également aller signer là et ainsi se déclarer l'auteur de cet ouvrage.
On peut également aller signer là et ainsi se déclarer l'auteur de cet ouvrage.
Youte, Youtre
Youte, youtre : Juif. — Germanisme.
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
[Note du Tenancier : Votre serviteur a hésité un instant avant de publier cette définition. A une époque où un entarteur se fait traiter d’antisémite et où chaque mot est évalué au travers d‘un a priori où les intentions ne sont jamais éloignées, fallait-il nous exposer et exposer ce mot ? Nulle part ici on a proclamé l’ambition d’être exhaustif. D’un autre côté, on a peu d’appétences pour la censure. Ces mots dégueulasses existent. Ils sont le reflet d’un société marginale qui a pu se montrer très souvent sexiste, raciste, etc. Le truand est parfois le plus sûr ami de l’ordre et il arrive que cet ordre soit « nouveau », comme pour ces messieurs de la Carlingue. L’idéal serait que les lecteurs de ce blog soient intelligents et ne méconnaissent point l’idée qui sous-tend cette rubrique qui, pas neutre de toute façon, entend reproduire certains mots très fortement connotés parce qu’ils existent et non parce qu’on les approuve. Que ces lecteurs soient intelligents tombe sous le sens, ils ne fréquenteraient pas ces pages sinon. Aux égarés vindicatifs, adeptes de la prétérition en matière de dialectique ou amateurs du mot «Youtre » que ce soit ouvertement ou mezzo voce, le Tenancier les emmerde.]
(Voir aussi à ce sujet notre introduction à cette rubrique.)
mercredi 3 juin 2015
Une historiette de Béatrice
Vache espagnole (Parler français comme une)
Vache espagnole (Parler français comme une) : Parler un très mauvais français.
Certains néologistes ont imaginé de modifier encore cette expression qui devient alors tout à fait dépourvue de sens : — « Incontestablement, M.B... s'est montré habile... sa rhétorique comme celle de M. L..., parle un français de vache enragée et prétentieuse. » (Paris-Journal, juillet 72.) — Pour s'expliquer le mot, il faut savoir qu'on a dit dans le principe : Parler comme un vacce espagnol, par allusion aux habitants des provinces basques de l'Espagne cédées à la France (Bayonne et Mauléon), qui s'exprimaient difficilement en français. On disait alors vacce pour basque. On a dit ensuite vache pour vacce, ce qui n'est plus du tout la même chose, et on dit enfin vache enragée pour vache espagnole, ce qui est pis encore.
Qu'on se moque après cela des étymologistes !
Certains néologistes ont imaginé de modifier encore cette expression qui devient alors tout à fait dépourvue de sens : — « Incontestablement, M.B... s'est montré habile... sa rhétorique comme celle de M. L..., parle un français de vache enragée et prétentieuse. » (Paris-Journal, juillet 72.) — Pour s'expliquer le mot, il faut savoir qu'on a dit dans le principe : Parler comme un vacce espagnol, par allusion aux habitants des provinces basques de l'Espagne cédées à la France (Bayonne et Mauléon), qui s'exprimaient difficilement en français. On disait alors vacce pour basque. On a dit ensuite vache pour vacce, ce qui n'est plus du tout la même chose, et on dit enfin vache enragée pour vache espagnole, ce qui est pis encore.
Qu'on se moque après cela des étymologistes !
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
mardi 2 juin 2015
Un travail en cours...
En 1999 paraissait une nouvelle du Tenancier dans l’anthologie
Futurs antérieurs, dirigée par Daniel
Riche au Fleuve Noir. Cette histoire intitulée Une curiosité bibliophilique avait la particularité d’avoir été illustrée
selon les indications de l’auteur, et non de façon séparée, de la même manière
que procédaient Hetzel et Verne avec les illustrateurs des Voyages
extraordinaires*. Cela tombait bien : Verne était un des personnage de l’histoire.
Rendons grâce à l’infinie patience de l’illustrateur, Fabrice Le Minier, dont l’abnégation
n’avait d’égale que les exigences mégalomaniaques du Tenancier. En attendant de
republier un jour cette histoire et sa suite d’illustrations, voici quelques
essais et brouillons retrouvés dans les archives et qui ne furent pas retenus
ou qui furent considérablement remaniés.
On retrouvera la suite de ces illustrations de loin en loin sur le blog.
____________________
* L'autonomie de Fabrice était tout de même un peu plus grande, tant pour le sujet que pour la composition...
