Letellier.
Faussaire-copiste, ancien
clerc d’huissier. Affaire célèbre sous Louis-Philippe. […] Se faisant
appeler
« Comte Le Tellier d’Irville », soi-disant « archiviste
à la
Bibliothèque nationale », il avait ouvert une boutique, cabinet
généalogique
et officine d’autographes. Avec l’argent de ses premières escroqueries,
il
racheta aux héritiers d’Hozier ce qui subsistait des collections du
célèbre
« Cabinet d’Hozier ». En écoulant ainsi de vrais et de faux
manuscrits, Letellier abusa plus aisément ses clients. Il lança de 1844
à 1847
un nombre incalculable d’autographes historiques, munis le plus souvent
de
certificats d’authenticité, obtenus grâce à des ventes publiques. Il
est l’auteur
de très nombreuses lettres faisant toutes partie de la collection
Charavay,
spécialiste en autographes à Paris. Parmi ces pièces curieuses :
Lettre de
François Ier à Horondelle, de Luther, de Calvin à M. de
Canaples,
d’Henri II au prince de Melfes , de Diane de Poitiers à la
princesse de
Montaytgy (une erreur de date visible fut fatale à l’auteur, 1585, soit
dix-neuf ans après la mort de Diane de Poitiers), et d’un certain
nombre de
billets signés Henri III et adressés à de jeunes galants… pour leur
proposer
une entrevue.
Letellier réalisa sur parchemin de nombreux arbres généalogiques, dont sept pour des prélats parisiens. Ces faux, peu habiles et remplis d’erreurs et de fautes étaient réalisés sur d’anciens manuscrits grégoriens lessivés, grattés, repolis au polissoir d’agate et marqués d’un tampon (faux) de la Collection d’Hozier. |
Jean-Louis Chardans : Dictionnaire des trucs (1960)
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