mercredi 17 janvier 2024
samedi 6 janvier 2024
Jesus Christ, the musical
Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. (Matthieu 24:24)
lundi 1 janvier 2024
vendredi 22 décembre 2023
jeudi 21 décembre 2023
Mademoiselle Cocodèque
L'esprit de Noël règne sur cette dernière nouvelle de l'année, puisque l'on y prêche l'amour des bestioles ! Cliquez sur la chouette couverture afin d'obtenir plus de renseignements.
mercredi 20 décembre 2023
mardi 19 décembre 2023
Une historiette de Béatrice
lundi 18 décembre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 23
Jacques
Abeille
de lucidité
Angers — Éditions Deleatur, 1996
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques rêveurs
Le Tenancier : Voici un titre paradoxal, puisque les événements décrits dans ce récit se déroulent au début dans les limites de la conscience. Ajoutons que ce texte sensuel, érotique, reprend les conventions du conte libertin, avec un « châtiment » final digne des moralistes de l’époque. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais ce récit m’a fait songer à Crébillon. Enfin, la note finale résonne particulièrement pour moi et d’ailleurs pour tous ceux qui se sont confrontés au thème de la mémoire. Le conte a été achevé à 4 heures du matin et cette annotation explique assez son atmosphère…
Pierre Laurendeau : Cette nouvelle troublante avait été inspirée à Jacques Abeille par un très beau roman d’Henri Thomas (un auteur un peu oublié de nos jours), La Nuit de Londres, dont Jacques cite un passage en exergue : « L’épouse que Mr. Smith étreint dans la nuit noire n’est pas la compagne de tous les jours... » Il semble me souvenir également que le texte fut inspiré par un rêve.
La première édition d’Un Cas de lucidité parut en 1984 dans la collection « La Petite Bibliothèque de littérature portative », animée par ma femme, Agnès Jehier de 1981 à 1988. Les minilivres ont d’ailleurs accueilli un autre ouvrage de cette belle collection, que l’on découvrira au numéro 26. Pour les amateurs de raretés, certains ouvrages de la « Petite Bibliothèque de littérature portative » sont proposés par des libraires spécialisés entre 25 € et 200 € (je découvre qu’un de ces libraires propose L’Écriture du désert, du même auteur, à 24,90 €… alors que le livre est toujours disponible au catalogue de Deleatur au prix initial de 8 €.
Un Cas de lucidité a été repris dans un recueil de nouvelles paru à L’Escampette, Celles qui viennent avec la nuit.
dimanche 17 décembre 2023
samedi 16 décembre 2023
vendredi 15 décembre 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
« Parler
de la bêtise, par les temps qui courent, c’est aller au-devant de
toutes sortes
d’écueils ; certains
y verront de la présomption, d’autres même une volonté de s’opposer à
l’évolution
contemporaine. Il y a de cela quelques années, j’avais moi-même
écrit : “Si
la bêtise ne ressemblait pas à s’y méprendre au progrès, au talent, à
l’espoir
ou au perfectionnement, personne ne voudrait être bête.” C’était en
1931 ; et personne n’osera
douter que le monde a connu d’autres progrès et perfectionnements
depuis lors ! Ainsi l’urgence de cette
question se fait-elle de plus en plus pressante : qu’est-ce au
fond la
bêtise ? »
Robert Musil : Conférence prononcée à Vienne en 1937 |
jeudi 14 décembre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 22
Armando Alvarez
Bravo
du souvenir
Traduction :
Agnès Boonefaes
Illustrations :
Ramón Alejandro
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques êtres premiers ou derniers
Le Tenancier : Une nouvelle dans les Minilivres ne compte pas énormément de signes. L’enjeu consiste à rendre une idée intelligible en peu de mots. Ici, il faut rendre compte du terminus d’une existence, de l’accumulation et de la futilité de tout cela. J’ai la vive impression que ce très court récit s’ancre dans quelque chose de vécu, sans savoir vraiment à quoi se rapporte cette dite expérience, partielle, ou totale ? La question prend de l’intérêt avec ce soupçon, et sans doute parce que cela se rapporte à tout processus créatif…
Armando Alvarez Bravo semblait un auteur important de l’émigration cubaine, comment son texte est-il parvenu dans cette collection ? A-t-il apporté les dessins d’Alejandro dans ses bagages ?