Tabatière (Ouvrir sa)
Tabatière
(Ouvrir sa) : Peter — Allusion au bruit qu'on faisait en ouvrant les
tabatières sans charnière. — « Que son ponent te serv' de tabatière. » (L'après-souper de la Halle, XIIIe siècle.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
La description matérielle des livres dans les catalogues
Nous avons fait connaissance avec la nature du livre
proposé, maintenant, si vous le voulez bien, nous allons descendre dans le
local technique. Un livre, de bibliophilie ou d’occasion, diffère du livre neuf
par le fait qu’il possède une histoire personnelle. Si la description d’un
livre sorti à peine de chez l’imprimeur ne mérite que la mention « neuf »,
les autres ont pu subir des vicissitudes ou des enrichissements. Pourtant,
beaucoup de catalogues ne donnent pas l’état des ouvrages. Cela signifie
simplement que l’ouvrage est en très bonne condition. Quand un libraire édite
un catalogue, les ouvrages qu’il propose sont réputés en excellent état, sauf
mention contraire… On peut donc dans la rédaction abandonner les mention Très bon état ou, pire, tbe (qui donne l’impression de lire une
annonce pour club échangiste). On sait très bien que cette omission volontaire
n’est plus d’usage dans certains catalogues (surtout en ligne) car les amateurs
ne seraient pas rassurés s’il ne trouvait pas confirmation de ce fait allant de
soi. Le fait est que cette omission est le plus souvent pratiquée par les
libraires bibliophiles dont la clientèle est habituée aux usages. Le métier de
libraire d’occasion s’est quelque peu dévalorisé en ne suivant pas l’éthique de
ses confrères et a dû adopter le mode de description de la brocante, encouragé
en cela par les bazars en ligne et sites dont « livre » et « produit »
sont à peu près synonymes. Quand on parle d’arasement par le bas, cela arrive
également dans les pratiques professionnelles.
Certes, qu’est-ce que cela peut faire qu’on mentionne ou non le bon état implicite de l’ouvrage ? C’est que dans le catalogue papier, chaque ligne compte, voire chaque signe. Cette section vouée à la description matérielle du livre est sous le régime de la contrainte de place, c’est l'endroit où règne l’abréviation qui permet de gagner une ligne par item proposé et donc à terme d’ajouter un peu plus de livres. Ainsi un
se transforme bien souvent en
Un autre aspect de la question tient à ce que le libraire garantit l’état des ouvrages, alors à quoi bon le souligner ? Nous évoluons encore dans une pratique marchande désuète ou il y a encore peu, le client payait à réception de sa commande…
On reviendra un de ces jours — comme nous l’avions fait dans notre précédent blog — sur les abréviations qui ont plus ou moins cours entre les pages des catalogues.
Nous l’avons écrit au début, le souci est de rendre compte efficacement du vécu d’un livre, de mentionner le défaut éventuel ou les enrichissements qui peuvent l’accompagner : envois, reliures, lettre autographe ou autres truffe, etc. C’est évidemment cette partie qui fixe le prix de l’ouvrage parmi les autres exemplaires de ce titre. Elle est donc indispensable.
On ne va pas s’amuser ici à donner un cours de description physique de livre. Cela nous emmènerait assez loin parfois dans les réflexions et nous en aborderons quelques aspects un de ces jours également. On ne va cependant pas se priver de donner un exemple :
Que vaut-il mieux ? Donner d’entrée le nombre réel de pages, mentionner la pagination (sachant que les titres, faux titres, gardes etc. ne sont pas numérotés) ou décomposer patiemment chaque partie de l’ouvrage ? Une de ces solution n’est en tout cas pas satisfaisante à mes yeux. Le nombre réel de page donne — lié au format — le nombre de cahiers composant le livre, indication bibliophilique supplémentaire fort utile pour un éventuel relieur ou pour les maniaques (ce qui dans le livre, est un pléonasme, je sais…) Débat un peu byzantin pour les néophytes mais dont on n’épuise pas la substance d’un coup.
