vendredi 1 novembre 2024

Paf, dans ma bibliothèque !

À part Pierre Bost, qui va constituer une véritable découverte pour votre Tenancier (et, on l’espère, pas une déception), Mac Orlan et Kessel lui sont assez bien connus. Du reste, il possède déjà La Cavalière Elsa dans une édition club, c’est-à-dire sous cartonnage industriel en plastique. Cette édition-là, ma pourvoyeuse de drogue favorite m’en avait fourni auparavant, a été reliée en sorte de bradel en cuir souple assez modeste, mais pas déplaisant à la manipulation lors de la lecture. Plats et dos ont été conservés. Peut-être faites-vous partie de ces personnes qui ont une inclination pour les bouquins dans leur jus d’origine, sans même aller au fétichisme bibliophile. C’est le cas de votre Tenancier, qui aime ce format apparenté à l’in-12 (ce qui est sûrement le cas ici, d'ailleurs). Certes, le support a jauni et, à tout prendre, on aurait préféré un beau papier qui traverse le temps. Mais votre serviteur n’en a pas les moyens et se demande d’ailleurs si la commande s’accompagnerait du même agrément et du même plaisir. Parce que, ces livres ne proviennent pas de n’importe où : le charme du paquet personnalisé, les trouvailles insérées dans le volume sont signés de la librairie Kontrapas dont la tenancière tient une rubrique ici dans ce blogue. En définitive, le Tenancier devrait commander plus souvent, à cause de la petite émotion, qu’on se risque à qualifier de charmante, à ouvrir des paquets confectionnés avec des publications obsolètes et que par vice l’on collationne dans un coin pour «faire quelque chose» avec les images gravées qui y sont insérées. Quoi donc? Si on le savait… Peu importe, le bureau est aussi occupé par ces morceaux d’emballage, comme des naufragés, sur un bout d'étagère. Comme si cela ne suffisait pas, on découvre dans deux de ces livres-là des marque-pages maison qui vont illico gagner la collection personnelle, dans une boîte à chaussures qui commence à déborder. Le Tenancier redevient un homme heureux. Il a parfois tendance à l’oublier…
 
Pierre Bost : Porte malheur — Librairie Gallimard, 1932
Joseph Kessel : Bas-fonds — Éditions des Portiques, 1932
Pierre Mac Orlan : La Cavalière Elsa — Nouvelle Revue Française, 1921
Pierre Mac Orlan : La clique du café Brebis — La Renaissance du Livre, 1919


mardi 29 octobre 2024

Le tricot de corps

Votre Tenancier se met au discours hygiéniste avec cette courte nouvelle publiée dans le dernier numéro de Lard-Frit. Cliquez donc sur l'image, cela vous renverra au site de votre serviteur qui enregistre toutes ses publications. Diable, nous en somme au cent vingt-deuxième titre !
Nous allons bientôt revenir aux affaires ici même, mais vous savez ce que c'est, le temps manque parfois...

mercredi 25 septembre 2024

Une historiette de Béatrice

— Allô bonjour, vous vendez des livres ?
— Bonjour, oui je vends des livres
— Et vous vendez beaucoup de livres ?
— Oh, cela dépend de ce que l'on entend par beaucoup
— Hein ?
Conversation téléphonique de rien du tout, un jour de rien du tout.

lundi 16 septembre 2024

Charles & moi

Voici donc le troisième volume publié cette année, un nouveau recueil de nouvelles qui observe ici un arc narratif racontant le voyage de Charles en compagnie du narrateur. Deux critiques, à l’heure où l’on rédige ce billet, on rendu compte du contenu : Le nocher des livres & Weirdaholic ; ils se montrent plus diserts que votre serviteur. Allez donc y faire un tour… Il n’est pas non plus interdit de se rendre sur le site de l’éditeur (petites turbulences qui seront vites réparées,on l'espère) et de commander l’ouvrage. D’ailleurs, vu la modicité du prix, on aura avantage à en prendre d’autres, dont celui qui paraît en même temps, par un auteur que votre Tenancier apprécie beaucoup : Didier Pemerle, avec son livre Débandades

mardi 10 septembre 2024

10/18 — Chester Himes : Mamie Mason




Chester Himes
Mamie Mason
ou un exercice de la volonté

Traduit de l'américain
par Minnie Danzas

n° 1587


Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Domaine étranger"
dirigé par Jean-Claude Zylberstein
Volume quadruple
229 pages (234 pages)
Dépôt légal : octobre 1983
Achevé d'imprimer : 26 mars 1984 / 13 mars 1987
Photo Weegee

(Titre original Pinktoes, © Chester Himes 1961,1965)


(Contribution de : Am Lepiq, monsieuye)
Index

dimanche 1 septembre 2024

Les pleurs de Boccace

[…] Il y avait près de deux siècles que Boccace, séjournant au royaume de Naples, et avide de voir la bibliothèque du célèbre monastère du Mont Cassin, avait demandé à un moine de lui faire la grâce de la lui ouvrir. Il s’était entendu répondre : « Monte, c’est ouvert. » Et de lui montrer une longue échelle. Boccace, tout joyeux, monte : il trouve un local sans porte, entre, voit que l’herbe pousse entre les fenêtres ; stupéfait, il remarque de nombreux ouvrages d’auteurs anciens où manquent des cahiers entiers, où l’on a coupé les marges des pages. Pleurant de douleur, il demande au premier moine qu’il rencontre dans le cloître pourquoi des livres si précieux ont été mutilés ; on lui répond que les moines, pour gagner quatre ou cinq sous, arrachent un cahier de temps en temps et en font des petits psautiers qu’ils vendent aux enfants ; d’autres avec des marges découpées, font des bréviaires qu’ils vendent aux femmes.