Pierre Laurendeau : Que de questions ! qui touchent à la dimension internationale de Deleatur. En 1995, Ramón Alejandro décida de s’installer à Miami, au plus près des amateurs de sa peinture à la fois onirique et descriptive (également truffée de références à la santeria – religion à mystère très présente à Cuba et dans l’émigration floridienne). Avant de partir, il me confia : « Ce que je regrette le plus en quittant la France, c’est notre complicité… Mais je réfléchis à poursuivre notre collaboration. »
Le résultat : un projet transatlantique fou, avec deux collections consacrées à des auteurs cubains, en langue espagnole (Baralanube et Mañunga). Ramón m’adressait les manuscrits et les dessins par Poste (c’était avant Internet). Je faisais relire les textes par une amie, Martine Roux, excellente hispanisante, puis j’envoyais – toujours par Poste – les épreuves à Ramón. Enfin, l’impression était confiée à Ivan Davy, un ami imprimeur près d’Angers. Puis j’expédiais les ouvrages à Miami. Le premier auteur publié dans Baralanube (en 1996) fut Armando, à l’époque journaliste dans un quotidien de Miami en langue espagnole : Trenos, un recueil de poèmes, illustré de magnifiques dessins au trait de Ramón Alejandro.
Je ne sais plus si Les Trahisons du souvenir fut antérieur ou postérieur à Trenos – peut-être Armando me confia-t-il le texte lors de mon séjour à Miami en 1997… Il existe une version en espagnol, Las traiciones del recuerdo, disponible en minilivre également.
Cette aventure angevino-cubaine donna lieu à une dizaine d’ouvrages, dont deux livres d’Antonio José Ponte, qui vivait alors à Cuba. Le premier, Las Comidas profundas, eut un écho international bien au-delà de la confidentialité de notre aventure : le livre de Ponte fut publié en anglais par City Lights Books à San Francisco, et l’auteur invité dans de nombreuses universités américaines, ce qui le contraignit à quitter Cuba (il fut rayé des listes de l’Uneac, le syndicat des écrivains cubains) et à s’installer en Espagne, où il vit toujours. Martine Roux, ma relectrice en espagnol, me signala l’intérêt de l’ouvrage, que je fis traduire par Liliane Hasson ; il parut en 2000 en français, toujours à l’enseigne de Deleatur, sous le titre Les Nourritures lointaines (le livre est toujours disponible). Ramón m’avoua plus tard que son projet éditorial était avant tout de publier Ponte, dont un second ouvrage, Cuentos de todas partes del Imperio, parut dans la collection Baralanube (non traduit).
La plupart des ouvrages des deux collections sont encore disponibles chez Deleatur… Avis aux amateurs !
mercredi 13 décembre 2023
mardi 12 décembre 2023
À paraître le 15 novembre 1998
Pour en savoir plus, cliquez ici
lundi 11 décembre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 21
Jacques-Élisée Veuillet
Oncle Ted
Angers — Éditions Deleatur, 1996
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques amateurs
Le Tenancier : De nouveau, Jacques-Élisée Veuillet suscite une féroce jalousie en même temps que de l’admiration avec ce texte, après La lettre close. C’est le genre de récit que tout écrivain rêverait d’écrire, enfin, tout écrivain qui se respecte : pas un mot de trop, pas un qui manque, la ténuité des phrases qui sied, une façon d’avancer feutrée... Je vous le dis les yeux dans les yeux, Monsieur Laurendeau, si vous n’aviez dû éditer qu’un seul auteur, il eût bien fallu que ce fût celui-ci. Une question demeure, qui ne s’est pas résolue à son propos lors de ta précédente évocation : a-t-il produit d’autres écrits, analogues à La lettre close et à Oncle Ted ? Je voudrais aussi que l’on revienne un peu sur les conditions de production et surtout de distribution de ces Minilivres. Comment s’opérait-elle ?
Pierre Laurendeau : O Tenancier, que de questions !
Ton éloge d’Oncle Ted me va droit au cœur. Ciselé, étrange sans donner d’explication à son étrangeté, un très grand texte en un condensé de mots. Malgré mes nombreuses et insistantes demandes – proposant de publier un recueil de ses nouvelles –, Jacques Veuillet ne m’a jamais transmis d’autres textes, si j’excepte un recueil de poèmes publié à titre posthume pour sa famille et ses proches. Il parlait de ses deux nouvelles avec une sorte de modestie distanciée, et ce sourire bienveillant que je lui ai toujours connu. Et me promettait de réfléchir à de nouveaux textes. Une première édition d’Oncle Ted, en grand format, est parue en 1992 dans la collection « Les Indes oniriques » : un cahier 15 x 21 cm, cousu, sous couverture Canson bleue, avec étiquette rapportée – très chic.
La diffusion des minilivres ? Un peu au hasard des librairies… à l’époque où il y avait encore de vrais libraires ; pendant les salons du livre, notamment celui de Paris, où je disposais un présentoir conçu exprès par un designer (je l’ai toujours) ; et des commandes de clients fidèles. En près de trente ans, j’ai tout de même imprimé, plié à la main et agrafé près de 15 000 exemplaires ! Ce qui, pour environ 70 titres, représente une moyenne de 200 exemplaires par titre… Les ventes servaient à compenser – partiellement – les ouvrages dispendieux publiés par ailleurs.
