Le Tenancier n’avait pas vu paraître une des ses histoires
sur papier depuis quelques temps et il lui tardait de renouer avec la
publication en périodique voire plus si affinités. Ouvrons le bal avec un
nouvel opus dans une revue qui nous devient familière, le numéro hors-série de
l’Ampoule, parution annuelle où l’on trouvera la signature de votre serviteur.
La région de Bordeaux porte chance au Tenancier et, peut-être, le sujet de cette
histoire n’a sans doute pas laissé la rédaction de cette revue indifférente
puisqu’il est en partie question... d’œnologie. Quant à la chance, elle se
manifestera bientôt dans cette région sous une autre forme. Qu’on nous pardonne
de ne pas en délivrer plus pour l’instant, il nous arrive de céder à la superstition —
nous en parlerons plus tard, vers les beaux jours. En attendant, dégustez donc
cette histoire intitulée L’assemblage de
l’ingénieur Canti. Hélas, le texte n’a pas bénéficié de l’illustration de
Céline Brun-Picard, mais la sobriété du cliché de Charlie Ambrose convient
également à l’esprit de ce que nous avons voulu conter.
lundi 17 décembre 2018
L'assemblage de l'ingénieur Canti
samedi 8 décembre 2018
lundi 3 décembre 2018
Keepsakes
[...] Il y avait au couvent une
vieille fille qui venait tous les mois, pendant huit jours, travailler à
la lingerie. Protégée par l'archevêché comme appartenant à une ancienne
famille de gentilshommes ruinés sous la Révolution, elle mangeait au
réfectoire à la table des bonnes soeurs, et faisait avec elles, après le
repas, un petit bout de causette avant de remonter à son ouvrage.
Souvent les pensionnaires s'échappaient de l'étude pour l'aller voir.
Elle savait par coeur des chansons galantes du siècle passé, qu'elle
chantait à demi-voix, tout en poussant son aiguille. Elle contait des
histoires, vous apprenait des nouvelles, faisait en ville vos
commissions, et prêtait aux grandes, en cachette, quelque roman qu'elle
avait toujours dans les poches de son tablier, et dont la bonne
demoiselle elle-même avalait de longs chapitres, dans les intervalles de
sa besogne. Ce n'étaient qu'amours, amants, amantes, dames persécutées
s'évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu'on tue à
tous les relais, chevaux qu'on crève à toutes les pages, forêts sombres,
troubles du coeur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au
clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des
lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l'est pas, toujours
bien mis, et qui pleurent comme des urnes. Pendant six mois, à quinze
ans, Emma se graissa donc les mains à cette poussière des vieux cabinets
de lecture. Avec Walter Scott, plus tard, elle s'éprit de choses
historiques, rêva bahuts, salle des gardes et ménestrels. Elle aurait
voulu vivre dans quelque vieux manoir, comme ces châtelaines au long
corsage, qui, sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours, le coude
sur la pierre et le menton dans la main, à regarder venir du fond de la
campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir.
Elle eut dans ce temps-là le culte de Marie Stuart, et des vénérations
enthousiastes à l'endroit des femmes illustres ou infortunées. Jeanne
d'Arc, Héloïse, Agnès Sorel, la belle Ferronnière et Clémence Isaure,
pour elle, se détachaient comme des comètes sur l'immensité ténébreuse
de l'histoire, où saillissaient encore çà et là, mais plus perdus dans
l'ombre et sans aucun rapport entre eux, saint Louis avec son chêne,
Bayard mourant, quelques férocités de Louis XI, un peu de
Saint-Barthélemy, le panache du Béarnais, et toujours le souvenir des
assiettes peintes où Louis XIV était vanté.
À la classe de musique, dans les romances qu'elle chantait, il
n'était question que de petits anges aux ailes d'or, de madones, de
lagunes, de gondoliers, pacifiques compositions qui lui laissaient
entrevoir, à travers la niaiserie du style et les imprudences de la
note, l'attirante fantasmagorie des réalités sentimentales.
Quelques-unes de ses camarades apportaient au couvent les keepsakes
qu'elles avaient reçus en étrennes. Il les fallait cacher, c'était une
affaire ; on les lisait au dortoir. Maniant délicatement leurs belles
reliures de satin, Emma fixait ses regards éblouis sur le nom des
auteurs inconnus qui avaient signé, le plus souvent, comtes ou vicomtes,
au bas de leurs pièces.