C’est arbitrairement que l’on a placé la description physique d’un livre en deuxième position, on la retrouve parfois en queue de notice, au bon plaisir du libraire. Et pour le nôtre. Ce n’est pas une science exacte, au grand dam des créateurs de base de données qui voudraient tout normer. Peut être est-ce une forme de résistance…
Certes, qu’est-ce que cela peut faire qu’on mentionne ou non le bon état implicite de l’ouvrage ? C’est que dans le catalogue papier, chaque ligne compte, voire chaque signe. Cette section vouée à la description matérielle du livre est sous le régime de la contrainte de place, c’est l'endroit où règne l’abréviation qui permet de gagner une ligne par item proposé et donc à terme d’ajouter un peu plus de livres. Ainsi un
in-douze broché, couverture illustrée, 228 pages — Édition originale |
se transforme bien souvent en
in-12 br., couv. ill., 288 pp — E.O. |
Un autre aspect de la question tient à ce que le libraire garantit l’état des ouvrages, alors à quoi bon le souligner ? Nous évoluons encore dans une pratique marchande désuète ou il y a encore peu, le client payait à réception de sa commande…
On reviendra un de ces jours — comme nous l’avions fait dans notre précédent blog — sur les abréviations qui ont plus ou moins cours entre les pages des catalogues.
Nous l’avons écrit au début, le souci est de rendre compte efficacement du vécu d’un livre, de mentionner le défaut éventuel ou les enrichissements qui peuvent l’accompagner : envois, reliures, lettre autographe ou autres truffe, etc. C’est évidemment cette partie qui fixe le prix de l’ouvrage parmi les autres exemplaires de ce titre. Elle est donc indispensable.
On ne va pas s’amuser ici à donner un cours de description physique de livre. Cela nous emmènerait assez loin parfois dans les réflexions et nous en aborderons quelques aspects un de ces jours également. On ne va cependant pas se priver de donner un exemple :
Que vaut-il mieux ? Donner d’entrée le nombre réel de pages, mentionner la pagination (sachant que les titres, faux titres, gardes etc. ne sont pas numérotés) ou décomposer patiemment chaque partie de l’ouvrage ? Une de ces solution n’est en tout cas pas satisfaisante à mes yeux. Le nombre réel de page donne — lié au format — le nombre de cahiers composant le livre, indication bibliophilique supplémentaire fort utile pour un éventuel relieur ou pour les maniaques (ce qui dans le livre, est un pléonasme, je sais…) Débat un peu byzantin pour les néophytes mais dont on n’épuise pas la substance d’un coup.
C’est arbitrairement que l’on a placé la description physique d’un livre en deuxième position, on la retrouve parfois en queue de notice, au bon plaisir du libraire. Et pour le nôtre. Ce n’est pas une science exacte, au grand dam des créateurs de base de données qui voudraient tout normer. Peut être est-ce une forme de résistance…
lundi 1 juin 2015
« Donc, ceux qui n'ont rien font une révolution et tuent les autres et, dès qu'ils ont fini, quelques enfants de salauds s'approprient tout et ça recommence comme avant. »
Le Tenancier, cette année, ne jouera pas trop. Comme il est en train de
mettre sa bibliothèque en caisse, il manque de références pour faire des devinettes. Il fera des efforts, quand même.. Fort
heureusement, parmi les assidus du blog il y a des personnes attentives
et secourables. Donc, merci George de proposer cette petite énigme.
D'où vient ce passage ? Il nous faut bien sûr des références précises et complètes.
Juan eut
un sourire mitigé : — Tu crois que je suis stupide et que je ne sais même pas ce que c'est qu'une révolution. C'est un océan de merde. D'un côté quelques gars possèdent tout et de l'autre la plupart des gens n'ont rien. C'est bien ça ? — C'est cela. — Donc, ceux qui n'ont rien font une révolution et tuent les autres et, dès qu'ils ont fini, quelques enfants de salauds s'approprient tout et ça recommence comme avant. C'est bien ça ? — Non, protesta lentement M… En réalité… — Non ? Qu'est-ce que ça signifie ? Dis-moi si une fois, une seule fois dans ce monde dégueulasse, les choses ne se sont pas passées comme je l'ai dit. L'Irlandais ne répondit pas. La pluie ralentit un moment et il observa un faible arc-en-ciel à l'horizon, au-dessus des arbres. Il pensait à l'Irlande. Il revivait tristement les sept années qui s'étaient écoulées depuis qu'Arthur Griffith avait fondé le Sinn Fein. Une vive douleur brûla son cœur. Que pouvait-il répondre à Juan ? — Reprends ta lecture, lui conseilla le Mexicain. M… ferma son livre d'un coup sec. — Je le connais par cœur. |
Pour ne pas que ce soit trop facile, on vous a enlevé le nom entier d'un des protagonistes. Mais même comme ça c'est fastoche...
vendredi 29 mai 2015
Le Corbeau
Ces deux billets sont parus en novembre 2008 sur le blog Feuilles d'automne. On ne retranche rien à notre enchantement d'alors.
Il est des livres qui vous rendent plus riches qu'une entière bibliothèque.
Guy Levis Mano créait des ouvrages de ce genre.
