samedi 30 septembre 2023

Une historiette de Béatrice

Madame : Oh regarde cette photo de Maïakovski !
Monsieur : Hein ? C'est qui ?
Madame : Un poète russe
Monsieur : Dites, vous n'auriez pas des livres de Bob Denard svp ?
Madame : Hein ? C'est qui ?
Ca sentait fort le lendemain de rencontre de vacances.

jeudi 28 septembre 2023

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 02


Jean de La Fontaine
Fables choisies

Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en mars 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques enfants sages.



Le Tenancier : Puisque nous parlons d’éclectisme, le deuxième volume paraît plus orthodoxe… Mais revenons à cette impression «sur le coin du bureau». Je vois une antériorité à ce genre de fabrication, plus traditionnelle toutefois. Elle utilise également le pliage in-octavo des feuilles A4 (ou format correspondance à l’époque), entre autres : chez Guy Lévis Mano.
 
Pierre Laurendeau : Ah ! Tenancier ! tu essaies de m’enlever le bénéfice de la création ex nihilo de ma prodigieuse collection… Et tu as raison ! Outre GLM, citons l’ami Laucou (éditions du Fourneau, puis Fornax), avec qui j’avais coédité Famille Famine de Jacques Abeille, dans ce format (Christian s’était chargé de la conception graphique et de la fabrication). La différence avec mes prestigieux prédécesseurs : l’impression « à la demande » sur imprimante de bureau : pas de stocks (j’ai une petite réserve de dix exemplaires par titre) !
Concernant le volume 2 (choix de Fables de La Fontaine)… J’ai recyclé un leporello que j’avais réalisé pour le compte d’un éditeur de livres d’art – chaque fable était accompagnée d’une illustration quadri. Je n’ai conservé que les Fables, sans les illustrations !

mercredi 27 septembre 2023

Paf, dans ma bibliothèque !

On découvrira un peu plus Stéphane Mahieu dans une conversation avec Pierre Laurendeau que je vous réserve dans quelques billets. Rien de plus stimulant qu’une lecture pour en susciter une autre et amener à quelques interrogations. Que je m’explique : piqué par la relecture du Grand animal de Maastricht dans la collection des Minilivres, j’ai exploré la bibliographie de son auteur et découvert cet ouvrage dont le titre allèche et promet d’alimenter quelques réflexions. En effet, je poursuis depuis plusieurs années l’exploration d’un univers personnel autour du Fleuve, gigantesque territoire où la communication n’est pas obérée par les barrières linguistique. Pour autant, le recours à la facilité d’une lingua franca suscite une culpabilité, dans le sens où je suis pris en défaut d’imagination à ce sujet. La découverte de ce titre, rédigé par un membre du Collège de ‘Pataphysique, ne réparera pas la lacune puisque beaucoup de mes récits ont été publiés, mais pourrait devenir une ouverture pour la suite. Il devient nécessaire parfois d’alimenter l’imagination par le raisonnement et Le Phalanstère des langages excentriques semble un moyen de se renouveler. Au-delà de cette vision un peu utilitaire, ce que j’ai lu déjà de Stéphane Mahieu me promet un moment de plaisir littéraire…


Petit aparté : il faut collectionner les titres hors du commun, comme dans un cabinet de curiosités impalpable. Ainsi, Le Phalanstère des langages excentriques, gagnera une place de choix à côté du Sanatorium des malades du temps d’Éric Faye, autant de lieux improbables qui mériteraient de se retrouver aussi dans le Guide nulle part et d’ailleurs


Rien de ce qu’entreprend Pierre Laurendeau ne peut laisser indifférent er le plaisir de découvrir dans ma boîte aux lettres le dernier ouvrage écrit et publié par lui au Club Samizdat, sa collection particulière, nanti de plus d’un envoi autographe signé, ne pouvait qu’accentuer mon plaisir. Décidément, Mercure favorise les coïncidences car, entreprenant de revenir sur les Minilivres qu’il publia 30 ans plus tôt, me penchant sur un de ses auteurs dont je fais l’acquisition plus haut, j’ignorais que Pierre avait publié ce petit ouvrage de nouvelles courtes (parfois une page) également, achevé d’imprimé en juillet. Il me manque plusieurs volumes de cette délicieuse collection, fort rare  parce que sa distribution est aléatoire et seulement dans quelques librairies. Sans être obsédé par la complétude, le défi risque d’être ardu qui va consister à les posséder tous. On évoquera ces volumes plus en détail un de ces jours. Je vais picorer avec toute la lenteur requise, sachant que ce type de nouvelle se savoure, surtout avec l’humour de Pierre. Cela fait un certain temps que je n’avais pas reçu un livre avec envoi. Ici, il s’agit de l’un de mes éditeurs, d’un confrère talentueux en écriture et d’une personne que j’estime à la hauteur de l’amitié.
C’est tout pour aujourd’hui. Maintenant, il va falloir trouver du temps pour lire ce qui s’accumule…

Stéphane Mahieu : Le phalanstère des langages excentriques — Ginkgo éditeur, 2005
Pierre Laurendeau : Le passager clandestin et autres histoires brèves — Club Samizdat, 2023

Tactactactactactactac

lundi 25 septembre 2023

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 01



Jean de La Fontaine
La Chose impossible
suivi de
l'Amour mouillé

Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en mars 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques curieux.