Elle frémissait, en soulevant de son haleine le papier de soie des
gravures, qui se levait à demi plié et retombait doucement contre la
page. C'était, derrière la balustrade d'un balcon, un jeune homme en
court manteau qui serrait dans ses bras une jeune fille en robe blanche,
portant une aumônière à sa ceinture ; ou bien les portraits anonymes
des ladies anglaises à boucles blondes, qui, sous leur chapeau de paille
rond, vous regardent avec leurs grands yeux clairs. On en voyait
d'étalées dans des voitures, glissant au milieu des parcs, où un lévrier
sautait devant l'attelage que conduisaient au trot deux petits
postillons en culotte blanche. D'autres, rêvant sur des sofas près d'un
billet décacheté, contemplaient la lune, par la fenêtre entrouverte, à
demi drapée d'un rideau noir. Les naïves, une larme sur la joue,
becquetaient une tourterelle à travers les barreaux d'une cage gothique,
ou, souriant la tête sur l'épaule, effeuillaient une marguerite de
leurs doigts pointus, retroussés comme des souliers à la poulaine. Et
vous y étiez aussi, sultans à longues pipes, pâmés sous des tonnelles,
aux bras des bayadères, djiaours, sabres turcs, bonnets grecs, et vous
surtout, paysages blafards des contrées dithyrambiques, qui souvent nous
montrez à la fois des palmiers, des sapins, des tigres à droite, un
lion à gauche, des minarets tartares à l'horizon, au premier plan des
ruines romaines, puis des chameaux accroupis ; – le tout encadré d'une
forêt vierge bien nettoyée, et avec un grand rayon de soleil
perpendiculaire tremblotant dans l'eau, où se détachent en écorchures
blanches, sur un fond d'acier gris, de loin en loin, des cygnes qui
nagent.
Et l'abat-jour du quinquet, accroché dans la muraille au-dessus de la tête d'Emma, éclairait tous ces tableaux du monde, qui passaient devant elle les uns après les autres, dans le silence du dortoir et au bruit lointain de quelque fiacre attardé qui roulait encore sur les boulevards.
Et l'abat-jour du quinquet, accroché dans la muraille au-dessus de la tête d'Emma, éclairait tous ces tableaux du monde, qui passaient devant elle les uns après les autres, dans le silence du dortoir et au bruit lointain de quelque fiacre attardé qui roulait encore sur les boulevards.
Gustave Flaubert : Madame Bovary
Illustration : Célestin Nanteuil
Le Keepsake était un type d'ouvrage collectif offert en étrennes ou pour les anniversaires à la période romantique. Certains de ces volumes étaient illustrés par des artistes connus : Achille Devéria, Celestin Nanteuil, Gavarni, Gustave Doré, Grandville, etc. Les grands auteurs romantiques - et de moins célèbres désormais - s'y sont essayés. Beaucoup furent imprimés chez Mame, à Tours et fréquemment habillés de cartonnages polychromes. Ils sont fort prisés encore à notre époque. Tous ne concernaient pas la littérature ou la poésie mais également les sciences naturelles et la géographie... Le papier de soie auquel fait allusion Gustave Flaubert était intercalé entre les pages qui contenaient des gravures. Le libraire nomme cela une serpente.
Billet originellement paru sur le blog Feuilles d'automne en juillet 2009
jeudi 29 novembre 2018
mercredi 28 novembre 2018
lundi 26 novembre 2018
Hemingway à Florence
Il y a quelques années, votre Tenancier a accompli un voyage à Florence, avec la découverte somptueuse des Offices, du Palais Pitti et d’autres merveilles. Un de ses amusements du moment consista dans le fait de croiser une ribambelle de vieux Nord-Américains tous affublés d’une casquette et d’une barbe, comme si uniment ces messieurs avaient décidé de ressembler à Hemingway, sans se consulter (le constat se fit à plusieurs jours d’intervalle et en des lieux différents). Il se demande encore si, partant de cette ressemblance, ils s’essayaient à l’écriture eux-mêmes et à quoi cela pouvait bien ressembler. Il se posa également cette autre question : pourquoi une telle concentration à Florence ? Était-ce dû à une conjonction astrale, au souvenir du passage de l’écrivain en Italie (mais Milan ou Venise ne se trouvent pas si près) ?
Ou alors, le déguisement convenait-il bien pour aller se bourrer la gueule ?
jeudi 22 novembre 2018
!
