mercredi 16 août 2023

Une leçon d'Émile

La précision, en littérature, fait parfois la différence.
Émile Littré aimait bien trousser sa bonne. Sa femme survint :
— Je suis surprise, dit-elle.
— Non, Madame, vous êtes étonnée, répondit Émile. C'est nous qui sommes surpris.

lundi 14 août 2023

Remarque en passant au sujet des bouquinistes des quais de Paris

On s’étonne peu ici de l’engouement subit à l’égard des bouquinistes de quai de Seine, sous la menace d’une décision imbécile, au prétexte de jeux dispendieux et nationalistes. Tout reste affaire d’exotisme et de pittoresque, et que cela. Ces mêmes Parisiens délibérés ne se manifestent pas tant lorsque la gentrification fait rage dans la ville, virant les vioques, les précaires et les bouquinistes aussi, ceux en boutique. Je ne possède plus une des petites brochures qui recensaient les libraires d’occasion en France publiée encore dans les années 1990. Il en resterait un itinéraire fantôme qui procède de la même nostalgie qui nous fait découvrir un Picard surgelés à la place d’un cinoche. Au fond, tout le monde s’en tape (ou peu s’en faut, c’est-à-dire encore quelques paumés amateurs de livres), mais se paye une conscience à bon marché, et c’est tellement « couleur locale », n’est-ce pas ?

Paf, dans ma bibliothèque !

La chronique, aujourd’hui copieuse, s’ouvre avec deux livres neufs, commande qui met un terme à une irrésolution remontant à des années, comme on va le découvrir plus loin. Outre ce qui est imparti à votre serviteur, ces ouvrages possèdent des points communs intéressants : ils ont tous deux été publiés par un autre éditeur et présentaient des lacunes.
 On connaît désormais le fait établi par Manchette pour ce qui concerne la Série Noire, avec ses traductions tronquées, destinées à rentrer dans le moule d’un façonnage calibré. L’édition populaire a longtemps obéi à des critères économiques dont la création et la littérature ne constituaient pas forcément la principale variable, quoique cela ait bien pu concourir à sauver quelques ouvrages médiocres en les raccourcissant. Ce livre de Jim Thompson, Pottsville, 1280 habitants, ne rentre certes pas dans cette catégorie et on se demande encore de ce côté-ci de ce clavier quelle malice s’est emparée de Marcel Duhamel, le traducteur et directeur de la collection, en même temps qu’il raccourcit le texte, à diminuer la population dans le titre : 1275 âmes. Où sont passés les cinq absents ? Sans doute obtiendrai-je une réponse dans ce livre que je confesse n’avoir jamais lu, reportant sans cesse sa découverte alors que je connais l’auteur — ma bibliothèque en témoigne — depuis pas mal de temps.

 

Les Journaux de Kafka furent traduits dans le temps par Marthe Robert. Je me méfie assez des ouvrages republiés sous une nouvelle traduction, soupçonnant plus souvent une affaire de droit qu’une « revisitation » de l’œuvre. Toutefois, l’éditeur, Nous, me semble digne de confiance, peu déçu de ce que je connais du catalogue. Dans les points communs à ces deux livres, il faut évoquer également la stimulation due au papillonnage dans ma bibliothèque pour le Kafka puisqu’il m’a été remis en mémoire par la lecture d’une chronique d’Alejo Carpentier. Pour le Thompson, le nouveau visionnage de Coup de torchon de Tavernier a éveillé la culpabilité latente de ne pas être allé au texte plus tôt. Tout de même, on ne se comportera pas comme Zelig de n’avoir pas lu Moby Dick… Ce qui lie encore ces ouvrages se résume à l’incessante dilation qui a présidé à l’acquisition de ces livres-là. Ma carrière de libraire a consisté à me dire que j’aurais bien le temps de me les procurer, à me cantonner dans l’ignorance — parfois parcellaire puisque j’ai feuilleté le Kafka de temps à autre — au profit d’ouvrages plus fantomatiques : la proie pour l’ombre, en somme. Cette commande groupée vaut pour une réparation, à moi-même et à celle que je dois aux auteurs. Pardon.


