mardi 6 septembre 2022

Comme ça, en passant

Ainsi, privé du privilège de la mémoire étendue, me voici, tout Tenancier que je reste, renvoyé au rang de vulgaire pékin, terme qui donne envie de se laver la bouche. Pouah. Rassurons-nous toutefois : l’écrit n’est pas réservé qu’aux chiens et l’art de la liste ne s’éteindra pas comme cela dans ces colonnes. Un autre engouement a quitté votre serviteur depuis bien longtemps, celui de la nouveauté, depuis qu’il avait quitté la librairie de neuf. Mais, un sentiment connexe a bien voulu se manifester de nouveau lors d’une conversation de vive voix en compagnie de ce très cher George Weaver au sujet de certains livres que le succès rend suspects et donc indignes de notre attention. Entendons-nous sur la notion de succès. Nous n’évoquons pas les débilités usuelles d’un Werber ou les petites stupidités bourgeoises distillé par les pharmacies littéraires, mais de ces ouvrages tombés de nulle part et qui par leur singularité plaisent au plus grand nombre sans pour autant déchoir. On ne peut s'empêcher d’y déceler un loup, malgré les indices favorables, peut-être à cause d’une frilosité due aux vantardises réitérées autour de merdes érigées en chef d’œuvre. Alors, on temporise, à un point que l’on peut laisser un livre s’épuiser. Cela se produit dans les vies sentimentales, aussi. Enfin, à moi ça m’est arrivé, plus souvent en matière de livres, mais...
Je vous raconte ça en passant. Je me mets en jambes, histoire de me familiariser de nouveau avec l’exercice régulier du blogue, une sorte d’exercice, si vous voyez ce que je veux dire, histoire de prétendre un jour que le Tenancier aura atteint son satori, ou alors qu'il vous aura désennuyé.

mercredi 31 août 2022

Perte de mémoire

Votre Tenancier chéri a abandonné le métier de libraire depuis pas mal d’années, désormais. Il constate la perte progressive de certains processus mémoriels qui étaient liés au boulot. En effet, la chose s’entretient presque malgré soi lorsque, lâché entre les rayonnages la stimulation vient de toute part. Ce type de mémorisation (titre, auteur, éditeur, distributeur, date, tirage, etc.) reste curieuse dans sa structure, elle entraîne à des petites manies «cladistiques» qui déborde parfois sur le quotidien, au point d’être possédé par la pulsion de classer sa propre bibliothèque. Signe de déshérence, celle de votre serviteur se bordélise, abandonne la rigueur pour une sorte de schéma vague qui ferait plus confiance à l’instinct qu’à l’ordre pour retrouver ce nom de dieu de putain de bouquin qu’il cherche depuis des mois (il est sous ton nez, ballot!) À cela s’ajoute l’accumulation propre au bibliophage qui décourage également toute tentative de rangement des ouvrages, sinon par strates, prenant alors un référencement temporel : les plus vieux en dessous de la pile. Bref, on le constate, le soussigné opère avec brio l’abandon complet d’un métier pour lequel il n’éprouve plus d’attrait. Non que le livre en tant que matériau ou que contenu le désintéressent, mais sans doute n’a-t-il plus la patience de supporter la dévotion bêtasse qui se déploie autour cette activité. Et puis, entre nous, on aurait l’air fin de revenir à un métier que l’on a en apparence renié (pas du tout, en réalité, seulement auprès de certains lecteurs approximatifs, constat qui ne décourage même plus votre Tenancier qui ne veut plus perdre son temps). En réalité, on respecte ici le libraire qui opère des choix, qui a envie, quitte à ce qu’il en paye les conséquences.
Alors, en effet, une certaine qualité de mémoire se dilue, tandis que l’on tente de s’entretenir intellectuellement. D’un autre côté, cette déperdition quitte sa dimension aliénante : plus de pulsions chronologiques ou thématiques, l’oubli participe à un fonctionnement spéculatif qui permet de revenir sur un sujet, de le considérer sous un autre angle, sans le frein de l’indexation. Et puis, tout de même, la capacité demeure, même marginale, et se dirige sur des sentiers différents, plus savoureux, plus sensuels, parfois. Cette sorte de renouveau confirme le fait que l’on s’est lassé de classer, que l’on a délaissé une névrose pour d’autres, que l’on espère plus jouissives. Cela dit, ce n’est pas gagné...

