jeudi 26 avril 2018

Je les ai tous !

Je les ai tous !

Mais quand même, on est bien aise lorsque l’on a complété une série sans se fouler. Au début des années 80, les 3 volumes ci-dessous étaient trouvables dans les fonds d’éditions soldés à un prix que même l’économiquement faible que je fus pouvait se permettre. Le Tenancier a l’honneur de vous présenter l’héritier spirituel du Petit Silence Illustré que l'on retrouvera plus tard dans ces colonnes.


Les collaborateurs ont changé, l’esprit est resté et s’est même rendu encore plus attrayant par le confort d’une impression nette sur du papier blanc. Quel progrès.
Outre Jacques Sternberg, vous découvrirez les lignes ou les traits de :
Roland Topor
Gourmelin
Lucques
André Frédérique
Roland Bacri
Nicoulaud
Etc.
Ces trois volumes ont un format in-8° de 80 pages chaque. Pages collées et non brochage, hélas, ce qui rend les volumes extrêmement fragiles, car les feuillets risquent de se détacher, à cause du vieillissement de la colle. L’autre défaut est le décollement de la couverture pour les mêmes raisons, fait courant dans les publications Kesselring, éditeur suisse qui publia dans de nombreux genres, pas toujours avec une main heureuse.
Qu’importe, du reste, Mépris reste un petit moment de méchanceté joyeuse et également de poésie allègre.


On remarquera que le numéro 1 comporte un dessin de Topor qui sera repris par le même pour Amnesty international à l’usage d’une de ses campagnes d’affichage. Nous avons lu sur le site de cette respectable organisation que c’est cette affiche fit connaître Topor. Tout Tenancier dans notre tour d’ivoire que nous sommes, nous nous tapons sur le ventre et rigolons un brin : nous nous disons quant à nous que si ce rédacteur avait momentanément abandonné son inculte solipsisme, il aurait rendu hommage à Topor pour avoir mobilisé l’opinion publique autour d’Amnesty avec ce dessin désormais mondialement connu, et pour cause…


On ne pense pas que Topor avait besoin de cela pour se faire connaître.
Et voilà, lecteurs transis, sachez qu’à notre connaissance l’édition originale de ce dessin figure bien sur la couverture du Mépris en date d’octobre 1973.
Que trois numéros, disais-je. Lassitude de Sternberg, manque de persévérance de l’éditeur ? Les journées de Mr Vase de Gourmelin et Sternberg nous manquent, ainsi que Les Questions de Topor et, bien sûr, les critiques de livres en fin de volume...
(Billet paru en août 2009 sur le blog Feuilles d'automne)

Anglais sont débarqués (les)

Anglais sont débarqués (les) : Ces mots désignent un incommodité périodique chez la femme. Allusion à la couleur favorite de l'uniforme britannique.
          Il est aussi brave
          Que sensible amant,
          Des anglais il brave
          Le débarquement

                (Chansons. Impr. Chastaignon, 1851.)
                Recueils de la bibl. nationale.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

mercredi 25 avril 2018

10/18 — René Boylesve : La leçon d'amour dans un parc



 

René Boylesve

La leçon d'amour dans un parc

Préface d'André Bourin

n° 1921

Paris, Union Générale d’Éditions

Coll. 10/18
Série « Fins de siècles »
dirigée par Jean-Baptiste Baronian

224 pages

Couverture : Les deux cousines (détail) par Watteau (archives privées)
ISBN : 2-264-01116-5


(Contribution de SPiRitus)
Index

Anglais

Anglais : Créancier. — Mot ancien. On est d'autant plus porté à le regarder comme une allusion ironique aux Anglais, que les Français se moquaient volontiers de leur perpétuel ennemi. — Ainsi, milord et goddem sont employés ironiquement dès le moyen âge. V. Milord, Goddem.
    Malgré des avis contraires mais appuyés selon nous par des exemples trop peu concluants, c'est encore l'opinion de Pasquier qui nous semble préférable. Il fait venir ce terme des réclamations des Anglais qui prétendaient que la rançon du roi Jean, fixée à trois millions d'écus d'or, par le traité de Brétigny, n'avait pas été entièrement payé.
Oncques ne vys Anglois de votre taille,
Car à tout coup, vous criez : baille, baille !