Ce qui est amusant, c’est que l’on trouve sur des sites de libraires anciens des minilivres à 10 € voire 15 €, alors qu’ils sont toujours disponibles chez Deleatur à 1,5 € !
dimanche 10 décembre 2023
samedi 9 décembre 2023
Quel caractère !
Signalons la parution de l'ouvrage d'Huguette Lendel, artiste que votre Tenancier prise particulièrement. Il a eu la chance de pouvoir collaborer avec elle à deux reprises et ne désespère pas de récidiver un jour. En attendant, il s'agit moins ici d'illustrations que d'écrits, une suite de 433 notices, illustrant ainsi un intérêt commun pour la forme courte. On ne fait pas souvent du copinage dans ce blogue. Vous savez bien que le Tenancier n'aime personne. On fait une exception...
Pour en savoir plus, allez faire un petit tour ici
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Une historiette de Béatrice
vendredi 8 décembre 2023
L'œil et Quatre historiettes
Avec cette revue, votre Tenancier dépasse la centaine de nouvelles publiées. La première, L’œil , nouvelle du Fleuve, est illustrée par Céline Brun-Picard.
jeudi 7 décembre 2023
Bibliographie des Minilivres aux éditions Deleatur — 20
Jean-Pierre Brisset
Le Diable
Le Prêtre
EXTRAIT DES ORIGINES HUMAINES
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques êtres premiers ou derniers
Le Tenancier : Si l’on doit dégager une sorte de ligne éditoriale qui se forme et se dilue à mesure des publications de la collection, la succession de la nouvelle de Patrick Boman et à présent de l’extrait de Brisset nous oriente vers des préoccupations linguistiques. Se trompe-t-on en songeant à l’expression d’une pensée en évolution en même temps qu’elle édite des tiers ? En tout cas, la présence de cet « hétéroclite » de Brisset convient bien et amorce des liens avec d’autres auteurs à venir, comme Ernestine Chassebœuf, qui prend le relais de Jules Romains et bien d’autres littérateurs, dont toi, pour assurer sa pérennité.
Pierre Laurendeau : ô Tenancier, tes interrogations me contraignent à une introspection à laquelle je ne suis pas habitué. Ma pensée est certainement évolutive (je suis un darwinien), mais elle s’ancre à des références stables : surréalisme d’un côté, pataphysique de l’autre – et marxisme sur un troisième, voire montagne sur un quatrième !
Ma passion pour Brisset date de ma découverte, dans l’Anthologie de l’humour noir de Breton (j’ai déjà évoqué à quel point ce livre fut fondateur dans ma vie de lecteur, d’auteur et d’éditeur) d’extraits de l’œuvre brissettienne. C’était au début des années 70. Je m’étais ensuite précipité chez Marcel Béalu (tiens, un auteur que j’aurais aimé avoir dans la collection), qui tenait à l’époque sa librairie à Paris dans le quartier Saint-Michel, dans une ancienne boucherie il me semble – pour acheter l’édition Tchou de La Grammaire logique, suivi de La Science de Dieu, avec une préface de Michel Foucault. Béalu me parla d’enthousiasme de Brisset et je découvris à cette occasion ses nouvelles fantastiques, L’Araignée d’eau entre autres, que j’achetai également (en Poche Club, Belfond).
Retour à Brisset. Au début des années 80, je trouve à Angers chez un bouquiniste quatre éditions originales de Brisset (qui avait passé plusieurs années dans cette ville), que je m’empressai d’acheter. Un livre n’avait jamais été réédité : Les Origines humaines. Je prêtai l’édition originale à un ami éditeur, René Baudoin, qui le réédita ainsi que La Grammaire logique (« éditions », « éditeur », « réédita » : beaucoup de répétitions, M. Laurendeau !) sous une couverture discutable ! C’était avant que Marc Décimo s’attelle à l’édition des œuvres complètes de Brisset aux Presses du réel.
À l’époque, dans le cercle restreint des brissettiens, j’avais acquis une sorte de notoriété : on me consultait, on m’adressait des publications – je reçus la première thèse de médecine sur Brisset, de Philippe Cullard : Un paraphrène au XIXe siècle. Jean Pierre Brisset prince des penseurs, soutenue à Strasbourg en 1980.
Dans la collection des Minilivres, j’ai repris deux extraits : le premier, des Origines humaines, qui est celui-ci ; le deuxième – que l’on découvrira au numéro 30 – de La Grammaire logique ; j’en parlerai en temps voulu.