mercredi 10 août 2022

Peplum

 « Car, selon la coutume des rois de Bithynie, il [Verrès] se faisait porter dans une litière à huit porteurs. On trouvait dans cette litière un coussin d’étoffe de Malte transparente, bourrée de roses. Lui-même avait une couronne de roses sur la tête, une autre autour du cou, et il approchait de ses narines un sachet de lin le plus fin, aux mailles minuscules, plein de roses. Après avoir accompli tout son voyage dans ces conditions, à son arrivée dans une ville, il se faisait porter, toujours dans sa litière, jusque dans sa chambre. C’est là que venaient les magistrats siciliens, là que venaient les chevaliers romains, comme de nombreux témoins vous l’ont déclaré sous la foi du serment. Les litiges lui étaient soumis à huis clos et peu après, en public, on emportait les décisions. Puis après avoir un court moment rendu dans sa chambre quelques arrêts où il tenait compte des sommes reçues plus que de l’équité, il pensait que dès lors le reste de son temps était dû à Vénus et à Bacchus.
Ici il ne faut pas, il me semble, passer sous silence l’activité extraordinaire et tout à fait particulière de notre illustre général. Sachez qu’il n’y a pas en Sicile de ville où l’on n’ait choisi de femme — et non des moindres familles — pour les débauches de ces personnages. Ainsi quelques unes parmi elles s’exhibaient ouvertement dans les banquets. Si d’autres étaient plus réservées, elles choisissaient leur moment pour éviter la lumière et la réunion. Les banquets n’avaient pas lieu dans le silence qu’on observe d’ordinaire à la table des prêteurs et des généraux du peuple romain, ni avec cette réserve qu’on trouve habituellement dans les repas des magistrats, mais au milieu des cris et des éclats de voix. Parfois même l’affaire dégénérait en bataille, on en venait aux mains. Car ce prêteur sévère et actif, qui n’avait jamais obéi aux lois de l’État, observait scrupuleusement celles qu’on établissait pour la boisson. À la fin du banquet, les esclaves devaient emporter dans leurs bras tel convive qui paraissait sortir d’une bataille ; un autre était laissé pour mort ; la plupart, étalés à terre, gisaient sans conscience ni sentiment. À ce spectacle on aurait cru voir non le repas du prêteur, mais la bataille de Cannes de la débauche. »
 
Cicéron : Des supplices (70 av. JC)
Trad. Michel Malicet

lundi 8 août 2022

Les provocateurs

 « Reconnaître un provocateur n’exige aucun talent vraiment excessif. Dans une ardeur protestataire, le provocateur s’attache volontiers à dénoncer un méfait particulier du système — à l’exclusion de tout le reste, qui le produit pourtant, l’exige même et suscite d’autres calamités tout aussi remarquables. Le provocateur ne se contente pas de décrier telle source d’énergie au profit de telle autre qui serait moins immédiatement dévastatrice, mais rejette obstinément la question élémentaire : à quoi servent aujourd’hui ces quantités  monstrueuses d’énergie ? Dans l’« épidémie » d’immuno-dépression actuelle (recrudescence mondiale des infections et des cancers) le provocateur met en avant le « scandale du sang contaminé » qui n’a pris une telle importance médiatique que parce qu’il soutenait apparemment la cause virale d’un désastre morbide dont les cofacteurs sont tout autres. Le provocateur dénonce encore avec véhémence les mafias de la drogue, leur personnel et leurs complices pour masquer ce scandale principal que tant de gens ont besoin de drogues aujourd’hui pour supporter leurs conditions effroyables d’existence. Le provocateur dénonce donc beaucoup de scandales particuliers pour cacher ce scandale absolu : comment les hommes peuvent-ils êtres contraints de vivre ainsi ?
Quand il arrive au contraire au provocateur d’évoquer la cohérence du système qui l’inclut, il se montre cette fois étonnamment incapable d’utiliser ses lumières pour exposer utilement un quelconque effet fâcheux de ce système. Sa science factice lui coupe littéralement le sifflet. Il n’en a pas l’usage parce que le sujet de cette connaissance lui est si étranger qu’il est sincèrement convaincu de son inexistence.
Ce sujet de la critique à partir duquel se dévoile la cohérence du monde et la possibilité de le transformer, se connaît donc suffisamment à ce qu’il produit, qui est son critère d’authenticité et son blanc-seing. Au contraire, le provocateur présente de soi-même une image falsifiée, épurée, améliorée, pour coïncider après coup avec le rôle qu’il croit être le sien : simple label pour une publicité.
Le provocateur dont il est question ici est certainement différent de l’agent de police du siècle dernier. Celui-ci travaillait pour un service spécialisé qui le rémunérait à la tâche. Le provocateur moderne travaille d’abord, et plus efficacement encore, pour une machine qui le programme sans cesse à son usage. Ainsi, il n’est pas trop difficile de reconnaître très vite un provocateur à qui croit devoir s’en donner la peine. Mais cette peine est peut-être désormais superflue. »

