Sans être concierge, on peut avoir l'esprit d'escalier. Ainsi, l'évocation de l'émission Apostrophe au
dernier billet (resté jusqu'alors dans les limbes des publications du blog Feuilles
d'automne en juin 2009), évoqua irrésistiblement à mon esprit, et par
comparaison, la remarquable série d'émissions Un Siècle d'Écrivains,
de Bernard Rapp. De cette remembrance je tirai le nom de son
inspirateur et le fait qu'il fit quelques films qui eurent une réception
parfois mitigée mais cependant point dégradante. De cette petite
production, le libraire ne saurait s'abstenir de rappeler que Rapp fit Tiré à Part,
histoire d'une machination autour d'un livre, fabriqué à partir d'un
faux authentique, à moins que ce ne soit l'inverse. On y voit Terence
Stamp incarner un ex agent de renseignement gagnant sa vie dans
l'édition et rendre parfois service à ses anciens collègues (court
passage où l'on évoque la fabrication d'un faux texte de Lawrence, par
exemple). L'on voit également la composition d'une ouvrage sur une
linotype. On se passera ici d'une description détaillée du
fonctionnement de la machine. On poussera le curieux à se reporter au
film pour cela, même si l'on sera privé d'une explication technique.
Cette histoire de machination pour perdre un écrivain ayant commis un
crime trente ans auparavant ne doit pas nous faire oublier que le rôle
principal est tenu par le livre, également moteur de l'action. Rapp
continuait ici d'exprimer sa passion pour ce monde qui, à mon avis le
lui rendit bien mal. En tout cas, la nouvelle de sa disparition ne fut
guère reçue comme il l'aurait fallu, tant par ses collègues
journalistes, que par le monde du livre. Ce billet est une contribution
brève et modeste au souvenir d'un amoureux du livre qui sut souvent me
faire plaisir à travers les émissions qu'il produisit et par ce film que
je revois de temps en temps avec quelque plaisir.
(Bande annonce ici.)