[…] Le point d’exclamation attire trop l’attention, comme
tout ce qui est debout. Il courbe pas l’échine comme l’accent circonflexe, il n’est
pas tronçonné comme le point de suspension, il ne se met pas à plat ventre
comme le tiret, il ne remue pas la queue comme le point virgule, il ne fait pas
de la fumée comme le point d’interrogation, il n’est pas chiure de mouche comme
le point t’à la ligne. Lui, c’est le de Gaulle de la ponctuation. La vigie !
Le ténor. Son nom l’indique : il s’exclame ! Il clame ! Il
proclame ! Il déclame ! Il réclame ! Il véhémente ! Il
flambergeauvente ! Il épouvante ! Je t’aime, suivi d’un point d’exclamation
ou d’un point de suspension n’a pas la même sincérité, ni la même signification.
On ne peut pas dire merde ou vive la France sans point d’exclamation. Que
ferait un commandant de bateau au cours d’un naufrage, s’il n’avait pas de
point d’exclamation à mettre au bout de « Les chaloupes à la mer ! ».
Je vais vous dire ; je le veux comme épitaphe. Sur ma tombe, tout seul, mais gros comme ça : un point d’exclamation, je vous en supplie. Pas mon blaze, ni mes dates-parenthèses. À quoi bon ? Pas de croix non plus. Dieu me reconnaîtra sans l’emblème de sa guillotine. Simplement, pour ma satisfaction posthume, ce signe typographique, dressé comme un bâton d’argent au milieu de la foule. D’ailleurs, n’est-il pas employé sur certains panneaux de signalisation du code routier ? |
San-Antonio : Mange et tais-toi ! (1966)
jeudi 15 novembre 2018
André
Le blog de l’Éditeur singulier avait l’autre fois
mis en
ligne quelques couvertures d’ouvrages de Kurt Steiner, alias André
Ruellan. Le
billet était accompagné d’une très courte vidéo que je me permets de
reprendre
ici, en souvenir de trop peu de moments partagés et l’immense regret de
ne pas l'avoir fréquenté plus.
dimanche 28 octobre 2018
Mais comment va Le Tenancier ?
Eh bien, il se porte comme un charme, il s'occupe à quelques publications futures.
Ah oui... le 27 octobre dernier, il a fait l'expérience de son premier tremblement de terre.
Robert Lowry : Earthquake blues
dimanche 23 septembre 2018
Inscription retrouvée dans les ruines d'un camp retranché romain, sa translation avec les moyens du bord ou avec la mauvaise fois nécessaire qui pourrait faire accroire que le Tenancier a fait l'école hôtelière (ce qui semble avéré)
Pour une bonne Salade César, il faut une formation en tortue |
samedi 22 septembre 2018
Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les vers !
« [Dans la charrette, en allant vers l'échafaud,] Fabre se lamentait encore sur la perte de sa comédie, ce qu'entendant, le même Danton lui dit en riant : "Des vers, avant huit jours tu en feras plus que tu ne voudras, et nous aussi." »Mémoires des Sanson — Paris 1863
(Pour le 5 avril 1794 : tome 5, chapitre III, page 76 : Procès et exécution de Danton, Camille Desmoulins, Fabre d'Églantine, etc.)
Rappelons que le tribunal révolutionnaire priva Fabre d'Églantine de sa pièce en cours de composition lors de son procès.
vendredi 21 septembre 2018
lundi 17 septembre 2018
Haussons les épaules sur le bord du précipice
Un sujet de divertissement pour le Tenancier, ces jours-ci
réside dans la récurrence de papiers à vocations « philosophiques » qui dissertent
sur le monde, l’effroi, la fin. Non qu’à ses yeux elles se révèlent
injustifiées mais il semble que tous ces messieurs (pas trouvé de dame sur le
sujet, mais je n’ai pas tout regardé) se soient donné le mot, comme un nouveau
fonds de commerce à exploiter. Le catastrophisme de salon avec la rhétorique ad
hoc plaît et alimente la petite musique des médias. La fin est proche,
repentons-nous ! Comme si nous avions négligé les avertissements, depuis
le temps et comme si tout le monde se sentait concerné. Eh non, on va tous
mourir, m’sieur dame, sachant que la seule fin du monde dont nous sommes sûrs
est celle qui accompagne la fin de notre existence personnelle. En attendant, à l’instar des années quatre-vingt lorsque nous nous résignions à recevoir
des SS20 sur la gueule au beau milieu de nos pistes discos, nous continuerons à
cracher dans l’eau où flottent les poissons le ventre à l’air. Car ce monde ne
vaut que cela. J'exagère ? Vous croyez bien à la sincérité de Hulot et au système électoral...
vendredi 14 septembre 2018
T.N.P.