Illustration : « Diablerie » années 1830


Le Tenancier : Trois volumes inaugurent la collection en mars 1995, dont celui-ci. Tout de suite, nous trouvons une indication sur certaines orientations : l’érotisme et l’humour, avec ces deux contes de La Fontaine…

Pierre Laurendeau : L’idée de cette collection m’est venue après la fin de la Nouvelle postale, la collection « d’entrée » chez Deleatur. J’avais envie d’un format souple, avec un process de fabrication (une page A4 recto-verso pour le bloc intérieur ; un demi-A4 pour la couverture) qui permettait d’optimiser la fabrication. 1995, c’est aussi l’époque où, au bureau, je bénéficie d’une imprimante laser à 600 dpi, un luxe ! Quant aux premiers volumes, j’ai utilisé ce que j’avais sous la main – je voulais aller vite, pour que la collection existe. Mais tu as raison, humour et érotisme sont déjà au programme ! Et l’éclectisme assumé, la marque de fabrique de mes aventures éditoriales !

samedi 23 septembre 2023

Cigarettes et whisky et p’tites pépées

Je sais que le tabac c’est mauvais pour la voix
On dit que l’alcool c’est pas bon pour le foie
Quant aux petites pépées c’est fatal pour le cœur
Les trois à la fois, y a pourtant rien de meilleur !


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
C’est ça la vie mais c’est bon de les aimer


J’ai d’abord fumé pour faire comme les copains
J’ai pris une beauté pour faire mon petit malin
J’ai bu dans son verre, elle a bu dans le mien
Puis j’ai bu tout seul quand j’ai eu du chagrin


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
C’est ça la vie mais c’est bon de les aimer


Les femmes et le tabac, je l’ai souvent constaté,
A peine allumés, ça s’envole en fumée
Mais j’y ai pris goût, vite un whisky, mon gars,
Une blonde à mes lèvres et l’autre dans mes bras


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
C’est ça la vie mais c’est bon de les aimer


Quand mon ange gardien, en se croisant les ailes,
Me dira : Tu viens, là-haut y a du soleil
Un dernier mégot, le verre du condamné
Un baiser de Margot et vive l’éternité !


Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Nous laissent groggy et nous rendent tous cinglés
Cigarettes et whisky et p’tites pépées
Bye bye la vie... y a plus rien à regretter !

(François Llenas, Jacques Soumet et Tim Spencer)

vendredi 22 septembre 2023

Géopolitique chez le Tenancier

Vietcong... Vietcong... avec un nom pareil, ils auraient dû être au sud, non ?

Le retour des Minilivres...

En 2009, votre Tenancier avait entrepris de dresser la bibliographie de la collection des Minilivres des éditions Deleatur dans l’ancien blogue Feuilles d’automne. L’opération avait laissé une certaine insatisfaction en raison de la sécheresse de la recension. Il devenait nécessaire de réparer cette frustration et l’on a demandé à Pierre Laurendeau, l’éditeur, d’apporter un commentaire sous chacun des volumes qui sera évoqué dans cette nouvelle bibliographie. Toutefois, à l’époque, l’on n’était pas entièrement resté muet, car de petites énigmes s’étaient posées à nous. On se fait un plaisir d’en présenter de nouveau une ici, avant de commencer la Bibliographie commentée des Minilivres des éditions Deleatur.

Les étuis :
Les amateurs de la collection des Minilivres pouvaient aux débuts de celle-ci se procurer des étuis pour mettre à l’abri leur précieuse collection. Le Tenancier s’en était procuré deux qui contenaient l’amorce de la série ainsi que quelques volumes épars, dont Jacques Abeille était l’auteur.
 
 
L’amateur averti, l’obsédé de la complétude, saura donc ici que son salut passera par la possession de ces petits étuis en carton recouverts de papier plastifié blanc. Le Tenancier, lui, ayant dépassé le contenu admissible pour de tels objets s’est confectionné un réceptacle personnalisé pour accueillir tous les volumes. Ces étuis sont épuisés depuis belle lurette et la seule solution était donc de fabriquer soi-même quelque chose.


Il est cependant un détail que notre perspicace lectrice ArD nous fit remarquer il y a quelque temps, au début de cette collection et que l’on peut percevoir sur les photos. Les dos de ces ouvrages présentent une agrafe en cuivre alors que le reste des ouvrages de la collection a bénéficié d’une agrafe en acier pour les rééditions et les ouvrages plus récents. On ne se plaindra pas outre mesure de cette disharmonie d’autant qu’elle nous conforte dans le recollement des ouvrages. Ainsi, on pourra prétendre sans trop de risques que l’un des éléments d’identification des premiers tirages des premiers numéros de la série a bénéficié d’un agrafage en cuivre… jusqu’à ce que l’on nous démontre le contraire, bien sûr.


 
C’est souvent à des détails infimes que le bibliographe se raccroche pour déterminer la nature des ouvrages qu’il cherche à identifier. On le voit ici, le contenant a parfois son importance et peut venir au secours de la détermination d’une petite énigme littéraire. Par exemple, on sait désormais que la première édition (du moins dans cette série) de L’explorateur au pays des dinosaures date bien de 1995, l’achevé d’imprimer étant confirmé par la présence de cette agrafe cuivrée. On connaît bien évidemment d’autres exemples plus célèbres… Il n’en demeure pas moins que cela peut devenir un des plaisirs de la bibliophilie, hors des contingences vénales ou professionnelles.

À ces considérations, votre Tenancier avait aussi causé d’un exemplaire fantôme dans la collection : Une nuit dans la Grande Bibliothèque. Puisqu’il en sera de nouveau question avec l'éditeur, l’on s’abstient de rediffuser l’ancien article à ce sujet.
Enfin, pour ceux qui ignorent qui est Pierre Laurendeau, exposons ici quelques unes de ses facettes.