Je ne sors presque jamais de ma librairie sans opérer un détour à la boîte à livres. Plaçons ici deux incises :
— « Ma » librairie signifie « celle que je fréquente », terme inusité jusqu’à il y a une dizaine d’années et qui me fait encore tout drôle.
— La boîte à livres ressemble plus à une bibliothèque en plein air et peu abritée du vent et de la pluie. Il faut alors se dépêcher à l’arrivée d’un grain…
Facétie de l’existence, le premier volume dont je m’empare est une revue, Grumeaux, n° 1, édité par Nous, l’éditeur de Kafka, mentionné plus haut. Cela date de 2009, donc pas trop tard pour me dire que je découvrirai quelques poètes contemporains intéressants… ou pas, manière de recoller à une certaine actualité littéraire, mais pas de trop près et sans m’y impliquer plus que ça. La poésie n’est pas le fort de votre Tenancier, savez-vous… Nous allons bien voir.

 

Le reste paraîtrait bien trivial : cinq Maigret en format poche, classique de la boîte à livre puisque j’ai rentré déjà quelques titres de Simenon (Maigret ou non) de cette provenance. Outre l’intérêt, je perpétue un hommage à ma mère, grande lectrice en général et de cette série en particulier. Sur ces cinq, j’en découvre deux que ma mère, et donc moi, ne possédait pas : Le voleur de Maigret et La colère de Maigret. Il existe pire devoir de mémoire et de façon de rester inconsolable. Les trois autres seront offerts à des amis de passage en mal de lecture (on prépare une caisse à piocher de ces petites choses-là).


La dernière prise démontre que j’assume mes contradictions, dans le sens où la collection Carré Noir (avec ses couvertures merdiques) semble aussi tronquée que la Série Noire pour ce qui concerne les traductions — et mon impéritie renouvelée ici, car après le Thompson, voici que j’avoue ne pas avoir lu Quand la ville dort, de Burnett. Tant pis, je suis déconsidéré auprès des puristes dont je ne jamais prétendu vouloir appartenir, d’ailleurs. Ne me cherchez pas trop, tout de même : j’ai vu le film et lu d'autres Burnett (tout comme Thompson), qu’est-ce que vous croyez ?

 

Voici donc que j’étais parti quérir deux livres et que je reviens avec six (je ne compte pas les doubles Maigret) qui garniront ma bibliothèque. Seul le doute subsiste au sujet de la revue. Elle rejoindra éventuellement la caisse en préparation.
La place ?
L’on a choisi d’ignorer ce problème à la maison, ce qui conforte notre sérénité…
(Ajoutons un post-scriptum, tant pis pour la longueur : le livre sur la marijuana dont je parlais à la chronique précédente amuse suffisamment ma fille pour que je le lui garde. Rien ne se perd, chez le Tenancier.)
__________

Jim Thompson : Pottsville, 1280 habitants — Rivages Noir, 2016
Franz Kafka : Journaux
Éditions Nous, 2020
Revue Grumeaux, n°1 Éditions Nous, 2009
Simenon : Les vacances de Maigret — Le Livre de Poche, 2001
Simenon : Maigret chez le coroner — Le Livre de Poche, 2001
Simenon : Maigret a peur — Le Livre de Poche, 2006
Simenon : Le voleur de Maigret — Le Livre de Poche, 1998
Simenon : La colère de Maigret — UGE Poche, 1997
W.R. Burnett : Quand la ville dort — Gallimard, Carré noir, 1973

samedi 12 août 2023

Petit intermède colonialiste et crapoteux

« Chassignet passa une heure agréable dans cette salle, saluant les serveurs, offrant quelques revues pornographiques à ceux qu’il connaissait depuis longtemps et qu’il savait friands de ce genre de publications introuvables en Égypte. En leur apportant ces images Chassignet considérait qu’il faisait œuvre pédagogique car un peu d’éducation sexuelle des maris ne pouvait que profiter aux femmes.
C’est donc avec le sentiment du devoir accompli qu’il s’engagea dans l’allée fleurie qui mène vers les grilles de l’hôtel.
Comme c’était son jour de bonté et qu’en période de ramadan il est conseillé de faire une bonne action quotidienne, il accepta de monter dans une calèche au lieu de faire à pied le kilomètre qui le séparait du café clandestin. Le cocher fut ravi des dix livres que Chassignet lui tendit : “Ce ne sera pas ainsi tous les jours !” lui précisa-t-il. »

Gérard Oberlé : Nil rouge (1999) 
L'on n'a pas trouvé le courage d'aller loin dans cette lecture atterrante. Doit-on s'en étonner : à l'instar de de ceux consacrés à Gérard de Villiers, Libération a commis des articles élogieux sur ce triste personnage. Nous tenons peut-être là, en définitive, une sorte d'indicateur pour les productions indigentes.

vendredi 11 août 2023

10/18 : Mémoires du duc de Saint-Simon




Saint-Simon
Mémoires

Choix et présentation par Paul Galleret

n° 912

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple
443 pages (448 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1975
Achevé d'imprimer : 24 décembre 1974


(Contribution du Tenancier)
Index

L'exemplaire comporte un bristol (10x15cm), imprimé recto-verso, ci-dessous.