(Vanne pourrie, plutôt orale, qui ne vous donnera pas une haute opinion sur le Tenancier, mais tant pis)
À Tokyo, vous avez le kabuki, à Paris nous avions le caboulot
jeudi 13 septembre 2018
Le Novelliste n°2
Le Tenancier est un gentil camarade, ainsi fait-il part de
la parution du deuxième numéro du Novelliste, tout frais, tout beau, bien qu’il
n’y participe pas pour cette fois. Le Tenancier est grand et équanime (c’est
pas dans le dico, mais il aime bien) en vous conseillant de vous le procurer.
Enfin, le Tenancier ne s’adonnera pas à sa critique, étant donné qu’il vient à peine de
le recevoir. Pour vous le procurer, c’est par ici.
Allez zou !
Allez zou !
mercredi 12 septembre 2018
Entre deux portes
« — Et à part ça, Tenancier, comment ça va, en ce
moment ?
— Ben, ça roule pour lui…
— Vous êtes bien rare.
— Tout comme les lecteurs du blog.
— Ah…
— Eh oui. »
— Ben, ça roule pour lui…
— Vous êtes bien rare.
— Tout comme les lecteurs du blog.
— Ah…
— Eh oui. »
samedi 8 septembre 2018
Réponses d'éditeurs
Coup sur coup, deux éditeurs ont adressé à votre Tenancier
un commentaire élogieux sur ses productions au point qu’il s’est demandé s’il n’y
avait pas d’erreur sur la personne. Et puis non, sachant par ailleurs que l’excès
de modestie confine justement à l’immodestie. Fort heureusement, un troisième a
su commenter notre travail de façon différente et propre à dégonfler un éventuel melon :
« Parfait !Nous allons jouir de ces trois interventions comme il se doit, bien entendu. Mais la saveur de la dernière nous a fait redescendre un peu, tout en nous faisant rire…
Nous tenons le bon bout, comme disait la péripatéticienne à son client. »
dimanche 2 septembre 2018
Question de kilométrage
Le Tenancier vient de boucler une histoire et, à cette
occasion vient de changer la recharge de son stylo-bille. Le Tenancier écrit fin
et à la main après avoir fait un premier jet au clavier (il fait trois passages
au moins avant les révisions, dont un obligatoirement manuscrit). Pour cette même
occasion, il a terminé le bloc de papier dont il se sert. Donc, les prochains
travaux du Tenancier seront composés avec des accessoires neufs. Le Tenancier a
remarqué que la recharge garantie 3 500
mètres d’écriture. Le Tenancier s’interroge :
combien de blocs tiendra-t-il avec ça ? En définitive, à la question posée
récemment sur Facebook : « Le but d’un écrivain est-il de
raconter sa vie ? », la seule réponse raisonnable serait de poser la
question de son kilométrage et de sa consommation de papier sur la distance.
Cela en dirait long sur sa graphie et ses ratures (qui consomment plus qu’une
écriture régulière — il en va de l’écriture manuscrite comme de la conduite en
bagnole !) et cela nous épargnerait quelques manifestes domestiques. Le
Tenancier est pour l’apaisement et se défie désormais des échanges byzantins.
Mais il n’empêche personne de s’y livrer. Peut-être qu’un jour le Tenancier
vous dira combien de bloc ont été consommés avec une seule recharge de stylo.
Tant pis pour vous.
Postscriptum
Faut pas déconner : le Tenancier est tout juste un écrivaillon (en plus d'être un garçon décevant) et, évoquant le grave problème du sens de l'écriture, il ne pouvait donner qu'une réponse à sa mesure.
Tant pis pour vous.
Postscriptum
Faut pas déconner : le Tenancier est tout juste un écrivaillon (en plus d'être un garçon décevant) et, évoquant le grave problème du sens de l'écriture, il ne pouvait donner qu'une réponse à sa mesure.
jeudi 30 août 2018
mercredi 29 août 2018
« Je n'ai jamais aimé la littérature policière, ce qui m'intéresse c'est la littérature délinquante »
Puisque l’on a retenu l’attention de
certains sur
Jean-François Vilar, il est juste de signaler qu’un blog existe autour
de son œuvre.