Manuel de Dieguez : Rabelais par lui-même (1960)



samedi 31 août 2024

Et vous achetez encore ces merdes ?

Un postillonneur de chroniques radiophoniques — quand il ne produit pas du vérisme emmerdant chez des éditeurs paresseux — s’est mis dans la tête de rédiger un « roman » de politique-fiction, genre qu’ici nous avions cru obsolète, tant il a été mis à mal par les showrunners hollywoodiens qui s’y connaissent un tantinet dans le « thrill » politicard. Bé non, ça ne semble pas effleurer l’auteur et l’éditeur, qui a accepté le manuscrit, sans doute friands de récupérer à bon compte une insatisfaction à l’égard de la médiocrité gouvernementale et oppositionnelle. Voici donc une merdouille sans intérêt qui va investir les rayons avec diverses recommandations suscitées ou téléguidées par un attaché de presse. Nous avions croisé ce genre de production lorsque l’on travaillait en librairie de neuf, bon à renvoyer au distributeur passé la première semaine d’engouement de critiques soi-disant littéraires. Pour ce qui concernait la librairie d’occasion, que je connaissais aussi bien, et peut-être mieux, en fin de compte, ces conneries finissaient à la benne.
Puisse le recyclage opérer un saut qualitatif en court-circuitant ces saloperies dès la conception. Pour cela, une seule solution, se passer de la médiocrité de certains rédacteurs, ceux qui lisent et rendent compte et ceux qui écrivent…

vendredi 16 août 2024

Jeu


Quelle bibliothèque ! Mais, dites-moi, où trouve-t-on cette image et puisque nous y sommes, que lit donc le personnage dans le fauteuil, au fond ? Le Tenancier veut bien vous aider un peu, mais pas trop tout de même. Cela faisait longtemps qu'on ne vous avait pas proposé de jeu (honni soit celui qui s'aide d'internet !) On peut agrandir l'image en cliquant dessus.

mercredi 14 août 2024

Une historiette de Béatrice

— Et bonjour!
— Bonjour madame, voyons Emile, tu ne dis pas bonjour?
— Caca !
Émile ! Puisque c'est comme ça on s'en va.

Finalement ils restent, et Émile, du haut de ses 4 ans (maxi) s'intéresse fort aux BD.
— Ah mais non Émile, tu sais très bien que c'est écrit dedans, et toi tu ne sais pas lire.

samedi 3 août 2024

Annie Le Brun (1942 - 2024)

« De toute façon, je déteste les hommages nécrologiques. C’est un genre aussi faux que les enterrements. La plupart du temps, banalités et mauvais goût y triomphent pour célébrer le moment où la singularité d’un être disparaît dans le lot commun. Prétend-on le déplorer, il se trouve toujours quelqu’un pour sacrifier à ce kitsch. Enfin, pour peu que les spécialistes s’en mêlent, ceux-ci se font un devoir d’ajouter la dose de contrevérités et d’approximations qui vont aussitôt être prises pour données objectives. »

Annie Le Brun, in : Éclipse de la liberté (2010) repris dans le recueil Ailleurs et autrement.

mercredi 24 juillet 2024

Le titre khon du jour

«Je ne pourrai jamais plus commander un œuf mayonnaise sans penser à lui» : l’hommage émouvant de Michel Houellebecq à Benoît Duteurtre