Voici un ouvrage qui figure dans ma bibliothèque personnelle, une œuvre à quatre voix, celle de Poe qui l'a écrite, celle de Mallarmé et Baudelaire qui l'on traduite et celle de Guy Levis Mano qui l'a imprimée, celle de quatre poètes.
Pour ceux qui aiment les livres singuliers, curieux et beaux imprimés par Guy Levis Mano, allez sur le site de l'association qui perpétue sa mémoire et son œuvre.
Quelques jours après cette évocation :
Je reçois à l'instant un très aimable message, dont j'extrais une question à propos de l'article précédent :
Pour résumer - et donc trahir - les raisons de cette position dissymétrique du texte, on évoquera la tradition des annotations marginales dans les manuscrits et la nécessité de poser le pouce sur le papier sans cacher le texte tout en tenant le livre. Il y a également une notion d'harmonie héritée de l'esthétique de la Renaissance et à laquelle Manuce n'était point étranger. Ces remarques valent pour la plupart des ouvrages que vous possédez dans votre bibliothèque. Nous y sommes tellement habitués que nous éprouvons parfois une sorte de désagrément lorsque ces fonds sont bousculés, par prétention esthétique ou par ignorance.
Ceci posé, revenons à la question de mon commentateur hélas anonyme et traduisons là en essayant de se faire pardonner une éventuelle traîtrise :
Guy Levis Mano créait des ouvrages de ce genre.
Voici un ouvrage qui figure dans ma bibliothèque personnelle, une œuvre à quatre voix, celle de Poe qui l'a écrite, celle de Mallarmé et Baudelaire qui l'on traduite et celle de Guy Levis Mano qui l'a imprimée, celle de quatre poètes.
Pour ceux qui aiment les livres singuliers, curieux et beaux imprimés par Guy Levis Mano, allez sur le site de l'association qui perpétue sa mémoire et son œuvre.
Quelques jours après cette évocation :
Je reçois à l'instant un très aimable message, dont j'extrais une question à propos de l'article précédent :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux grands fonds différents en page paire ; qch m'échappe, mais quoi ?A cela, il faut au préalable expliquer ce qu'est un "grand fond". L'organisation d'un bloc de texte dans un livre se conforme a un certain nombre de règles typographiques. Certaines sont évidentes et tiennent à la tradition, laquelle remonte au temps des manuscrits. Ainsi, l'on observera que les textes dans la plupart des ouvrages occupent une place qui n'est pas centrée sur la page. En effet le bord extérieur et le bas présentent un plus grand espace vierge. On observera d'ailleurs une sorte de progression de cet espace à partir de l'intérieur de la page jusque vers le bas de celle-ci, comme une progression en escargot, du plus petit espace au plus grand. Ces espaces vierges ont une appellation précise, bien sûr ! En partant de l'intérieur de la page, c'est à dire de l'endroit ou l'ouvrage est relié aux autres, nous trouverons le "petit fond", le haut de la page s'appellera "la tête", le bord extérieur "le grand fond" et le bas "le pied".
Pour résumer - et donc trahir - les raisons de cette position dissymétrique du texte, on évoquera la tradition des annotations marginales dans les manuscrits et la nécessité de poser le pouce sur le papier sans cacher le texte tout en tenant le livre. Il y a également une notion d'harmonie héritée de l'esthétique de la Renaissance et à laquelle Manuce n'était point étranger. Ces remarques valent pour la plupart des ouvrages que vous possédez dans votre bibliothèque. Nous y sommes tellement habitués que nous éprouvons parfois une sorte de désagrément lorsque ces fonds sont bousculés, par prétention esthétique ou par ignorance.
Ceci posé, revenons à la question de mon commentateur hélas anonyme et traduisons là en essayant de se faire pardonner une éventuelle traîtrise :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux bords extérieurs (les grands fonds, donc) différents en page paire (c'est à dire la page de gauche); qch m'échappe, mais quoi ?
Revenons à l'ouvrage imprimé par Guy Levis Mano. Le problème était le suivant : Comment représenter trois versions d'un même texte sur deux pages tout en conservant une certaine harmonie de présentation, une vue aérée de ces textes alors que l'on ne dispose que d'un format de feuille réduit ? La solution était simple mais extrêmement judicieuse : Il suffisait de plier la feuille non par son milieu mais à son tiers et de répéter la même chose pour la feuille suivante, mais en inversant le pliage ! Bien évidemment, l'imposition (c'est à dire la disposition des pages sur la feuille avant impression) tenait compte de ce pliage dissymétrique pour arriver à présenter les trois versions du même poème dans une présentation équilibrée et non contrainte.