George Auriol : Monogrammes et cachets

jeudi 10 août 2023

10/18 - Georges Bataille : Le Bleu du Ciel







Georges Bataille

Le Bleu du Ciel

n° 465

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18

184 pages (192 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : 1er trimestre 1970
Achevé d'imprimer : 30 avril 1971

Nouveau tirage :
Dessin de couverture par Hans Bellmer
Juin 1997
Volume triple


(Contribution du Tenancier & mise à jour)
Index

Vieux sage toujours avoir mal quelque part...

Coucho — Pailler : Déconan le barbaresque (1979)

mardi 8 août 2023

Duras


Je n'ai pas réussi à identifier l'illustrateur, si quelqu'un dans l'assistance le sait, je me ferais un plaisir de le mentionner...
Merci à Paul qui a mentionné l'auteur : Denis Pessin.

lundi 7 août 2023

dimanche 6 août 2023

Paf, dans ma bibliothèque !

Le fond de cette rubrique se résume en somme à quelques expectations autour de l’acquisition d’un livre, qu’il fut acheté ou bien sauvé plus ou moins provisoirement du trottoir. Ici, l’on ne critique pas, faute de temps. En effet, l’exploration d’un ouvrage ne suit pas forcément la prise. Je relis également, passion qui survient à un certain âge (que je commence à avoir) et qui se figure qu’il possède du temps devant lui. L’inconscient se conduit comme la citoyenne Bécu avec son bourreau en lui réclamant encore cinq minutes, à moins que la perception lénifiante des années qui passent nous prépare au grand saut. Cette dilation reste néfaste à l’apprentissage de la nouveauté. L’on revient aux vieilles ornières, souvent encouragé par le contenu des boîtes à livres où je trouve quelquefois des ouvrages que je vendais lors de mes débuts en librairie à la toute fin des années 1970. Pour être honnête, quelques bouquins récents y échouent également et, toute révérence gardée, qu’est-ce que vous voulez que je foute des conneries « mainstream » et des livres pratiques ? À mon passage, le jour où je vous écris ceci (c'est-à-dire pour vous il y a quinze jours), j’ai failli prendre un Denis Lehane en Rivages noir et puis j’ai renoncé en raison de la tonne de polars qui m’attendent et qui ne sont même pas des relectures !
En revanche le premier des deux ouvrages capturés m’a vivement amusé. Même si le sujet de la marijuana a, de façon certaine, été abordé depuis avec une exhaustivité augmentée par les années qui passent. En effet, l’édition originale américaine date de 1971, la Française de 1973. Il devient alors récréatif de considérer qu’un ouvrage identique, traité à l’heure actuelle, sur une pagination similaire, s’exprimerait plus brièvement sur ce qui se déroula 50 ans plus tôt. Reste donc l’intérêt sociologique : comment un toubib appréhendait le phénomène à l’époque alors que, désormais, la marijuana est légalisée dans plusieurs états étatsuniens ? Ce livre aura une existence écourtée dans ma bibliothèque, le temps de le feuilleter en diagonale, de combler ma curiosité non sur le fond, mais sur la forme et la sensibilité de l’époque, autre que le point de vue de la littérature. Tel le pêcheur sportif, je rejetterai le spécimen à la baille. On me demandera peut-être : « Et vous, Tenancier, fumez-vous ces choses-là ? » Mettez cela au passé lointain, voulez-vous ? Je puis vous avouer que ce genre de consommation me rend désormais parano assez rapidement et me renvoie à une situation inconfortable, sans compter que j’embarrasse les personnes autour de moi. Proposez-moi donc à la place un bon verre de Bourgogne, s’il vous plaît.
Merci.
L’autre livre fait partie de cette production qui a longtemps habité les rayons des librairies universitaires. Nous avons déjà croisé les Que sais-je ?  Ici, les Classiques du XXe siècle se consacre à la littérature, tout comme la plus célèbre collection du Seuil : Écrivains de toujours, par exemple. Bien entendu, je possède quelques Bloy sur mes étagères, honneur douteux, je l’admets, que je ne concède pas à des types comme Céline. Allez donc savoir ce qui détermine cette différence de traitement… sans doute la qualité des auteurs ou bien ce qui nous fait préférer l’original aux suiveurs sinon aux plagiaires. Ce livre-là fait partie de ce que l’on peut appeler de la documentation, le genre de chose que l’on aime bien avoir sous la main, même si internet en a scellé le sort. Il va donc être rangé en appendice des quelques ouvrages de Bloy sur l’étagère.