Michel Bounan : L’art de Céline et son temps (1997)

vendredi 8 juillet 2022

La mission du Tenancier

Un phénomène se produit de façon récurrente lorsque dans une assemblée, même informelle comme une dînette sur le pouce avec des personnes que vous ne connaissez pas vraiment, ceux-là, vous découvrant comme «écrivain», vous parent de quelque mission sacralisant la manière de dire, le quotidien ou toute autre vertu que confère les fantasmes du lecteur. Avec soudaineté, vous voici écrasé sous le poids de la charge de la preuve par le biais d’un acquiescement aux assertions diverses sur la nature de la mission de l’écrivain : rendre compte de la réalité, l’art pour l’art, le miroir le long du chemin, etc. Alors que vous essayez de finir ce p’tit verre de rouge dont vous n’avez pas réussi à découvrir de quoi il s’agissait (trop de bouteilles ouvertes en même temps), vous voici acculé à un acquiescement catégorique, histoire que l’on vous foute la paix quand vous picolez et aussi afin de tranquilliser l’interlocuteur, parce qu’au fond, vous ne désirez pas plus que ça de passer pour un revêche ou un contradicteur. En résumé, l’on vous somme de confirmer, gentiment, hein. Vous pourriez répondre — et nous ne trouvons pas loin de ce que pense votre Tenancier — que vous écrivez parce que, en définitive, vous en avez l’occasion et que le résultat ne vous paraît pas trop moche pour la somme de travail accordée. Vous pourriez affirmer qu’écrire correspond certainement à une mission intellectuelle ou morale, l’enjeu d’un affrontement ou d’un défi de soi, de l’approche sensible du monde et de toutes ces choses qui font plaisir à l’interlocuteur. La seule réplique qui vous vient à l’esprit à ces moments, parce que vous êtes de plus en plus perdu à l’oral pour ce genre de conversation, reste : «Oh vous, savez, j’aime surtout écrire des histoires…»
Mais vous ne le direz pas parce que vous ne tenez pas à décevoir et que vous avez envie de passer à autre chose, à un autre interlocuteur ignorant votre casquette de littérateur, ou à déguster ce verre de pinard que vous ne connaissez pas, ce qui, entre nous, ne peut étonner, étant donné que votre Tenancier boit de moins en moins.

mercredi 6 juillet 2022

Ceci est un communiqué du Tenancier

Les plus perspicaces d’entre vous l’auront deviné : votre Tenancier chéri délaisse le blog parce qu’il se trouve de plus en plus court à causer de préoccupations qui s’estompent peu à peu. Ce blog-ci, ainsi que son prédécesseur, se consacrait au livre, d’abord comme un libraire en chambre qui s’ennuie et puis comme une personne qui assume sa transition vers d’autres occupations, rappelant cependant la chose écrite. Reste que le soussigné piochait de plus en plus à l’évocation de faits se rapportant à son ancienne activité, découvrant ainsi que l’on ne demeure pas libraire si l’on n’entretient pas le muscle spécifique. Sans l’atrophier, le Tenancier pense désormais attribuer cet organe à d’autres fonctions, célébrant en conséquence la célébrissime fonction de l’organe (hum).
Bref : que faire de ce blog ? Tout de même, nous avons passé de bons moments ensemble et cela ferait mal à quelques-uns d’entre nous que l’on gomme de façon définitive les participations et les dissipations qui se sont produites ici et auparavant. La conclusion s’annonce d’elle-même, l’on continuera — l’on ne sait à quel rythme et selon quelle humeur — vers des voies connexes. Puisque votre Tenancier écrit un peu, il viendra vous ennuyer avec quelques considérations oiseuses comme il songe à les produire au sujet de ses turpitudes créatives. On gardera les historiettes de Béatrice et l’on causera de temps en temps de livres, mais sans doute moins de la façon qui se voulait pointue et qui prenait à la longue des allures décevantes. On se laissera porter par le courant.
Merci de votre attention.