C'est ainsi que l'on constate un déséquilibre dès que les pages sont désolidarisées, d'où le trouble de mon aimable correspondant.
Cette édition du Corbeau fut tirée à 840 exemplaires, tous en feuilles (c'est à dire ni agrafés, ni brochés). On imagine le poète-typographe pliant patiemment ses feuilles une nuit de 1967 sous l’œil du Corbeau lui-même...
... Les ténèbres et rien de plus !
jeudi 28 mai 2015
10/18 — Gustave Le Rouge et Gustave Guitton : La princesse des airs — 2
Gustave Le Rouge et Gustave Guitton
La princesse des airs
Tome 2
Bibliographie de Francis Lacassin
n° 1076
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »
312 pages (320 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 20 mai 1976
Couverture de Pierre Bernard
Doc. Roger Viollet
Volume quintuple
ISBN : 2 264-00061-9
Table
des matières :
I. La fée électricité
II. De roc en roc
III. La neige
IV. Hivernage
V. L'évasion
VI. Constantinople
VII. Incidents et paysages
I. La mer de feu
II. En Tarantass
III. Le guet-apens
IV. Sous la yourte
V. Le Yankee et le lama
VI. Fantasmagories
VII. le Thaumaturge
Troisième partie :
DE ROC EN ROC
DE ROC EN ROC
[9-156]
I. La fée électricité
II. De roc en roc
III. La neige
IV. Hivernage
V. L'évasion
VI. Constantinople
VII. Incidents et paysages
Quatrième partie
AU PAYS DES BOUDDHAS
AU PAYS DES BOUDDHAS
[159-306]
I. La mer de feu
II. En Tarantass
III. Le guet-apens
IV. Sous la yourte
V. Le Yankee et le lama
VI. Fantasmagories
VII. le Thaumaturge
ÉPILOGUE
[307—312]
[307—312]
Bibliographie par Francis Lacassin [313]
Table [315]
(Contribution du Tenancier)
Index
10/18 — Gustave Le Rouge et Gustave Guitton : La princesse des airs — 1
Gustave Le Rouge et Gustave Guitton
La princesse des airs
Tome 1
Préface de Francis Lacassin
n° 1075
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »
318 pages (320 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 2 juin 1976
Couverture de Pierre Bernard
Doc. Roger Viollet
Volume quintuple
ISBN : 2 264-00060-0
Table
des matières :
Préface : Le Rouge et Cie — Fabrique de romans... et de rêves par Francis Lacassin [7—15]
I. Le docteur et l'acrobate
II. Le terrible Monsieur Bouldu
III. Aux chantiers de l'aéroscaphe
IV. Avant l'expérience
V. Lâchez tout !
VI. L'aile brisée
VII. Disparu
I. Un cambriolage électrique
II. Une dépêche du Mont Blanc
III. En toute pour l'Asie centrale
IV. Péripéties aériennes
V. Au fond du gouffre
VI. Les cartouches d'eau
VII. Chasse au yack
Préface : Le Rouge et Cie — Fabrique de romans... et de rêves par Francis Lacassin [7—15]
Première partie :
EN BALLON DIRIGEABLE
EN BALLON DIRIGEABLE
[19-164]
I. Le docteur et l'acrobate
II. Le terrible Monsieur Bouldu
III. Aux chantiers de l'aéroscaphe
IV. Avant l'expérience
V. Lâchez tout !
VI. L'aile brisée
VII. Disparu
Deuxième partie
LES ROBINSON DE L'HIMALAYA
LES ROBINSON DE L'HIMALAYA
[167-318]
I. Un cambriolage électrique
II. Une dépêche du Mont Blanc
III. En toute pour l'Asie centrale
IV. Péripéties aériennes
V. Au fond du gouffre
VI. Les cartouches d'eau
VII. Chasse au yack
Table [319]
(Contribution du Tenancier)
Index
Nase, Naze
Nase, Naze : Nez. — Vieux mot. — « Elle est mieux que la Hollandaise, mais ça n'est pas pour mon naze. » (Mme de Solms, 65.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
La première partie des notices de catalogues
Si l’évocation de l’existence de
numéros à chaque entrée de
catalogue tenait quelque peu de l’enfonçage de porte ouverte, la suite
l’est
moins, malgré les apparences. Quoi de plus naturel que de commencer la
description d’un livre par le nom de l’auteur, le titre, etc. ? Ce
qui
rend cette idée moins rebattue se situe dans la source des
informations, à
savoir la fiche bibliographique du libraire avant élaboration.