L’aventure de Brisset chez Deleatur se poursuivit, par Ernestine Chassebœuf interposée, par la publication du texte du spectacle de Bernard Froutin, Mots à Lier (montage de citations brissettiennes, créé en 2002), sous le titre Le Brisset sans peine. La 200e représentation de Mots à Lier a eu lieu à l’été 2022, à Champcella (mon village), dans une salle archicomble – 80 personnes ! J’ai repris Le Brisset sans peine en 2005, dans ma collection chez Ginkgo.
Ernestine Chassebœuf s’est démenée avec une bande de brissettophiles angevins (dont : Bernard Froutin, le psychiatre Jean Pallone…) pour que la Ville d’Angers donne un nom de rue au Prince des Penseurs. Elle avait lancé une pétition, à laquelle Julien Gracq avait répondu qu’il faudrait au moins pour cela débaptiser le boulevard Foch (l’artère centrale d’Angers). Au bout d’une dizaine d’années d’efforts, la municipalité (de droite, cette fois-là !) a accepté de nommer un étroit passage en l’honneur de Brisset.
Je ne dirai pas tout le mal que je pense de cette ville, il faudrait un épais ouvrage de récriminations, et ce n’est pas le lieu pour cela. Mais la frilosité des élus (de tous bords) est consternante : que ce soit pour Brisset, mondialement connu désormais ; pour Maurice Fourré, autre enfant du pays et immense écrivain, à qui un nom de rue fut refusé parce que son cousin, quincailler, en avait une ; ou, plus proche de nous, le groupe de musique à la carrière internationale LoJo ; ou le peintre Stani Nitkowski – sans oublier un certain Pierre Laurendeau.
mercredi 6 décembre 2023
L'histoire littéraire selon George
Peu de gens le savent, tant la chose semble incongrue, mais la grue du Tonkin — Marguerite Duras — se fit l’intime d'Antonin Artaud (« Un gron cul », comme elle aimait à le qualifier de façon assez immonde, forcément immonde).
À son retour du Mexique, lorsque gavé de peyotl il avait flippé à mort dans d’horribles visions, elle lui susurrait doucement :
« Modère, Artaud, quand t’as bilé »
(Ce qui incidemment lui inspira le titre d’un récit, dix ans après le décès de l’art tôt).
mardi 5 décembre 2023
Libre à la plèbe littéraire, adoratrice du banal déjà vu, de nazilloter à loisir son grossier ronron
« En
une mer, tendrement folle, alliciante et berceuse combien ! de menues
exquisités s’irradie
et s’irise la fantaisie du présent Aède. Libre à la plèbe littéraire,
adoratrice du banal déjà vu, de nazilloter à loisir son grossier
ronron.
Ceux-là en effet qui somnolent en l’idéal béat d’autrefois, à tout
jamais
exilés des multicolores nuances du rêve auroral, il les faut déplorer
et
abandonner à leur ânerie séculaire, non sans quelque haussement
d’épaules et
mépris. Mais l’Initié épris de la bonne chanson bleue et grise, d’un
gris si
bleu et d’un bleu si gris, si vaguement obscure et pourtant si claire,
le
melliflu décadent dont l’intime perversité, comme une vierge enfouie
emmi la
boue, confine au miracle, celui-là saura bien, — on
suppose, — où
rafraîchir l’or immaculé de ses Dolences. Qu’il vienne et regarde.
C’est avec,
sur un rien de lait, un peu, oh !
très peu de rose, la verte à peine phosphorescence des nuits opalines,
c’est
les limbes de la conceptualité, l’âme sans gouvernail vaguant, sous
l’éther astral,
en des terres de rêve, et puis, ainsi qu’une barque trouée,
délicieusement
fluant toute, dégoulinant, faisant ploc ploc, vidée goutte par goutte
au
gouffre innommé ;
c’est
la très douce et très chère musique des cœurs à demi décomposés,
l’agonie de la
lune, le divin, l’exquis émiettement des soleils perdus. Oh ! combien
suave et câlin,
ce : bonsoir, m’en vais, l’ultime farewel de tout l’être en
déliquescence,
fondu, subtilisé, vaporisé en la caresse infinie des choses ! Combien
épuisé cet
Angelus de Minuit aux désolées tintinnabulances, combien adorable cette
mort de
tout !