Solomon H. Snyder : La marijuana — Seuil, Point Actuels, 1981
Georges Cattaui : Léon Bloy, Éditions universitaires, Classique du XXe siècle, 1954
Post scriptum : l'état du livre sur Bloy, avec sa mouillure sur le premier plat ne paraît pas très alléchant. On rétorquera "qu'à cheval donné, etc.", que l'intérieur reste très correct, que c'est un ouvrage très secondaire et qu'enfin, rien ne m'empêche d'en rechercher un plus beau. Mais, justement, en ai-je envie ?

samedi 5 août 2023

Nécrologie

On annonce le décès de Philippe Curval. Je me souviendrai du plaisir éprouvé à son contact, comme invité à mes émissions de radio ou lorsque je l’ai publié. Décidément, le catalogue de l’astronaute mort commence à mériter ce nom…

10/18 — Vernon Sullivan : Et on tuera tous les affreux




Vernon Sullivan
Et on tuera tous les affreux

Traduit de l'américain par Boris Vian

n° 518

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple
192 pages
Dépôt légal : 4e trimestre 1970
Achevé d'imprimer : 10 novembre 1977


(Contribution du Tenancier)
Index

George Auriol : Monogrammes et cachets

vendredi 4 août 2023

Mort aux robots !

Illustration de R. Kikuo Johnson

[…] Il parlait sans hésitation, le souffle court, sans rechercher la précision. Apparemment, elle était désormais superflue pour lui.
— Depuis deux cent cinquante ans, la machine a entrepris de remplacer l’Homme en détruisant le travail manuel. La poterie sort de moules et de presses. Les œuvres d’art ont été remplacées par des fac-similés. Appelez cela le progrès si vous voulez! Le domaine de l’artiste est réduit aux abstractions; il est confiné dans le monde des idées. Son esprit conçoit et c’est la machine qui exécute. Pensez-vous que le potier se satisfasse de la seule création mentale? Supposez-vous que l’idée suffise? Qu’il n’existe rien dans le contact de la glaise elle-même, qu’on n’éprouve aucune jouissance à voir l’objet croître sous l’influence conjuguée de la main et de l’esprit? Ne pensez-vous pas que cette croissance même agisse en retour pour modifier et améliorer l’idée?
— Vous n’êtes pas potier, dit le Dr Calvin.
— Je suis un artiste créateur! Je conçois et je construis des articles et des livres. Cela comporte davantage que le choix des mots et leur alignement dans un ordre donné. Si là se bornait notre rôle, notre tâche ne nous procurerait ni plaisir ni récompense.
«Un livre doit prendre forme entre les mains de l’écrivain. Il doit voir effectivement les chapitres croître et se développer. Il doit travailler et retravailler, voir l’œuvre se modifier au-delà du concept original. C’est quelque chose que de tenir les épreuves à la main, de voir le texte imprimé et le remodeler. Il existe des centaines de contacts entre un homme et son œuvre à chaque stade de son élaboration… et ce contact lui-même est générateur de plaisir et paie l’auteur du travail qu’il consacre à sa création plus que ne pourrait le faire aucune autre récompense. C’est de tout cela que votre robot nous dépouillerait.
— Ainsi font une machine à écrire, une presse à imprimer. Proposez-vous de revenir à l’enluminure manuelle des manuscrits?
— Machines à écrire et presses à imprimer nous dépouillent partiellement, mais votre robot nous dépouillerait totalement. Votre robot se charge de la correction des épreuves. Bientôt il s’emparera de la rédaction originale, de la recherche à travers les sources, des vérifications et contre-vérifications de textes, et pourquoi pas des conclusions. Que restera-t-il à l’érudit? Une seule chose : le choix des décisions concernant les ordres à donner au robot pour la suite du travail! Je veux épargner aux futures générations d’universitaires et d’intellectuels de sombrer dans un pareil enfer. Ce souci m’importait davantage que ma propre réputation, et c’est pour cette raison que j’ai entrepris de détruire l’U.S. Robots en employant n’importe quel moyen.
— Vous étiez voué à l’échec, dit Susan Calvin.
— Du moins me fallait-il essayer, dit Simon Ninheimer.
Susan Calvin tourna le dos et quitta la pièce. Elle fit de son mieux pour ne point éprouver un élan de sympathie envers cet homme brisé.
Nous devons à la vérité qu’elle n’y parvint pas entièrement.