Il ne semble plus très actif, la faute sans doute à la bibliographie trop courte de l’auteur. On vous incite bien sûr à la visiter de fond en comble.
Et, pour le plaisir, quelques images animées de Jean-François Vilar ici :
On aimerait pouvoir visionner le film en entier. On peut se reporter sur le site du réalisateur pour en savoir plus.
Il ne semble plus très actif, la faute sans doute à la bibliographie trop courte de l’auteur. On vous incite bien sûr à la visiter de fond en comble.
Et, pour le plaisir, quelques images animées de Jean-François Vilar ici :
Jean-François Vilar, 95% de réel
Film de Pierre-André Sauvageot
(extrait)
Film de Pierre-André Sauvageot
(extrait)
On aimerait pouvoir visionner le film en entier. On peut se reporter sur le site du réalisateur pour en savoir plus.
mardi 28 août 2018
Un peu avant la rue Cambronne
Il n’y avait que quelques pas à faire, je retrouvai le
bouquiniste, un peu avant la rue Cambronne. Celui que Katz mentionnait dans son
carnet. Une boutique modeste, étroite, avec des boîtes sur le trottoir.
Quoi ? Des vieux polars, comme il convient, Série noire cartonnée,
vieilles revues Ellery Queen, Mystère
Mag. Un mystère, La Chouette. Des livres aussi de Calet, de Guérin. Des
Huguenin, beaucoup de Céline, de Drieu. Tout un programme éclectique un peu
trop proclamé. La vitrine était touchante. Son fond était un grand classement
de tranches de livres, sur étagères. Plusieurs de ces tranches étaient
manifestement truquées, des leurres permettant au libraire, de l’intérieur, de
surveiller la devanture, la fauche éventuelle. Ce qui suffisait à classer le client
comme pas bien franc du collier.
Je m’attardai un temps devant cette vitrine. S’y mêlaient agréablement des éditions rares de Cocteau et des accumulations de Paris-Hollywood, Péret et Vaché, Midi-Minuit première série, etc. J’entrai. L’intérieur était un parfait capharnaüm. Sans logique apparente s’offraient des piles de Radar, de Match, des bandes dessinées : Cosmos, Big Boss, Blek, etc. Passons sur Cinémonde, Jeunesse Cinéma, Top. Il y avait ça et là des enseigne émaillées, Banania, Cadum, Kub, des Dinky Toys, des poupées Barbie et d’assez rares figurines Mokalux. En d’autres temps, je me serais refait une mémoire débonnaire, avec quelques achats de base. Ces bricoles amassées, je les connaissais bien, je les avais perdues dans des séparations, des divorces, des oublis purs et simples, des prêts négligents. Le solde avait été cambriolé. L’entrée était libre, on ne se précipitait pas sur le client. Je pus fouiner tout à loisir tout en sentant une présence vigilante dans l’arrière-boutique, dont l’issue était planquée derrière un empilement de romans-photos vaguement érotiques. Le librairie fit enfin son apparition. Un homme petit, sans âge, aux gestes furtifs. Il portait un béret crasseux, une longue blouse grise d’instituteur ou de magasinier, c’était caricatural jusqu’à provoquer le malaise. Blaise — j’eus instantanément la certitude qu’il s’agissait de lui — avait négligé de se raser depuis un jour ou deux. Sa barbe était blanche, tout à la fois drue et clairsemée. L’un de ses yeux était blanc, avec une paupière morte, à demi close. Une profonde cicatrice en étoile marquait le front, se prolongeait vers le haut du crâne. Blaise boitait. Il donnait l’impression d’être cassé de partout, esquinté, mais obstinément solide, avec du défi anxieux dans son regard de borgne rescapé. Il se taisait. Je continuai à fouiner. Manière de faire éprouvée. Histoire de gagner du temps. Je feuilletai assez longuement un numéro de Paris Magazine, revue légère d’avant-guerre, avec des photos de Kertész, Man Ray. Des photos de charme, comme on dit maintenant. L’œil du vieux était insupportable. Je me retournai. L’infirme n’avait pas bougé. — Vous êtes Blaise. Pas un de ses traits ne frémit. À peine la paupière se fit-elle plus lourde. Pure impression de ma part peut-être. — Vous êtes Blaise. J’aimerais que vous me parliez d’Alfred Katz. L’irruption fut immédiate, brutale, jaillie de l’arrière-boutique. Une pile de bouquins s’écroula dans la brusquerie du mouvement, parmi eux des numéros de Signal, le magazine illustré collaborationniste, pendant l’Occupation, d’autres de Je suis partout. L’homme s’interposa entre moi et Blaise. Haut de taille, blazer élégant. Un sportif hâlé, puant l’eau de toilette. Il se fabriqua un sourire, me prit fermement par l’épaule. — Sortons, voulez-vous ? |
Jean-François Vilar : Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués (1993)
(L'auteur confond tranche et dos. On lui pardonnera...)