Contrairement à
une habitude assez ancrée dans les sites de ventes lorsque ce sont des
amateurs
qui s’y collent, par exemple, ces informations sont prélevées sur la
page de
titre et non la couverture. Ainsi, nom
d’auteur, titre de l’ouvrage, sous-titre,
traducteur ou préfacier
éventuels, nature de l’écrit (roman,
essai, poésie…), éditeur, date
d’édition et on en passe se situent sur cette page et non sur
la couverture comme il m’arrive bien souvent de le constater. Il suffit
à
chacun de nous d’ouvrir un bouquin dans sa bibliothèque pour constater
la
différence entre les informations consignées sur une couverture en
général et
cette fameuse page de titre. La somme de ces indications permet un
premier
repérage du livre que propose le libraire, parmi les trois éléments
importants
le concernant (on verra les autres plus tard) qui constituent le corps
de la
notice. C’est également la partie qui nécessite le moins de compétences
puisque
cela consiste à copier les éléments qui figurent dans l’ouvrage
lui-même. Pas
de recherche spécifique à effectuer. Il suffit d’avoir de bons yeux.
Cette partie ouvre la description de l’ouvrage, ce sont des données objectives mises en évidence, souvent en graissant les caractères, en alinéa et en tout cas placées en début de notice. Il serait du reste assez ballot de mettre ces informations en queue de peloton, nous sommes bien d’accord. En apparence, rien de bien captivant dans cet énoncé. Pourtant, ces données sont souvent négligées par les amateurs, comme nous le disions plus haut, et peuvent induire de fâcheuses méprises. L’image d’une couverture ne suffit pas toujours à dissiper le doute quant à la nature d’une édition.
La première partie de la notice est donc la plus « mécanique », dans le sens où elle ne prête à aucune interprétation de la part du libraire. Elle est cependant la plus nécessaire.
Cette partie ouvre la description de l’ouvrage, ce sont des données objectives mises en évidence, souvent en graissant les caractères, en alinéa et en tout cas placées en début de notice. Il serait du reste assez ballot de mettre ces informations en queue de peloton, nous sommes bien d’accord. En apparence, rien de bien captivant dans cet énoncé. Pourtant, ces données sont souvent négligées par les amateurs, comme nous le disions plus haut, et peuvent induire de fâcheuses méprises. L’image d’une couverture ne suffit pas toujours à dissiper le doute quant à la nature d’une édition.
La première partie de la notice est donc la plus « mécanique », dans le sens où elle ne prête à aucune interprétation de la part du libraire. Elle est cependant la plus nécessaire.
mercredi 27 mai 2015
Une historiette de George
(Où George se fourvoie)
Une petite dame entre, fragile comme une feuille morte, et demande
d'une voix frêle, quasi inaudible :
— Bonjour Messieurs, auriez-vous les Méditations transcendantales ? (enfin, du moins est-ce ce qu'on parvient à saisir)
Perplexité soudaine du libraire, qui a dû couper en vitesse le Merci patron ! des Charlots pour ouïr la question et qui songe d'abord à Descartes — mais non ! lui c'est les Méditations métaphysiques… Et soudain, une lampe s'allume :
— Ah ! Vous cherchez du Husserl !?
— Euh… Non, il s'agit d'un livre intitulé La méditation transcendantale que j'ai perdu, je me demandais si vous l'aviez…
— Ah non, désolé Madame, pas pour l'instant.
La dame repart vaille que vaille, et soudain le libraire se rappelle que Husserl, ce sont les Méditations cartésiennes…
Hem.
— Bonjour Messieurs, auriez-vous les Méditations transcendantales ? (enfin, du moins est-ce ce qu'on parvient à saisir)
Perplexité soudaine du libraire, qui a dû couper en vitesse le Merci patron ! des Charlots pour ouïr la question et qui songe d'abord à Descartes — mais non ! lui c'est les Méditations métaphysiques… Et soudain, une lampe s'allume :
— Ah ! Vous cherchez du Husserl !?
— Euh… Non, il s'agit d'un livre intitulé La méditation transcendantale que j'ai perdu, je me demandais si vous l'aviez…
— Ah non, désolé Madame, pas pour l'instant.
La dame repart vaille que vaille, et soudain le libraire se rappelle que Husserl, ce sont les Méditations cartésiennes…
Hem.