Le Figaro, 19 juillet 2024

lundi 22 juillet 2024

À la recherche d'une bibliographie

Le Tenancier vous l’a signalé à plusieurs reprises : il n’est pas concierge, mais il a l’esprit d’escalier. Ainsi, évoquant le site Banned Book dans un précédent message ici-même, l’on s’est laissé entraîner à évoquer pour soi la censure gaullo-pompidolienne et par association facile (le Tenancier est un garçon facile pour certaines questions) aux mésaventures d’Éric Losfeld, non en qualité d’éditeur sur lequel on a déjà glosé ici et là mais sur son activité d’écrivain. On connaît au moins un des ses romans érotiques publié sous le pseudonyme transparent de Dellfos (Cerise ou le moment bien employé), mais il se plaisait à raconter qu’il écrivait des polars, après-guerre, dont un Vous qui après moi vivrez (titre inspiré de la Ballade des pendus de François Villon) tiré à soi-disant 80 000 exemplaires. Or, une recherche hâtive ne permet de trouver qu’un ouvrage d’Hervé Le Corre sous cette entrée dans les sites de ventes de livres d’occasion. Pourtant, un tel tirage devait laisser quelques « scories »… Cela nous mène à la part mystificatrice de Losfeld ou peut-être à la malédiction qui touche certains livres. Bien entendu, on s’est livré à une recherche très superficielle et sur ce seul titre. Or, il semble en avoir écrit beaucoup et dans tous les genres. Alors, se pose la question : quels sont donc les ouvrages écrits par Éric Losfeld et dans quel genre ? Existe-il une bibliographie ?
Si un érudit passe devant ce message, il nous comblerait d'aise à nous donner quelques informations à ce sujet et contribuerait à une amorce d'une série d'été ravigotante.
Post scriptum ajouté quelques jours plus tard : On a omis de dire que ces ouvrages putatifs auraient été rédigés sous pseudonyme, ce qui rend la recherche plutôt ardue...

samedi 20 juillet 2024

Une historiette de Béatrice

La jeune ado qui demande, en arrivant toute seule, si j'ai du Jules Verne. Plus loin dans la conversation, elle me dit qu'elle a un problème car elle n'aime pas lire. Sauf du Jules Verne. Mais ce n'est pas un problème, choupinette, c'est juste un excellent début.

jeudi 18 juillet 2024

Banned Books

Nous connaissons les vieilles lunes qui veulent interdire les livres qui contreviendraient à telle ou telle morale. Encore heureux, il existe des ripostes, comme cette association qui met à disposition des habitants de Floride des livres gratuits — seul le port reste payant — qui ont subi les foudres des bigots et des réactionnaires dans les bibliothèques et les établissements publics. Comme l’on pressent que cela nous tombera bien sur le coin de la figure un de ces jours, prenons de la graine de cette initiative… Ainsi l’on découvre des auteurs comme Harper Lee, James Baldwin, Chuck Palhaniuk, Margaret Atwood et Toni Morrison, entre autres, bannis des bibliothèques de Floride et proposés à travers ce site. Le but avoué de Banned Books est d’étendre sa lutte contre la censure en direction d’autres États.
Pour visiter le site cliquez donc sur la bannière ci-dessous.


samedi 13 juillet 2024

Du néologisme et de l'archaïsme

On conçoit pourquoi le néologisme naît au fur et à mesure de la durée d’une langue. Sans parler des altérations et des corruptions qui proviennent de la négligence des hommes et de la méconnaissance des vraies formes et des vraies significations, il est impossible, on doit en convenir, qu’une langue parvenue à un point quelconque y demeure et s’y fixe. En effet, l’état social change : des institutions s’en vont, d’autres viennent ; les sciences font des découvertes ; les peuples, se mêlant, mêlent leurs idiomes : de là l’inévitable création d’une foule de termes. D’autre part, tandis que le fond même se modifie, arrivant à la désuétude de certains mots par la désuétude de certaines choses, et gagnant de nouveaux mots pour satisfaire à des choses nouvelles, le sens esthétique, qui ne fait défaut à aucune génération d’âge en âge, sollicite, de son côté, l’esprit à des combinaisons qui n’aient pas encore été essayées. Les belles expressions, les tournures élégantes, les locutions marquées à fleur de coin, tout cela qui fut trouvé par nos devanciers s’use promptement, ou du moins ne peut pas être répété sans s’user rapidement et fatiguer celui qui redit et celui qui entend. L’aurore aux doigts de rose fut une image gracieuse que le riant esprit de la poésie primitive rencontra et que la Grèce accueillit ; mais, hors de ces chants antiques, ce n’est plus qu’une banalité. Il faut donc, par une juste nécessité, que les poètes et les prosateurs innovent. Ceux qui, pour me servir du langage antique, sont aimés des cieux, jettent dans le monde de la pensée et de l’art, des combinaisons qui ont leur fleur à leur tour, et qui demeurent comme les dignes échantillons d’une époque et de sa manière de sentir et de dire.
Le contre-poids de cette tendance est dans l’archaïsme. L’un est aussi nécessaire à une langue que l’autre. D’abord, on remarquera que, dans la réalité, l’archaïsme a une domination aussi étendue que profonde, dont rien ne peut dégager une langue. On a beau se renfermer aussi étroitement qu’on voudra dans le présent, il n’en est pas moins certain que la masse des mots et des formes provient du passé, est perpétuée par la tradition et fait partie du domaine de l’histoire. Ce que chaque siècle produit en fait de néologisme est peu de chose à côté de ce trésor héréditaire. Le fond du langage que nous parlons présentement appartient aux âges les plus reculés de notre existence nationale. Quand une langue, et c’est le cas de la langue française, a été écrite depuis au moins sept cents ans, son passé ne peut pas ne point peser d’un grand poids sur son présent, qui est en comparaison si court. Cette influence réelle et considérable ne doit pas rester purement instinctive et, par conséquent, capricieuse et fortuite. En examinant de près les changements qui se sont opérés depuis le dix-septième siècle et, pour ainsi dire, sous nos yeux, on remarque qu’il s’en faut qu’ils aient toujours été judicieux et heureux. On condamné des formes, rejeté des mots, élagué au hasard, sans aucun souci de l’archaïsme, dont la connaissance et le respect auraient pourtant épargné des erreurs et prévenu des dommages. L’archaïsme, sainement interprété, est une sanction et une garantie.