Esprit d'escalier
Et tout à coup, en repensant au billet précédent, le Tenancier songe à 2001, l’Odyssée de l’espace.
dimanche 26 août 2018
Que serait l'existence sans un peu de repentir ?
Oui, bon, d’accord, Le Tenancier est un acrimonieux, un
rancunier impavide, c’est un lâche qui tire sur une ambulance. Tout de même, il
réside en lui un fond d’humanité puisqu’il ne veut nullement la mort du personnage
décrit dans son précédent billet, ou alors le plus tard possible ! En
effet, votre Tenancier biche à l’idée que cette vie, médiocrement parcourue,
soit longue et exacerbée de sa substance consciente et non comme le
prolongement indolent à la médiocrité habituelle dont il semble coutumier. Une
sorte de charité nous anime, ainsi que le goût de l’expérimentation, dans l’évocation
de cette perspective. Ce con possède une qualité tellurique, une pérennité que
nous regretterions de voir s’achever à la manière d’un James Dean cacochyme dans
le fracas des tubulures de sa chaise roulante. Nous espérons pour lui un destin
autre et sans doute héroïque bien qu’un peu passif, celui qui le destinerait au
visionnage infini de son existence de série B, révisée à la manière d’un bonus
de DVD.
La charité nous perdra.
La charité nous perdra.
jeudi 23 août 2018
Un expert éminent
C’était l’époque des vidéocassettes et du doigt en embuscade
sur le magnétoscope pour déclencher l’enregistrement sans choper la pub. Nous
visitions alors un expert en série télé qui nous prodigua l’aumône du
visionnage d’un extrait en exclusivité où, un personnage en scaphandre sortait
d’échafaudages. Ceux-ci, après un suspense insoutenable entretenu par le maître
des lieux, se révélèrent quelques bribes, non habillées par les effets
spéciaux, d’un film de SF, dont notre cicérone ne manqua pas de souligner le
budget pharaonique (énoncé avec le phrasé d’un bonus de blockbuster : incrédibeule !). De sartrien, il en possédait
le regard, résultat hasardeux du magnétoscopage, qui veillait à la fois sur la
télécommande et les pages de Téléstar. Une pièce de son appartement était
emplie de rayonnages métalliques, garnis eux-mêmes de cassettes vidéo,
alignements noirs comme une bibliothèque de Borniol. Ainsi, l’on nous y
enseigna l’existence de séries télévisées complètes que ce vieux garçon énumérait
pour notre édification de béotien tout en nous versant un alcool infect… On
peut rester vieux garçon même en couple, le cas se révélait ici. Au moins, le
compagnon s’annonçait moins turbulent, plus aimable. Inchangés, les clichés
confèrent désormais à l'expert une aura attristée, comme l’expression d’un naufrage. Au
fait, la boisson était réellement dégueulasse. Le bar, érigé dans un coin de la
salle à manger, ressemblait à celui d’une paillote illégale, celle que l’on
trouve généralement près de la bouche du collecteur, pas loin de la baraque à
frites. Je ne peux plus voir une bouteille de Malibu sans y penser. Le garçon
vivait avec sa maman, dans un rapport que l’on peinerait à songer qu’il fut de
bonne intelligence, faute de son ingrédient essentiel. On ne rend jamais assez
hommage aux mères, même si les rejetons y reportent leurs turpitudes. C’était ici
le cas. Le Tenancier, un peu vicelard, demanda au garçon s’il avait regardé la
série complète des cassettes de Dallas qui occupait un sacré pan de mur de la
salle à manger. Que non, se récria-t-il, c’était pour sa maman… L’expert
continua ses énumérations, nous abreuva de projets cinématographiques et
télévisuels à coups de millions de dollars de budget. Ainsi endurai-je la
logorrhée, dont le vocabulaire allait devenir la matière des bonus des DVD de
films à deux balles : même la machine à café y était incroyable de talent. Du coin de l’œil, l’alignement des
vidéos de Dallas formait une masse ironique dans la lumière déclinante. Du
bourdonnement de notre hôte émergeaient encore des superlatifs,
l’engourdissement gagnait. Le soleil d’hiver posait son glacis sur la toile
cirée. Je m’ennuyais, ne trouvant aucun livre sur lequel détourner mon
attention ; le journal télé ne comptait pas. Autour de moi, on
s’intéressait, on s’extasiait et, pour ma détresse, on en redemandait. Du
malheur d’avoir été poli et, surtout, mal assorti…
Quelques jours plus tard, un réalisateur que j’appréciais pour sa la parole rare et précieuse, passa à la librairie où je travaillais et cette apparition me fit méditer sur le bonheur de se camper parfois au bon endroit, et sur l’intelligence.