mardi 28 juin 2022

De temps en temps, on aimerait faire pareil que Woody avec certains...



Woody Allen
Extrait de
Annie Hall
(Pardon pour la mauvaise qualité du début, mais ce n'est pas de la faute du Tenancier)

mardi 21 juin 2022

Se dérober

Il arrive un moment, lorsque l’on écrit, où l’on se pose la question de la pertinence de son propos. En quoi ce que l’on couche sur le papier apporte-t-il quelque chose d’utile à soi et aux autres ? Si l'interrogation semble superflue pour ce qui concerne la littérature de divertissement assumée comme telle, on se trouve tôt ou tard confronté à « la quête de sens » et même, au bout du compte, au bord du renoncement, laisser tomber devenant un pis-aller plutôt que d’affronter les contradictions entre la volonté d’élever le débat suscité par ses propres écrits et les limites de chacun. Bien entendu, l’idée affleure de façon périodique et ne s’enterre jamais vraiment, peu importe l’argutie utilisée. On en a vu, comme Alain Nadaud, écrire pour signaler qu’ils arrêtaient d’écrire, paradoxe apparent, mais qui dévoilait un renoncement aux territoires de la fiction et également la soumission du texte a autrui… et puis la lassitude de l’auteur face à l’indifférence critique, et à celle des éditeurs qui ne se payent guère d’audace (on songe toujours à Nadaud et à ses vitupérations contre un système de commercialisation qui vaut autant pour la littérature que pour les savonnettes). On peut encore se trouver peu d’allant pour partir en guerre contre soi, se faire violence, se contenter de produire à l'identique. Est-ce bien la solution ? Mais ne vaut-il pas mieux s’essayer à progresser au-delà de on assise ? Bien sûr… celui qui n’a pas compris cela, que fait-il, à écrire encore ? Ces moments de crises restent profitables à partir du moment où on les dépasse. Ils ne sont pas perçus de façon claire par l’entourage et les lecteurs, à cause de la décantation, de la latence et de l’adaptation vers d’autres paradigmes d’écritures. Il arrive aussi que l’on échoue à cette prétention, mais au moins l’on a tenté de se rédimer de son laisser-aller, même si en apparence, les productions restent identiques encore un temps aux yeux du lecteur. La crise peut se révéler abrupte dès lors que l’on décide de s’éloigner d’un genre que beaucoup aiment rencogner dans un « imaginaire » si trompeur que les stéréotypes y abondent plus souvent qu’à leur tour. La nécessité de larguer les amarres se pose. Elle ne mène pas à une renonciation, mais à une réflexion, sur le sens de ce que l’on produit et sur les menus tourments que cela occasionne : tempête dans un verre d’eau ! On sait bien où cela aboutit, c'est-à-dire à demeurer à la même place aux yeux des autres et puis à constater qu’au bout du compte on s’est agité pour pas grand-chose. On retrouve des ornières identiques. Mais, au moins, l’on a ressenti l’envie de se dérober, comme parfois les personnages que l’on fait naître dans certains récits. Reste le sentiment confus de ces velléités, qui rejailliront, qui sait, un peu plus tard…

mercredi 5 janvier 2022

mardi 4 janvier 2022

Florilège pour copie conforme :

Victor Bérard : Les navigations d’Ulysse
Peter Fleming : Courrier de Tartarie
Peter Matthiesen : Le léopard des neiges
Nicolas Bouvier : Œuvres

Si vous trouvez d’autres titres, le Tenancier se fera un plaisir d’allonger cette liste de livres « inspirants ».

mercredi 1 décembre 2021

Vous n’en savez probablement rien non plus


1er mars 1954
à Paul Brooks, Houghton Mifflin Co.
 