Là-bas
Là-bas : Maison de correction de Saint-Lazare. — « Julia à Amandine :
Comme ça, cette pauvre Angèle est là-bas ? — Ne m'en parle pas. Elle
était au café Coquet à prendre un grog avec Anatole. Voilà un monsieur
qui passe, qui avait l'air d'un homme sérieux avec des cheveux blancs
et une montre. Il lui offre une voiture, elle accepte, un cocher
arrive, et... emballée ! Le monsieur était un inspecteur ! » (Les Cocottes, 64.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
jeudi 21 mai 2015
Une historiette de Béatrice
— « Bonjour, auriez-vous une vieille édition de Voltaire ?
— Vous cherchez un titre particulier, sans doute ?
— Non, non, n’importe quel titre, mais de Voltaire et ancien .
A peine ai-je commencé à lui montrer des ouvrages,
— Ah mais non, ce n’est pas du tout ça ! Je cherche un livre comme celui-ci tiens, de cette couleur. »
En me montrant un livre relié.
— Vous cherchez un titre particulier, sans doute ?
— Non, non, n’importe quel titre, mais de Voltaire et ancien .
A peine ai-je commencé à lui montrer des ouvrages,
— Ah mais non, ce n’est pas du tout ça ! Je cherche un livre comme celui-ci tiens, de cette couleur. »
En me montrant un livre relié.
Cette historiette a été publiée pour la première fois en juin 2012 sur le blog Feuilles d'automne
10/18 — Pierre Dommergues : L'aliénation dans le roman américain contemporain — 2
Pierre Dommergues
L'aliénation dans le roman américain contemporain
Volume 2
n° 1108
448 p.
Couverture de Pierre Bernard, Dessin de Steinberg in The New Yorker
Collection dirigée par Christian Bourgois
Volume sextuple
Les deux dernières pages occupées par la Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1976 (de Adotevi à Christian)
«La composition, l'impression et le brochage de ce livre ont été effectués par Firmin-Didot S.A., pour le compte des éditions U.G.E.»
Achevé d'imprimer le 24 décembre 1976
N° d'édition : 925 - N° d'impression : 9529 - Dépôt légal : 4e trimestre 1976
ISBN 2.264-00108-9
TABLE DES MATIERES :