Et maintenant, angoissé lecteur, voici s’ouvrir la maison de miséricorde, le refuge dernier, la basilique parfumée d’ylang-ylang et d’opoponax, le mauvais lieu saturé d’encens. Avance, frère ; fais tes dévotions. » |
Les Déliquescences, poèmes décadents d’Adoré Floupette, 1885
lundi 4 décembre 2023
Bibliographie commentées des Minilivres aux éditions Deleatur — 19
Patrick Boman
A Naïve
romance
A very short story
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques philologues
Le Tenancier : La première participation de cet auteur polygraphe et fécond dans la collection s’annonce par une idée assez originale. À rebours des vitupérations sur la contamination de la langue française par l’anglo-saxon, Patrick Boman rédige une courte histoire anglaise composée avec des mots d’origine française, récit amusant, léger et bel exemple de virtuosité. Il semble que vous entretenez des rapports assez soutenus tous les deux, en tout cas assez pour qu’on le retrouve dans beaucoup de tes productions éditoriales.
Si j’en crois la couverture, nous abordons la deuxième année de la collection…
Pierre Laurendeau : Pour la chronologie, je te fais confiance, ô Tenancier !
La rencontre avec Patrick Boman a eu lieu, par manuscrit interposé, en 1984 ou 1985. Je reçois à l’adresse de Deleatur, qui logeait à l’époque dans une boîte postale, un épais manuscrit (c’était avant les PDF expédiés par mail). Une lettre de présentation l’accompagne, précisant les raisons d’envoyer deux kilos de papier à un éditeur de province plutôt confidentiel ; entre autres arguments : une certaine complicité avec l’éditeur en question. Outre le plaisir de recevoir un manuscrit qui n’a pas été adressé au hasard, par l’intermédiaire du photocopieur de l’entreprise ou de l’administration, à 300 éditeurs sélectionnés par ordre alphabétique dans un annuaire professionnel – ouf, je reprends ma respiration –, je remarque que ladite lettre est dépourvue des fantaisies ortho-typographiques habituelles (mauvais accords, homophones grammaticaux, majuscules distribuées aléatoirement, etc.). Le titre de l’ouvrage, également, m’interpelle : Des Nouilles dans la Cosmos*. Je consulte la première page, la dernière et quelques-unes au hasard du manuscrit et me dis : « Diantre, voilà quelqu’un qui : 1. connaît les normes de présentation des manuscrits (60 signes à la ligne, 25 lignes à la page) ; 2. pas la moindre scorie ortho-typo sur les passages lus ; 3. c’est diantrement bien écrit. 4. et c’est foutrement drôle et sidéral. » Finalement, j’ai tout lu, de la première à la dernière page !
Je prends ma plus belle plume pour lui répondre que son pavé m’avait emporté dans la galaxie des grands livres, mais que Deleatur avait plutôt l’habitude de publier de minuscules plaquettes : à l’époque, la collection d’entrée était La Nouvelle Postale, un feuillet A4 plié en trois, que l’on pouvait envoyer comme une carte postale, une page étant réservée à la correspondance. Je propose donc à Patrick de publier une nouvelle dans cette collection (Un Passereau, avec de belles illustrations de Gilles Ollivier, dont je venais de faire la connaissance à Angers). Avec Patrick, ce sera le début d’une longue amitié et d’une étroite collaboration (nous avons même cosigné trois livres).
Un jour, Patrick me confie : « Tu étais le dernier éditeur sur ma liste d’envoi. Tous les autres avaient répondu par une lettre type de refus. Si tu m’avais envoyé la même, j’aurais mis le paquet de feuilles dans un tiroir et je serais passé à autre chose… » D’un coup, on se sent un petit peu responsable quand on reçoit un manuscrit ! Cela dit, je n’en crois rien : Patrick est un graphomane – sa biblio en témoigne – et je ne le vois pas cesser d’écrire pour motif de découragement, pourtant réel !
Concernant A Naïve Romance, Patrick l’a écrit à ma demande pour la collection, suite à une discussion – il me semble que c’était au salon du livre de Paris – sur la prétendue nécessité de préserver la pureté de la langue française (peut-être que cette année-là c’était la mode, comme l’écriture inclusive aujourd’hui). Le sachant bilingue (voir tri, quadri…), j’avais glissé sournoisement la proposition dans la conversation, étant à peu près certain qu’il relèverait le défi rapidement : écrire un texte en anglais en utilisant le maximum de mots français ! Évidemment, ça parle de bouffe. Extrait : « In the consommé, an isolated gruyère croûton made more vigorous the impression of a liquid solitude. And, when the garçon served the lapin chasseur, coup de théâtre : a roquefort coulis sabotaged it! »
On retrouvera Patrick Boman au numéro 26… et dans un hors commerce qui ne figure pas au catalogue !