Isaac Asimov : Le correcteur (1957)
Traduction de Pierre Billon
(Pour en savoir plus, cliquez ici)

mercredi 2 août 2023

Une historiette de Béatrice

 Des cris dans la rue, une enfant qui pleure, hurle, « je veux pas, non, je veux ça », et une maman qui dit « viens ici », « ça suffit ». Une fois, deux fois, trois fois, et j'arrête de compter, c'est une comédie. Et soudain, la gamine entre dans la boutique en courant. Suivie de sa mère, tout sourire.
« Bonjour, je vais essayer de la calmer avec un livre. »

lundi 31 juillet 2023

Et maintenant, quelques titres de Raphael Aloysius Lafferty

Les six doigts du temps
Snif-snif
Pffuit !
Porc piégé
Chez les terriens velus
Comment refaire Charlemagne
Le trou dans le coin
Chameaux et dromadaires, clem
La grande carcasse
Configuration du rivage nord
Voyage en conserve
L’homme tout-à-la-fois
Histoire d’un crocodile secret
Parfaite et entière chrysolite
La suite au prochain rocher
Vieux pied oublié
La fée interurbaine
L’homme-dans-le-fond
Captifs de la gangue du temps
Tout sauf les mots
Grinçantes charnières du monde
Le jour où toutes les terres rejailliront
Autobiographie d’une machine ktistèque
Rangle Dang Kaloof
Situation inhabituelle à Summit City
Le congrès des créatures
Que votre mur soit blanchi
La saison de la fièvre cérébrale
Fantômes de sélénium des années 1870
Et tous les cieux sont remplis de poissons
Tous les morceaux de la rive du fleuve

Allez donc voir pour en savoir plus.

samedi 29 juillet 2023

Paf, dans ma bibliothèque !

Allons bon ! À peine cette rubrique créée et la voici dévoyée par une intention autre que celle annoncée par son titre. Ce livre n’est pas destiné à ma bibliothèque, mais à ma fille aînée qui aura sans doute besoin d’un peu de documentation pour ce qui concerne le mobilier et la décoration (à ce propos, si vous avez des choses un peu techniques et pas chères…) Admettons que le présent volume vaut surtout pour un clin d’œil, car le savoir, condensé et vieilli, demeure succinct. En somme, je prends un soupçon d’avance avec cette acquisition parce que, cassant ma pipe un de ces jours, mes filles se partageront ma bibliothèque et dilapideront le reste — sic transit… — chez un bouquiniste ou un libraire, bref. Quand même, un Que sais-je : marqueur de générations successives dont on commence à perdre la trace dans le paysage des librairies à mesure de la progression des encyclopédies en ligne et du moindre besoin de « se lasser de tout, excepté de connaître ». Quelques exemplaires usés traînent chez certains bouquinistes, peut-être dubitatifs sur les espoirs de vente qui s’amenuisent pour certains titres : L’acoustique des bâtiments, Chimie de la beauté qui, en 1961, date de l’ouvrage ou figurent ces titres parmi d’autres au deuxième plat de couverture, fleurent l’obsolescence, profitable seulement à un bizarre épistémologue, allez savoir. Je vais le feuilleter quand même, celui-là, parce que cela m’amuse. Si cela n’intéresse pas ma fille, il retournera dans la boîte à livre où il fut découvert — on en rend parfois, mais moins que ce que l’on prend, n’est-ce pas ? Pour conclure ce blablatage, évoquons la bibliothèque garnie de ces ouvrages dans Tchao Pantin, naïveté qui voudrait posséder le monde de cette manière... Je me rends compte que j’en possède peu chez moi, un sur la SF, un autre sur la littérature fantastique (manie de la « documentation », gardée malgré la séparation de 95% de ma bibliothèque spécialisée), quelques-uns sur l’histoire, et puis quoi ? Et vous, ça ne vous est jamais arrivé de rêver devant l’extrait du catalogue, en retournant un Que sais-je ?

Guillaume Janneau : Le mobilier français — Coll. Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, 1961