Émile Littré, texte pioché dans La littérature française par le Colonel Staff (1877)

vendredi 12 juillet 2024

Le piège !


(Tentative de capture d'un bibliothécaire sauvage en l'appâtant avec une étagère mal rangée.)

mercredi 10 juillet 2024

Une citation

Mais le colonel ne le laissa pas dans l'incertitude :
— Je me fais envoyer tous les nouveaux roman policiers de Paris. Je ne lis que des romans policiers. Vous devriez voir ma collection. J'apprécie particulièrement les romans anglais et américains. Les meilleurs sont traduits en français. Je n'aime guère les auteurs français eux-mêmes. La culture française n'est pas de nature à permettre d'écrire un roman policier de premier ordre [...]

Eric Ambler : Le masque de Dimitrios (1939)

mardi 9 juillet 2024

Paf, dans ma bibliothèque !

Pif, paf, pouf, voici que déboulent trois bouquins issus de la boîte à livres devenue soudain féconde après plusieurs semaines de chiche provende ! D’autres, d’un certain intérêt attendaient également dans leur coin, mais n’ont pas excité tant que cela votre Tenancier, indifférent aux romans des Éditions de Minuit qui, à tout prendre et au travers d’un vernis germanopratin, valent ceux de la collection Blanche chez Gallimard.
Commençons par le « retour » d’un volume dans ses rayonnages. En effet, la bibliothèque de SF du Tenancier a été décimée par ses soins, fruit d’un désamour à la quarantaine pour le genre — enfin, disons, une grosse fatigue — et d’autres nécessités que l’on voudra bien m’autoriser à celer ici. La loi du talion de Gérard Klein, recueil de nouvelles dans la collection J’ai Lu et sous la couverture de Tibor Csernus… : tous ces détails révèlent autant de marqueurs pour une génération qui a fait ses gammes dans cette littérature. Votre Tenancier a eu le plaisir et la chance d’avoir édité Gérard Klein et le souvenir reste vif d’une personne généreuse, avisée et d’un commerce très agréable. Pour tout cela, ce bouquin-là devait retourner à sa place, dans la bibliothèque, pas très loin — dans le classement des affinités — d’André Ruellan ou de Philippe Curval. S’il a cédé nombre de livres de SF, votre Tenancier chéri en a gardé un peu, par nostalgie et depuis peu par plaisir renouvelé, même s’il ne cherche pas à lire de nouveauté en la matière. « Pourtant, vous en écrivez, non ? », me dira-t-on. Oh, très peu, et surtout dans les marges. D’ailleurs il lui plaît d’errer dans les bordures. Il ne tient pas trop à « faire partie » d'un milieu.


Deuxième prise : ce volume anecdotique sert uniquement à alimenter la rubrique des 10/18, bien délaissée. On l’a peut-être remarqué, mais votre Tenancier, loin de se présenter comme un adepte de la Dictature du Prolétariat, s’avouerait plutôt du côté du Laisser-faire des Feignasses. Vous retrouverez le livre un de ces quatre dans le blog. À propos, l’on n’a rien contre le fait que vous expédiez les deux plats, le dos ainsi que le descriptif de vos anciens 10/18. On signale d’ailleurs à Monsieuye qu’on ne la pas oublié à ce sujet.

 

Le Tenancier connaît ce genre de production. Il garde le souvenir du bouquin d’Alain Schifres, Les Parisiens, lu comme une nouveauté lorsqu’il travaillait en librairie et avait découvert à cette occasion la raison de la feuille de salade dans l’assiette de steak-frites des brasseries parisiennes. À quoi doit-on s’attendre avec le présent ouvrage qui semble marcher sur les brisées du susdit ? Peut-être pas grand-chose ou peut-être un renouvellement par le style que l’on s’est permis de picorer et qui nous agrée. Le piéton de Paris se révèle une espèce qui se perpétue de décennie en décennie, consignée dans son enceinte avec quelques échappées bourgeoises du côté de l’avenue Victor Hugo à la Fargue ou qu’elle s’évade comme feu Maspero dans Les passagers du Roissy-express. On s’en doute, l’originalité du propos n’apparaît pas comme un critère d’acquisition… Ce livre-là semble employer l’ironie et saura sans doute plaire à votre Tenancier (re)devenu provincial, mais qui garde cependant quelques souvenirs aigus de Paris, où d’ailleurs il n’a guère envie de refoutre les pieds s’il n'y subsistaient quelques amitiés, en un étrange miracle. Citons les paragraphes : L’addition, Poules, Chiens, Métro, Gares, Halles, Crasse, Pigeons, Métamorphoses, Culture, Salons, Lascaux II, qui appellent à une lecture nonchalante et picorante dans des après-midi de latence, ce qui vaut mieux que de se cogner l’organigramme du parti communiste entre 1925 et 1939 dans le livre de Kriegel…