* Je ne sais plus si c’est le titre original ou celui sur lequel nous nous sommes mis d’accord lors de la publication dans la collection Sous la Cape en 2009, avec des croquis de Thierry Vernet. J’ai attendu 25 ans pour publier ce roman exceptionnel, mais je l’ai fait !
dimanche 3 décembre 2023
samedi 2 décembre 2023
vendredi 1 décembre 2023
Une historiette de Béatrice
jeudi 30 novembre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 18
Les Petits
Chaperons
rouges
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques croqueurs de galettes
Le Tenancier : On devine sans peine la patte de l’auteur derrière ce conte anonyme et le plaisir de son fils lors de sa lecture ! Les Petits Chaperons rouges vus comme un problème de science naturelle et d’équilibre des espèces… J’ai particulièrement apprécié la mention de la « cellule de crise », concept un peu démodé, désormais, mais qui fleure bon les années 1990 où on l’employait à tout propos. On aimerait bien revoir ce conte avec des illustrations ad hoc, et même autant d’éditions que d’illustrateurs (j’ai une liste en tête !), mais les frais seraient élevés.
Pierre Laurendeau : O Tenancier, oui ! Le destinataire premier des Petits Chaperons rouges (le même qu’Oli Bobo[1], et par ailleurs auteur dans cette collection) apprécia le conte détourné par son père…
J’avais vaguement le projet d’une série de contes déviés, mais la littérature jeunesse n’est pas mon fort… Lorsque je publiai, sous l’hétéronyme Pierre Charmoz, Les Contes de Ricou, une libraire spécialisée rejeta dédaigneusement le livre sous le prétexte qu’il ne s’agissait pas de « vrais contes ».
Les Petits Chaperons rouges existent en version numérique, avec de très belles illustrations d’Émilie Harel (Le Polygraphe éditeur), qui illustra également Oli Bobo et un conte écrit exprès pour elle, Petit Ogrebio, l’histoire d’un ogre végétarien confronté aux affreux Ogéhem. Ce dernier devait paraître chez Naïve, l’éditrice de l’époque aimant beaucoup les dessins d’Émilie… mais finalement nettement moins le côté acidulé et disruptif du texte ! Ces deux contes sont également disponibles en version numérique (Le Polygraphe).
[1] Numéro 9 de cette collection.
mercredi 29 novembre 2023
Et maintenant, quelques titres d'Emmanuel Jouanne
— Acheter
une tenue de camouflage et une machine à écrire électrique ou comment
l'on arrive après tout le monde en un point spatio-temporel donné — L'Anniversaire du Grand Anonyme — Arrivé au sommet des pyramides ensevelies — Aspects de la carrière consciencieuse d'un inspecteur de police trop soucieux des aspects secondaires de son métier — Les Aventures de la Structure Molle — Le Camion qui buvait les fleurs et restituait du temps — Cessons de nous tourmenter : la fin, la vraie, n'est que pour après-demain ; voisins, réjouissons-nous de la longueur de l'apocalypse ! — Comment, quand et où mourut le temps, pour des raisons inconnues, sur le balcon en dessous du balcon — La Course de Casanova — Écrit pour la surface en vertu de mes certificats — Eh ! Et si l'Amour des étoiles avait plus de rapports avec la chair qu'on ne le croit ? — Les Enfantes meurent en jouant — Expériences en sous-sol — Histoire d'une histoire toute seule — Irradiés, l'amour, la solitude, la pendule — Multiplication du voleur — La Musique des surfaces — Notes pour l'accueil du vide — Où celui qui croyait aux lemmings et les voyait déjà courir vers leur fin se retrouve au bout du compte seul au pied d'une falaise peu métaphorique — Où vont les lapins blancs — Pour une pratique einsteinienne de la dissertation — Quand le cancer fera de toi une forteresse, voisin, sauras-tu retrouver la douceur de tes paysages et la naïveté des dessins de ton enfance ? — Quelques aspects de la crise du logement après la guerre atomique, résolus par le maniement d'un interrupteur — La Question d'où naquit la plage — Scènes de la vie quotidienne de l'édifice, en abécédaire, et mouvements d'objets de mécanismes, de personnages, d'idées — Sept épisodes de la vie intense mais régulière du Haut Commissaire Chargé des Affaires Ordinaires du Peuple — Si vous balbutiez encore dans votre tombe de pierres, pensez et priez, et peut-être les vivants découvriront-ils des limites au camp ! |
Source ici
mardi 28 novembre 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
L’autre fois, j’ai effectué une
promenade un peu triste dans
ma ville natale, livrée à une spéculation immobilière qui détruit des
quartiers
entiers, abolissant à jamais une certaine urbanité au profit d’une
classe
moyenne motorisée, qui relègue ses pauvres importés à coup de Ouigo
dans des
périphéries merdiques et bétonnées. Bien que j’y habite à une
soixantaine de
kilomètres, je m’y déplace peu, désenchanté par une cité que je ne
reconnais
plus. L’occasion se présentait tout de même pour une opération de
reconnaissance, car un bouquiniste chez lequel je trouvais quelques
affaires
(dont le facsimilé d’Alcools
d’Apollinaire illustré par Marcoussis pour une bouchée de pain) avait
fermé
définitivement, y compris les autres boutiques à son enseigne dans la
ville. J’arpentai
donc, je déambulai, guère convaincu de trouver l’équivalent. Je
remarquai
toutefois un libraire que je me promis de visiter ultérieurement,
lorsque
j’aurai quelques sesterces à dépenser pour une édition un peu relevée.