… Il faudra qu’un jour on m’explique le principe des maquettes reproduites sur les couvertures de livres. J’imagine que leur but est d’attirer l’œil, sans poser de problèmes trop compliqués à l’esprit, mais leur symbolisme en pose trop de profonds pour moi. Pourquoi y a-t-il du sang sur la petite idole ? D’ailleurs pourquoi cette petite idole est-elle là ? Et que signifient les cheveux ? Et pourquoi l’iris de l’œil est-il vert ? Ne me répondez pas, vous n’en savez probablement rien non plus.
 
Raymond Chandler : Lettres

jeudi 25 novembre 2021

Et toc

« J’ai remarqué, en observant ce soir la numérotation des pages, que j’avais commencé à écrire sur le feuillet numéro treize — et cela m’inspire une vague insatisfaction. J’ai lu, au passage, un paragraphe dans un journal qui parle d’écrivains moitié fous. Zola, dit l’auteur, était l’un d’eux. On le considère comme moitié fou parce qu’il additionnait les nombres à l’arrière des fiacres qui passaient devant lui dans la rue. Personnellement, c’est une chose que je fais sans cesse — et je sais très bien que je le fais pour m’apaiser l’esprit. C’est une pratique narcotique, en quelque sorte. Johnson, nous le savons, touchait les poteaux de sa rue dans un certain ordre : cela était encore une manière d’échapper à de tristes pensées. Et nous savons tous comment, étant enfants, nous avons obéi à l’injonction mystérieuse nous intimant de marcher sur les lignes entre les pavés de la rue… Mais les enfants ont un avenir. Il est bon qu’ils rendent propice le mystérieux Tout-Puissant. En leur temps, Johnson et Zola avaient eux aussi un avenir. Il était bon que Johnson fît ses “touches” contre la malchance, que Zola mît son esprit à l’abri de nouveaux problèmes. Chez moi, c’est simplement le fruit de l’idiotie. Car je n’ai pas d’avenir. »
 
Joseph Conrad — Ford Madox Ford : La nature d’un crime (1909)
(Trad : Maxime Rovere)

mercredi 24 novembre 2021

Une historiette de Béatrice

Le tout jeune couple qui entre, jette un regard souriant et aimant sur les rayonnages.
« S'il vous plaît, auriez-vous de la poésie quelque part ? Et de la philosophie ? »
Je les aime direct.

vendredi 19 novembre 2021

jeudi 18 novembre 2021

Une historiette de Béatrice

Il pleut à verse. Un ciré dégoulinant entre, avec un sac à dos en vrac et des pieds nus dans des tongs.
« Bonjour madame, auriez-vous des livres sur la plongée sous-marine, ou alors sur les abdominaux ?»

mercredi 17 novembre 2021

001

Tous les Politiques sont d’accord, que si les peuples étaient trop à leur aise, il serait impossible de les contenir dans les règles de leur devoir.
Leur fondement est, qu’ayant moins de connaissance que les autres ordres de l’État beaucoup plus cultivés ou plus instruits, s’ils n’étaient retenus par quelque nécessité, difficilement demeureraient-ils dans les règles qui leur sont prescrites par la raison et par les Lois.
La raison ne permet pas de les exempter de toutes charges, parce qu’en perdant en tel cas la marque de leur sujétion, ils perdraient aussi la mémoire de leur condition ; et que s’ils étaient libres de tribut, ils penseraient l’être de l’obéissance.

Cardinal de Richelieu : Testament politique

dimanche 31 octobre 2021

Interruption

J’interromps ici la reproduction du livre de Delpeuch sur les bibliophiles. Si j’ai conscience que les lecteurs de ce blog sont des adultes qui connaissent assez la distance entre la mentalité d’une époque et celle que nous prônons, des relents fâcheusement nostalgiques remuent actuellement les mauvais sentiments et les haines rances autour de nous. Je m’en voudrais de transmettre malgré moi un message qui conforterait, même dans la marge, des propos à caractère raciste, même en y signalant ma propre distance. Rien d’outrageux dans cet opuscule, mais une petite musique qui entre quelques fois en résonnance avec certaines crottes médiatisées. On songera à reprendre tout cela, un de ces jours, quand l’intelligence reprendra le flambeau.
À mon avis, c’est pas demain la veille.