 

Gérard Klein : La loi du talion — J’ai lu (1979)

Annie Kriegel : Le pain et les roses — 10/18 (1973)
Anne Le Cam : Paris pour le pire — Arléa (2002)

lundi 8 juillet 2024

Une historiette de Béatrice

Et le simplet qui a pris l'habitude de passer ici tous les jours. Aujourd'hui il voulait absolument que je lui prenne en dépôt-vente une raquette de tennis cassée datant de 1950. Même si je lui explique que ne vends que des livres : « Mais on fera moitié-moitié pour les gains, c'est une raquette de compète ».

samedi 6 juillet 2024

Paf, dans ma bibliothèque !

Le Tenancier vous avait promis du neuf, mais par ailleurs il ne résiste jamais à l’attrait de quelques livres d’occasion, d’autant que celui d’aujourd’hui détient un intérêt particulier. En effet, le César de Gérard Walter date de 1947 pour sa première édition et l’on peut gager que des études sur le personnage ont bénéficié de beaucoup d’apports en plus de soixante-quinze ans, mais qu’importe, parce que l’on y trouve l’événement suivant : Jules devient l’otage de pirates, paye une rançon élevée et promet de les exécuter, presque en plaisantant, ce à quoi il s’emploie une fois libéré. L’épisode est très résumé par nos soins, il se révèle plus animé sous la plume de Plutarque (Les Vies parallèles) et fort bien rapporté par Walter. Votre Tenancier, la première fois qu’il était tombé sur cette péripétie — sans doute dans Plutarque, il y a des années de cela — s’est toujours demandé pourquoi une telle histoire n’avait jamais été adaptée en péplum par un Cottavafi, un Freda ou autre. À la réflexion, un cinéaste étasunien aurait peut-être plus convenu… Il est vrai que l’image de César au cinoche demeure très codifiée, à son apothéose sanglante ou à ses incartades égyptiennes (Ah, Claudette Colbert ou Élisabeth Taylor, surgissant du tapis déroulé…) Mais reconnaissons que les débuts sont prometteurs, non ? Bref, le Romain savait s’amuser.
 

Il reste toujours passionnant de voir éclore un véritable écrivain et c’est le cas lorsque l’on se confronte au troisième roman de Grégoire Domenach, récit d’un exil en Asie centrale, plus exactement au Kirghizstan où l’on sent et l’on sait que l’auteur y possède des attaches. Cependant, rien ne laisse pressentir que celles-ci procèdent de la malignité dans leur utilisation. Un peu d’honnêteté ne messied pas au milieu d’une pléthore de textes qui prétendent rapporter et qui ne racontent rien sinon le moi encombrant — et encombré — de plagiaires choyés par la presse. On a pensé ici à Kessel et à nombre de livres où l’on traverse un paysage palpable, habité par des personnages véritables, non parce qu’ils existeraient, peu importe, mais en raison de leur cohérence et de l’habileté avec laquelle ils apparaissent au fil de la narration. Même si le récit est une fiction, le cadre, lui, s’ancre dans le réel. Le lecteur attentif découvrira également que l’auteur possède un don pour l’évocation historique. Derrière ce clavier, l’on garde un souvenir très vif du compte-rendu de l’attaque de la poste de Dantzig, comme une annexe dans un premier roman encore maladroit, mais qui laisse pressentir ses potentialités. Dans le présent, l’on assistera, en introduction, au martyre de deux diplomates britanniques face à l’Émir de Boukhara et l’on se demande encore la raison pour laquelle Grégoire Domenach n’y a pas consacré un récit entier. L’histoire, vous ne dites rien de l’histoire, Tenancier ! Elle demeure simple, c’est une pérégrination où l’on voit et où l’on rencontre et où l’aventure se pare d’une mélancolie que tout lecteur du Manuel du parfait aventurier de Mac Orlan doit connaître. « Tenancier, vous citez Kessel et Mac Orlan, l’évocation est lourde ». Oui, mais elle se justifie par bien des aspects.