Chapitre VII. FLANNERY O'CONNOR : LE NON RADICAL
I - L'ÉTAT DE DISGRACE
1. Les déformations visibles
2. La dégradation spirituelle
3. La valorisation de l'artificiel
II - L'HUMANISME ET SES PRODUITS
1. L'élément de base : l'individualisme occidental
2. La norme nationale : la propriété
3. Le modèle familial : le vieux pourceau à verrues
4. La version romantique : le boiteux
5. Le produit terminal : le prophète
III - LE SYSTÈME D'ÉDUCATION
1. L'appropriation par le baptême
2. L'histoire de l'histoire
3. La voix du maître d'école
4. La Dure Leçon De La Vie
5. Le point de vue de l'élève : l'illusion de liberté
6. Pourquoi des professeurs
IV - LES ARMES SILENCIEUSES DE LA RÉALITÉ
1. La lutte contre l'irréalité
2. La révélation
3. La révolte derrière le miroir
Chapitre VIII. LEROI JONES : LA DÉCOLONISATION PAR LA VIOLENCE
I - TABLE RONDE
1. La situation coloniale
2. La déclaration d'Indépendance (1776 & 1966)
3. Nationalisme et internationalisme
II - VERS UNE PROBLÈMATIQUE NOUVELLE
1. Des convergences thématiques
2. La différence
3. La double aliénation
4. Éléments pour une analyse nouvelle
5. Le projet de LeRoi Jones
III - LE SYSTÈME COLONIAL AMÉRICAIN
1. Une situation, deux analyses
2. Les constantes du système
3. Le piège bourgeois
4. Structure de l'Enfer de Jones
IV - POUR UNE CONSCIENCE NATIONALE NOIRE
1. La conception du pouvoir (noir)
2. La violence
3. La culture
4. En conclusion : bilan d'une expérience
Chapitre IX. WILLIAM BURROUGHS : LA LUTTE CONTRE LA RÉPRESSION
DÉCLARATION
I - L'ÉTAT POLICIER
1. L'intériorisation du processus de répression
2. Le champ répressif
3. Qui détient le pouvoir ?
4. Le studio-réalité
5. La fin de la représentation
6. Qui êtes-vous M. Burroughs ?
II - LE POINT DE RÉSISTANCE : LE LANGAGE-ACTION
1. Le système premier : le langage-objet
2. Le système second : le métalangage
3. Le système troisième : le langage-action-guérilla
III - UN EXEMPLE DE DÉTOURNEMENT : LE JARDIN DES DÉLICES
1. La couleur volée
2. La peau sexuelle
3. Une parenthèse
4. La destruction du mythe
5. Le truc orgasme-mort
IV - LES PRINCIPES DE LA RÉPRESSION
1. Le principe de la dualité
2. Le principe de linéarité
3. Le principe d'instrumentalité
V - LA PRATIQUE SUBVERSIVE
1. Les modalités d'intervention
2. Une expérience d'écriture révolutionnaire
3. L'éducation libératrice
4. La fin de l'utopie
CONCLUSION : LE POUVOIR DE L'ÉCRIVAIN
I - LA REPRÉSENTATION D'UNE CULTURE
1. Les mythes
2. Les angoisses
3. La mise en scène
II - LE SYSTÈME DE L'ABSTRACTION
1. Les lieux communs de l'aliénation
2. Les fondements culturels
3. La cause première
III - ÉCRITURE ET SUBVERSION
1. Une manière de poser le problème
2. Les belles lettres américaines
3. Écriture. Résistance. Action
NOTES
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
I - L'ÉTAT DE DISGRACE
1. Les déformations visibles
2. La dégradation spirituelle
3. La valorisation de l'artificiel
II - L'HUMANISME ET SES PRODUITS
1. L'élément de base : l'individualisme occidental
2. La norme nationale : la propriété
3. Le modèle familial : le vieux pourceau à verrues
4. La version romantique : le boiteux
5. Le produit terminal : le prophète
III - LE SYSTÈME D'ÉDUCATION
1. L'appropriation par le baptême
2. L'histoire de l'histoire
3. La voix du maître d'école
4. La Dure Leçon De La Vie
5. Le point de vue de l'élève : l'illusion de liberté
6. Pourquoi des professeurs
IV - LES ARMES SILENCIEUSES DE LA RÉALITÉ
1. La lutte contre l'irréalité
2. La révélation
3. La révolte derrière le miroir
Chapitre VIII. LEROI JONES : LA DÉCOLONISATION PAR LA VIOLENCE
I - TABLE RONDE
1. La situation coloniale
2. La déclaration d'Indépendance (1776 & 1966)
3. Nationalisme et internationalisme
II - VERS UNE PROBLÈMATIQUE NOUVELLE
1. Des convergences thématiques
2. La différence
3. La double aliénation
4. Éléments pour une analyse nouvelle
5. Le projet de LeRoi Jones
III - LE SYSTÈME COLONIAL AMÉRICAIN
1. Une situation, deux analyses
2. Les constantes du système
3. Le piège bourgeois
4. Structure de l'Enfer de Jones
IV - POUR UNE CONSCIENCE NATIONALE NOIRE
1. La conception du pouvoir (noir)
2. La violence
3. La culture
4. En conclusion : bilan d'une expérience
Chapitre IX. WILLIAM BURROUGHS : LA LUTTE CONTRE LA RÉPRESSION
DÉCLARATION
I - L'ÉTAT POLICIER
1. L'intériorisation du processus de répression
2. Le champ répressif
3. Qui détient le pouvoir ?
4. Le studio-réalité
5. La fin de la représentation
6. Qui êtes-vous M. Burroughs ?
II - LE POINT DE RÉSISTANCE : LE LANGAGE-ACTION
1. Le système premier : le langage-objet
2. Le système second : le métalangage
3. Le système troisième : le langage-action-guérilla
III - UN EXEMPLE DE DÉTOURNEMENT : LE JARDIN DES DÉLICES
1. La couleur volée
2. La peau sexuelle
3. Une parenthèse
4. La destruction du mythe
5. Le truc orgasme-mort
IV - LES PRINCIPES DE LA RÉPRESSION
1. Le principe de la dualité
2. Le principe de linéarité
3. Le principe d'instrumentalité
V - LA PRATIQUE SUBVERSIVE
1. Les modalités d'intervention
2. Une expérience d'écriture révolutionnaire
3. L'éducation libératrice
4. La fin de l'utopie
CONCLUSION : LE POUVOIR DE L'ÉCRIVAIN
I - LA REPRÉSENTATION D'UNE CULTURE
1. Les mythes
2. Les angoisses
3. La mise en scène
II - LE SYSTÈME DE L'ABSTRACTION
1. Les lieux communs de l'aliénation
2. Les fondements culturels
3. La cause première
III - ÉCRITURE ET SUBVERSION
1. Une manière de poser le problème
2. Les belles lettres américaines
3. Écriture. Résistance. Action
NOTES
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
(Contribution de Grégory Haleux)
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