(Marot.)
    On trouve des exemples d'Anglais dans la Légende de Pierre Faifeu. M. Fr. Michel a relevé cette mention dans les poésie de Guillaume Crétin (XVe siècle.) :
Et aujourd'hui je faictz solliciter
Tous mes Angloys, pour mes restes parfaire,
Et le payement entier leur staisfaire.
    « Assure-toi que ce n'est point un Anglais. » (Montépin.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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mardi 24 avril 2018

Clope au bec

Âne de Buridan (être comme l')

Âne de Buridan (être comme l') : Ne savoir que décider. — « Buridan est un dialecticien du XVIe siècle. Pour prouver le livre arbitre des animaux, il supposait un âne également pressé par la soif et par la faim, le plaçait entre un picotin d'avoine et un seau d'eau, également distants, faisant sur lui la même impression et il demandait : » Que fera cet âne ? » (Rozan.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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lundi 23 avril 2018

Jeu : Lew et Billy


Dans l’histoire du far-ouest, votre Tenancier biche assez un auteur comme Lewis Wallace. Aurait-il fait son chemin de Damas, et trouvé la foi dans l’enluminure sulpicienne de Ben Hur ? Eh bien non. Mais la biographie du sieur Wallace se révèle intéressante. Pêle-mêle, il est un général nordiste de la guerre de Sécession, avocat, préside à la condamnation des conjurés contre Lincoln, rédige Ben Hur et autres péplums bibliques, devient ambassadeur, et efin, toujours dans le désordre, gouverneur du Nouveau-Mexique — où il amnistie un certain Billy the Kid, avant de réactiver les poursuites contre lui... Quelques fois, la vie des auteurs devient plus ludique que leurs écrits. Si l’on voit que l’écriture reste de toute façon une activité annexe — bien que lucrative — chez ce personnage, il n’en demeure pas moins qu’il illustre cette volonté très américaine de démontrer que l’on a vécu plusieurs vies, brevet indispensable pour passer à la postérité littéraire.
Cela nous donne l'idée d'une devinette :
Sachant que la tête de Jesse James valait, vers 1878, près de dix mille dollars, pouvez-vous indiquer le montant de la mise à prix de Billy the Kid par Lew Wallace ?
Si vous ne trouvez pas, votre Tenancier chéri vous donnera la réponse ce lundi qui vient.


Quelques jours ont passé et le moins qu'on puisse dire est que cette petite devinette n'a pas eu beaucoup de succès. Il est vrai que celle-ci ne fait pas appel à l'astuce, l'intelligence, mais simplement à la possibilité de délivrer cette information. Pour notre part, et pour la mémoire de Billy, nous trouvons la teneur de cette information scandaleuse :

Pourtant désireux de mener à bien sa mission, le gouverneur Wallace tenta l'impossible : rencontrer Billy the Kid afin de lui parler et de le convaincre de rentrer dans le rang. Une belle scène à faire ! Un climax passionnant. L'entrevue se déroula conformément au plan élaboré. Le Kid vint, répondit à l'auguste fonctionnaire et repartit non convaincu. Entre l'ordre, la légalité et lui, le desperado rompit délibérément les ponts. Les document manquent par trop pour connaître les raisons véritables de son refus mais à la vue d'un Brady ou d'un Peppin, représentants d'une loi assez tolérante pour autoriser les massacres collectifs, n'est-il pas permis d'accepter la décision de celui qui n'y croyait plus ? En désespoir de cause, le brave gouverneur promit cinq cent dollars à qui « capturerait William Bonny alias le Kid et le livrerait à tout shérif du Nouveau-Mexique » avec l'appui « des preuves satisfaisantes de son identité ». Maigre somme pour un jeune tueur aussi actif. Dans le même temps un Jesse James valait dix mille dollars. Il est vrai que les banques et les chemins de fer finançaient la chasse à l'homme au Missouri. Ici, au Nouveau-Mexique, un gouverneur près de ses sous n'en pouvait mais.

J.-L. Rieupeyrout : Histoire du Far-West (1967)

Et à propos de Billy rappelons au curieux — car l'amateur est au courant depuis un bail — de l'existence du présent volume :


Merci de votre attention, vous pouvez reprendre une existence normale...

Andouille

Andouille : Personne sans énergie, aussi molle qu'une andouille. Un vrai maladroit s'appelle andouille ficelée.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)