 
Il arrive que l’acquisition de livres s’effectue par une sympathie spontanée non envers un auteur, mais à l’égard de celui qui les a collationnés dans sa maison d’édition. À cet égard, la brève entrevue avec Marc Nagels qui dirige les Terres du Couchant et le plaisir d’un échange fugace se prolonge dans la lecture de ses productions. L’on n’a pas tout lu pour le moment, la rencontre est récente et l’on dose son contentement. Mais ce qui a attiré tout d’abord l’œil de votre Tenancier se résume à la sobriété des livres, tous établis sous la même charte graphique et typographique, avec cette petite touche d’élégance qui consiste à glisser un marque page intimement lié au titre. Est-ce de la bibliophilie ? On a déjà souvent ici prétendu que cette vilaine manie relevait du goût personnel et non de canons arbitraires et à cet égard l’élégance visuelle de toute la collection ajoute au plaisir d’un choix très soigné. On a lu pour l’instant La fugue à Noto de Le Guillou (méditation sur la solitude) et Horn d’Alain Emery (un portrait dans un style très soutenu que l'on va relire, car découvert au milieu de la foule et des interruptions). On connaissait le premier, à cause de ses rapports avec Gracq, on a découvert le deuxième à travers son style précis qui ne peut que ravir votre Tenancier chéri, suscitant même une ou deux pointes de jalousie sur le choix de mots ou l’agencement d’une phrase. On dispose d’un autre ouvrage de celui-ci, un de Roland Goeller, qui fréquente comme votre serviteur les colonnes de la revue l’Ampoule et enfin un roman plus épais d’Yves Fravalo, conseillé parMarc Nagels. À vrai dire, ce qui semble lier l’éditeur à ses auteurs réside dans la référence constante à Julien Gracq considéré comme une figure tutélaire. Puisque, par ailleurs, la marchandisation d’un de nos écrivains favoris va bon train à coup de fac-similés pourris, on trouvera le réconfort dans la découverte de ses continuateurs, infirmant en cela que Gracq fut le dernier représentant d’une certaine conception de la littérature. En effet, la rencontre se révèle importante et l’on s’offre le plaisir d’une prolongation avec des lectures enthousiasmantes. Cela rassure.



 Bien entendu, votre Tenancier ne professe aucune ambition de critique lorsqu’il expose ses acquisitions dans ce blogue. Cela se résumerait plutôt à un « état » de sa curiosité et tant mieux s’il en parle en détail parfois. Mais, déjà, rentrer un livre chez soi procède d’une certaine estime…
 
Gérard Walter : César — Marabout (1980)
Grégoire Domenach : Refuge au crépuscule — Bourgois (2024)
Philippe Le Guillou : La fugue à Noto — Terres du couchant (2024)
Alain Emery : Horn — Terres du couchant (2021)
Alain Emery : Quatre rivières — Terres du couchant (2022)
Roland Goeller : Prenez garde à l’intervalle entre le marchepied et le quai — Terres du couchant (2021)
Yves Fravalo : Et les printemps pourtant — Terres du couchant (2019)

vendredi 5 juillet 2024

Une circulation secrète

Une certaine facilité tendrait à considérer que l’itinéraire d’un livre, partant de l’imprimeur ou même du fabricant de papier s’arrêterait à l’étal du libraire, où le client se révélerait la destination finale. Certes, l’on évoque leur seconde vie, confrontés à la soudaine désertion du lecteur par décès plus ou moins subit ou par mort sociale : prison, chômage, etc. Ce sursis dans l’occasion est rappelé souvent par incidente et concerne moins le livre lui-même que les problèmes que posent sa survie, malgré tout et parfois aux politiciens et également à ceux qui aimeraient leur disparition au profit de leur camelote goncourisée et œuvrant en chœur dans ce sens. On pourrait causer à longueur de colonnes, de cette vie visible et de ses vicissitudes, de sa survie, aussi, dans un monde qui s’enfonce de plus en plus dans la sottise prudhommesque — allez voir certaines historiettes de Béa dans le présent blogue — lorsqu’il ne se révèle pas fasciste.
Il existe cependant une circulation intime des livres qui, une fois arrivés entre les mains du lecteur, accomplissent un destin varié selon leur contenu. Si quelques-uns gagnent tout de suite le rayonnage d’une bibliothèque pour diverses raisons, d’autres effectuent un trajet qui va de la table, juste après l’achat, vers le bureau du chroniqueur ou au chevet pour le vulgaire lecteur ; vulgarité toute relative qui entretient plus de rapport avec l’humilité qu’à l’omniscience des ignares. Ensuite, si la bibliothèque n’en peut mais, il rejoindra une pile posée à même le sol qui sera écrémée lorsque celle-ci deviendra branlante ou trop haute, si l’on se montre habile et ordonné pour ce deuxième cas. L’excédent se retrouvera chez le bouquiniste, à la recyclerie, etc., et entamera la troisième partie de son existence ou l’enjeu de sa survie dépendra de son contenu, de la mode, ou d’autre chose encore. Reste cette circulation endogène, parfois si lente qu’elle se compte en poussière accumulée sur les tranches ou sur les plats ou bien en infimes incidents ou même la chiure de mouche devient un indice d’ancienneté sans ignorer non plus la décoloration des dos. Certains vivent ainsi dans les marges d’un désintérêt qui se veut momentané et qui dure au-delà de la motivation initiale qui avait présidé à leur choix. L’on redécouvre alors et l’on se demande. Mais la bibliothèque que nous avons négligée ne devient pas pour autant le cimetière que l’on peut imaginer, au large de cette circulation discrète. On y prélève, on s’y livre à des révisions, on y évolue à la mesure de son contenu. Tel lecteur extraira un essai découvert des éternités auparavant, le laissera traîner un moment non loin de lui, caressera en pensée la saveur ancienne, ouvrira quelques pages et se rendra compte de sa déception : ce n’était que cela. Nous avons perdu depuis longtemps derrière nous ce qui formait la substance de la rêverie ou de la pensée qui s’y attachait. Le lecteur est volage, tant mieux pour lui et tant pis pour le volume qui regagnera le rayonnage si son détenteur est reconnaissant ou bien sera « désherbé » avec une pointe de regret.
Nombre de livres se déplacent ainsi simultanément chez le curieux, de façon presque étrange, comme une représentation matérialisée d’un cheminement dialectique qui empilerait des jalons livresques, parfois cornés par des gougnafiers quand ils ne sont pas annotés. On y témoigne aussi de passions renaissantes : relire Conrad, relire London ou Flaubert, ou Balzac, des titres jamais lus ou des promesses dont on s’acquitte à l’égard d’auteurs contemporains qui ont paru un peu emmerdants après achat — et puis « ça y’est », on marche dans la combine du style et de la narration. Les livres réapparaissent aussi, de façon fortuite, au hasard d’une recherche : le bouquin d’à côté attire et interroge. On s’étonne du temps qui passe et des livrées de couvertures si datées, parfois, que l’on se dit que le réflexe de la sobriété de certains maquettistes épargne bien de petites hontes à ses lecteurs. L’esprit s’égare encore, en rencontrant un livre en travers d’un rayonnage, pas à sa place, peut-être posé là à la hâte en cherchant autre chose ; on s’intrigue de ces générations spontanées, mais à peine, puisque nous sommes rompus depuis l’enfance au phénomène. Peut-être faudrait-il une atteinte psychique spéciale qui nous mettrait dans la disposition d’établir des schémas de circulation et d’en déduire une sorte de conspiration de l’intelligence dont nous deviendrions les instruments inconscients.
Tout cela nous échappe, en somme.