Là, ce
jour, il n’en était pas question. Je me dirigeai tout de même au marché
des
bouquinistes qui se tient sur une place pas désagréable au cœur de la
ville,
malgré la méfiance que suscite ce genre de manifestation à cause des
prix
pratiqués. Je me gourais. Les deux Mark Twain ci-dessous m’ont coûté
cinq euros
pièce. Il s’agit d’éditions tardives, 1930 et 1932 mais dans la
présentation de
la grande époque du Mercure. Certes, je possède également les Contes humoristiques parus en 1989, dont
on retrouve ici quelques nouvelles, mais je préfère l’agrément de ces
formats
in-12. Ils complètent l’embryon de rayon consacré à l’auteur et
alimentent mon
goût pour les textes courts. Cinq euros, j’en suis presque déçu :
voici le
tarif pour un bon auteur dans une édition pas moche qui se tient encore
(à la
différence des Mercure fin-de-siècle aux brunissures irrémédiables),
alors que
la moindre merdouille en poche vaut pratiquement le double. Le constat
ajoute à
la mélancolie de la visite. Allez zou, je vais faire un peu de place
pour ces
deux là.
Sinon, que voulez-vous que je vous dise sur Mark Twain ? Ah, si… comme Balzac, il s’est mêlé d’histoires de typo et y a perdu sa fortune. Il faudra bien le raconter ici un jour, tiens…
Le surlendemain, je passai à ce qui est devenu l’unique boîte
à livres de ma ville. Je vous avais déjà causé de sa disposition, qui
l’ouvre
hélas aux quatre vents et surtout aux pluies transversales. On imagine
le
désastre d’une bourrasque bretonne sur les bouquins que des indélicats
ne
songent pas à remettre tout au fond. À cela, ajoutons un personnage
curieux, qu’il
faudra bien que je suive un jour pour satisfaire de ma curiosité et qui
y opère
une razzia, à remplir des sacs entiers de tout et n’importe quoi.
Évidemment,
cela tient de la compulsion maladive, ce qui n’étonne guère lorsqu’on
le croise
devant le rayon à ciel ouvert — ou presque. Ai-je eu du bol en trouvant
ce
Spitz en Marabout, en passant avant lui, ou bien celui-là ne lui disait
rien :
mouches, couverture noire, etc. ? Difficile de circonscrire les
critères
de choix de cet étrange personnage. Cela faisait longtemps, pour cette
boîte à
livres, et encore plus longtemps que je n’avais pas eu envie de rouvrir
ce
Spitz. Allez zou, je l’ai pris. Je découvre peu après que le volume
coûtait
4,10 francs à Euromarché, grâce à une étiquette apposée sur un des
contreplats.