mercredi 3 juillet 2024

Note de service

Votre Tenancier, loin d'être frappé de stupeur par la situation présente, a choisi de ne pas trop se mêler des conneries électoralistes, sachant depuis environ l'âge de 16 ans que le véritable combat antifasciste ne consiste pas à faire sa petite cochonceté dans l'urne de temps en temps. Alors, en attendant de savoir quoi faire avec les bonnes personnes — qu'on se rassure, le Tenancier abhorre la violence — il bricole des trucs dans son coin, comme refaire son site d'auteur de fond en comble.
Cliquez donc sur l'image...


Pour le reste, on recausera de la longueur de la laisse, peut-être ici, peut-être ailleurs, mais un peu plus tard...

samedi 29 juin 2024

Du bon usage des citations

Parce que « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre »*, j’ai gardé en mémoire qu’à chaque fois que la gauche avait affaire au mouvement libertaire, en Russie, en Ukraine, en Espagne, à Cuba ou ailleurs, leur flicaille ou leurs militaires s’arrangeaient pour les éliminer, histoire de donner un coup de main aux fascistes qui n’en demandaient peut-être pas tant. Avec de tels « amis » ont est assuré de ne jamais se tromper.
Vous pouvez toujours vous brosser pour que je vous donne un coup de main.
Démerdez-vous.

* Churchill



jeudi 27 juin 2024

L'invention du professeur Lambeke

Votre Tenancier propose à travers ce récit une nouvelle acception pour l'expression française « Manger la grenouille » dans les colonnes du huitième numéro de Lard-Frit, revue éclectique, donc ouverte également aux sciences...

Abonnez-vous, réabonnez-vous, qu'ils disaient vous verrez du pays et aussi des articles que l'on peut, à l'instar d'un journal célèbre, feuilleter en croquant du chocolat.
Pour se faire, c'est ici, m'sieurs-dames !
Vous allez goûter un moment de répit après cette frénésie de parutions pour le soussigné, jusqu'au moins à la rentrée ou jusqu'à l'automne. L'on vous tiendra au courant, vous pensez bien...

dimanche 23 juin 2024

Paf, dans ma bibliothèque !

Tiens, ça fait longtemps que le Tenancier ne vous a pas causé de ses acquisitions de bouquins. Il a un tel retard qu’il se sent incapable de le combler, sous peine de vous emmerder. On passera donc sur les trouvailles d’occasion de la boîte à livre locale, plutôt du tout-venant destiné à rassasier sa curiosité autour d’auteurs comme Daphné Du Maurier, par exemple. Mission accomplie : Les Oiseaux valent mieux que le récit qu’on aurait pu déduire du visionnage du film qui a peu à voir en définitive sinon l'agression volatile et correspond d’ailleurs au type de nouvelle que le soussigné apprécie, parce qu’il ne comporte pas forcément de justification. Mais on cause, on cause et voici que l’on vous parle de bouquins que l’on ne devait pas évoquer selon notre déclaration liminaire. Voilà ce que c’est d’être bavard.