On excusera le ton un peu désabusé, mais le Tenancier a fait face il y a peu au temps qui passe et il vous confirme que c’est bien une saloperie…
Mark Twain : Le legs de 30.000 dollars — Mercure de France, 1930
Mark Twain : Exploits de Tom Sawyer détective et autres nouvelles — Mercure de France — 1932
Jacques Spitz : La guerre des mouches — Marabout, 1970
Sinon, que voulez-vous que je vous dise sur Mark Twain ? Ah, si… comme Balzac, il s’est mêlé d’histoires de typo et y a perdu sa fortune. Il faudra bien le raconter ici un jour, tiens…
On excusera le ton un peu désabusé, mais le Tenancier a fait face il y a peu au temps qui passe et il vous confirme que c’est bien une saloperie…
Mark Twain : Le legs de 30.000 dollars — Mercure de France, 1930
Mark Twain : Exploits de Tom Sawyer détective et autres nouvelles — Mercure de France — 1932
Jacques Spitz : La guerre des mouches — Marabout, 1970
lundi 27 novembre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 17
Pierre Charmoz
Première
ascension
népalaise
de la tour Eiffel
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques grimpeurs
Le Tenancier : Le rire est assez grinçant, à la lecture de ce journal d’expédition népalaise, inversion de ce qui doit vraisemblablement se produire lorsque des occidentaux se déplacent sur des montagnes himalayennes. Là, l’expérience de Pierre Charmoz, écrivain alpiniste et ton alter ego, se met au service d’un humour cruel qui transforme le parisien en porteur indigène. Curieusement, tu as choisi la tour Eiffel, alors que la Butte Montmartre semblait plus évidente, ne serait-ce qu’à cause de l’expédition qui s’était déroulée, je crois dans les années 1950 ou 60, filmée par les actualités (et dont hélas, je n’ai pas réussi à retrouver la trace sur le net…) Peut-être serait-il pertinent que nos Népalais reviennent pour affronter ce massif. Enfin, l’on retrouve par la bande ton amour pour certaines lettres classiques dans le procédé d’inversion…
Pierre Laurendeau : Quelle analyse, ô Tenancier ! Et quelle perspicacité ! Pierre Charmoz est un de mes hétéronymes ayant une œuvre bien identifiée, depuis Cime et Châtiment, premier « porno » alpin, paru à la Brigandine en 1982. A l’époque, le livre avait été un coup de fouet (métaphorique) sur une littérature de connivence : l’homme affronte les parois vertigineuses et les gouffres insondables pour se prouver qu’il est humain, un vrai mec, quoi ! À part quelques écrivains, comme Bernard Amy, ça ronronnait grave dans les alpages. Et surtout, pas de sexe ! La Brigandine, collection de gare, sortait quatre livres par mois, qui restaient rarement plus d’un mois en kiosque. La couverture de Cime et Châtiment était assez explicite pour attirer l’œil d’un montagnard. Quelques mois après la parution, alors que je désespérais un peu, je lus dans Alpinisme et Randonnée une critique plus qu’enthousiaste sur ma petite farce coquino-alpine. Et la journaliste de s’interroger : mais qui est ce mystérieux Pierre Charmoz ? (Je sus par la suite qu’on soupçonna quelques grands noms de la littérature verticale.) Ce petit roman policier, qui mettait en scène les gloires de l’alpinisme de l’époque – dans des positions plus horizontales que verticales – eut une carrière plus longue que la plupart des ouvrages de la collection : une réédition chez Guérin (dans un coffret, avec deux autres érotiques signés Charmoz) ; une traduction chez l’éditeur espagnol Desnivel (dont je ne reçus pas un maravédis) ; une réédition récente à la Musardine…
Charmoz étant lancé, il fallait entretenir le mythe. J’ai lu pas mal de récits d’expédition, tous à vomir : on veut être les premiers au sommet de l’Everest, de l’Annapurna, pour des considérations patriotardes ; et tant pis pour les porteurs qui meurent écrasés ou ensevelis sous les avalanches ! D’où l’idée d’une inversion de situation.
Cette Première Ascension a eu, elle aussi, un destin surprenant : la première édition, que tu possèdes peut-être, était un assemblage de feuillets libres pliés en trois, sous emboîtage made in Fourneau, très rapidement épuisée. Puis je l’ai reprise dans les minilivres, car le texte était très demandé – un peu mythique, quoi !
En 2002, Ginkgo publia un recueil de mes nouvelles alpines sous le titre : Première ascension népalaise de la tour Eiffel et autres cimes improbables, avec de chouettes illustrations de Michel Guérard (qui venait d’illustrer mes trois romans parus l’année d’avant chez Guérin). Le hasard fit qu’un exemplaire atterrit dans une librairie lyonnaise ; Denis Déon, acteur et metteur en scène que je ne connaissais pas, en fit l’acquisition. Il eut l’idée d’un spectacle qui reprendrait quelques textes du recueil, dont l’emblématique Première Ascension. Projet qu’il soumit à la Comédie de Valence, scène nationale. Le projet emporta l’adhésion des représentants des lieux itinérants où il allait se produire. J’ignorais tout de cette aventure, Denis ne sachant comment me joindre. Puis, par Ginkgo, il m’informa, un peu angoissé, que son spectacle était retenu… espérant obtenir mon accord rétroactif ! Ce que je fis bien volontiers. Ce fut une belle expérience, pour lui en tant que metteur en scène, pour les trois acteurs très investis dans les différents rôles qu’ils devaient endosser, et pour moi de voir mes petites fantaisies déborder de mon théâtre psychique habituel. Pas peu fier, le Charmoz !
Depuis, Charmoz s’est investi dans le polar, avec son complice Jean-Louis Lejonc, pour des enquêtes de Sherlock Holmes dans les Alpes (trois titres parus). Avec, je l’espère, toujours la même impertinence ! Je prépare pour 2024 un polar solo qui se déroule pendant le Mondial de l’escalade, un truc complètement idiot et sportif (tautologie) : Grimpe, Crime et Nutella.
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