On achète peu par ici de livres neufs, ou alors lorsqu’ils relèvent d’un intérêt particulier pour le Tenancier. Ainsi, écoutant une énième fois le Voyage d’hiver par Dietrich Fisher Dieskau, je m’aperçus que, comme je ne pratique pas la langue allemande, je ne connaissais pas le texte excepté dans des livrets de CD microscopiques, fait fâcheux, tout de même. Surpris par le fait que je ne trouvais pas les poèmes de Wilhelm Müller dans les anthos sur le Romantisme dans ma bibliothèque, je l’ai donc commandé. Voilà, le Tenancier se cultive.


Puis, parce qu’il se trouvait à prendre sa commande, le Tenancier s’est laissé piéger par l’achat complémentaire (vous savez, la boîte de cirage qu’on tente de vous fourguer avec l’achat d’une paire de targettes) en se souvenant qu’il avait passé un peu de son enfance à Bruxelles et qu’il en garde un une saveur poétique liée à la ville, retrouvée d’une certaine manière lors d’un passage récent. Était-ce une raison pour prendre ce petit livre de Grégoire Polet : Petit éloge de la Belgique ? Ou alors eût-il mieux valu me contenter du recueil Lagune morte de Dominique Warfa, auteur belge de SF, très inspiré dans ses premiers textes par les expériences chronolytiques de Michel Jeury. Est-ce encore en rapport avec la belgitude ? Oui, mille fois oui, la frontière avec la Belgique est une porte entre les mondes et je regrette parfois de ne pas y avoir un pied ancré de chaque côté.


Tout ceci est nostalgie : celle de l’enfance à apprendre à compter avec des nonante et des septante et celui d’un univers de la SF dont je me suis séparé depuis pas mal d’années désormais. Nulle aigreur dans la distance pour l’un et vive envie de faire de nouveau un tour dans les périphéries de Bruxelles, parce qu’une ville devait selon moi se découvrir aussi par ses limes. Vous vous en moquez, naturellement, et je ne vous donne pas tort. D’ailleurs tout n’y fut pas merveilleux, parce qu’on me forçait à bouffer des chicons à la cantine et que je trouvais ça dégueulasse. Cette répugnance est devenue définitive, fort heureusement, elle ne portait que sur cela et elle est peu littéraire.


Mais alors, pourquoi, Tenancier, pourquoi cet achat du bouquin de Scholem ? Eh bien, voici le livre type d’un achat prémédité, mais dont l’intérêt de départ fut purement accidentel. Par un concours de circonstances qu’il a oublié, votre Tenancier s’était retrouvé un dimanche matin à allumer la téloche sur deux doctes rabbins en train de converser sur la signification et la force symbolique des lettres dans la tradition juive — toutes choses, excepté pour les lettres, foncièrement étrangères aux habitudes et aux intérêts du Tenancier qui n’a rien d’un mystique. La curiosité l’emporta tant qu’il garda cet épisode en mémoire. L’épisode ne s’arrête pas là, bien sûr. Il continue avec la rencontre avec une œuvre de fiction ou cette relation à la lettre se révélait sous-jacente, mais difficile à analyser lorsque l’on n’en possède pas une certaine culture. Or, l’épisode des deux rabbins restait assez vivace pour que l’on effectuât un rapprochement et que l’on désirât en savoir plus et comprendre peut-être une clef cruciale de ce récit. On travaillera peut-être sur le sujet un jour, raison pour laquelle on ne vous en dit pas plus… En attendant, on méditera sur le Golem comme préliminaire. Cela ne mènera peut-être à rien, mais il faut savoir s’amuser dans la vie, non ?


Cela nous mène au dernier livre pour ce billet. On le lui a conseillé. Il ne sait plus qui (et qu’il lui pardonne !) parce qu’il traînait depuis quelque temps dans la liste des futures acquisitions. Le Tenancier rate toujours son coup. Il aurait voulu être dans le Guide de Nulle part et d’ailleurs, mais il est arrivé trop tard avec son Fleuve. Il espère correspondre au moins à l’un de ces types décrits dans ce bouquin-là. Cela le rassurait. Être conscient de son inutilité l’exempterait du qualificatif de parasite, par exemple. Bref, plus que par une hagiographie, votre Tenancier aimerait exister dans certains livres par la bande, comme il aimerait explorer les villes par leurs périphéries. Il n’aura ni l’un ni l’autre et il vaut mieux. Et puis le fantasme se révèle bien banal...
Que de livres neufs ! Eh bien, croyez-le ou non, cela va continuer dans un futur billet de cette rubrique.
 
Daphné Du Maurier : Les Oiseaux et autres nouvelles, traduit de l’anglais par Denise Van Moppès et Florence Glass — Le Livre de poche (1964)
Wilhelm Müller : Le Voyage d’hiver, traduction de Jean-Pierre Siméon — Les Solitaires Intempestifs (2011)
Grégoire Polet : Petit éloge de la Belgique — Folio (2024)
Dominique Warfa : Lagune morte et autres nouvelles — Espace Nord (2024)
Gershom Scholem : Le nom de Dieu et la théorie kabbalistique du langage — Traduit de l’allemand par Thomas Piel — Allia (2018)
Ermanno Cavazzoni : Les écrivains inutiles, traduit de l’italien par Monique Baccelli — Éditions Attila (2010)