La chance, en tout cas, ça va, ça vient.
Quelques jours plus tard, un réalisateur que j’appréciais pour sa la parole rare et précieuse, passa à la librairie où je travaillais et cette apparition me fit méditer sur le bonheur de se camper parfois au bon endroit, et sur l’intelligence.
La chance, en tout cas, ça va, ça vient.
Lecture systématique
Le Tenancier applique en ce moment un rythme rigoureux dans
l’ordre de ses lectures. Ainsi alterne-t-il la lecture d’un ouvrage souvent
inédit (pourtant, il relit beaucoup) et celle d’un San Antonio. Cela fait la
troisième fois qu’il observe ce cycle. On notera toutefois que :
— Cette lecture systématique reste espacée d’une dizaine d’années.
— À presque soixante ans, il ne s’est livré que trois fois, donc, à cette pratique concernant les San Antonio, ce qui préserve la fraîcheur de ces relectures.
— Ce n’est pas le seul cycle auquel il s’est essayé. Celui du Commander de GJ. Arnaud y a eu droit par deux fois.
— Il possède également d’autres séries, collections ou œuvres étendues d’un auteur, mais dont la lecture ne relève pas du même plaisir ou de la même pratique.
— Toutefois, cette disposition ne peut, en aucun cas, s’analyser comme un dénigrement, qui voudrait montrer votre Tenancier s’adonnant à des lectures faciles comme une catégorie du snobisme. Le Tenancier montre sa sincérité dans ses affections comme dans ses dégoûts.
— À cette récurrence, s’insinue le plaisir pervers de la complétude, qui s’étend à d’autres auteurs, comme une construction en cours. L’édifice à peine érigé, il faut le démonter pièce par pièce par la lecture.
— Cette systématisation… n’est pas systématique, et l’absence d’une réitération ne signifie en rien la traversée d’un désert. En réalité, elle appartient à une catégorie des modes de lectures ; celle-ci s’apparente à la déconstruction chronologique, d’autres se contentent de l’unicité d’une visite (parce que c’est mauvais ou bien que le Tenancier se le tient pour dit). Autrement et d’habitude, on lit sans préméditation, ou presque.
— Presque toujours, le plaisir paraît essentiel. On verrait mal le Tenancier s’adonner à des perversions masochistes en se gaufrant des auteurs sans intérêt pour lui et a fortiori des séries entières.
— Ces séries appartiennent en majorité au genre populaire et restent des romans courts ou des nouvelles. On déteste ici les boursouflures qui prennent leur source dans l’adoption d’un traitement de texte, incitant au dépassement de la mesure, et du kilogramme pour sa partie matérielle.
— Le Tenancier clame son affection pour la littérature populaire. C’est un enfant de la science-fiction (on y reviendra un jour).
— Les lectures qui s’insèrent dans ces cycles ne se révèlent pas, par on ne sait quelle opposition dialectique, des œuvres dites « sérieuses » ou de « littérature générale ». Le Tenancier lit tout ce qui lui plaît, des textes variés, mais certainement pas des nouveautés (d’avoir été libraire dans le neuf assez longtemps le dispense de s’emmerder à ce petit jeu).
— Le Tenancier ne ressent aucun besoin de vous fournir une liste à l’appui. Mais il fait confiance en votre imagination. Toutefois, il peut vous indiquer qu’après La rage de vivre de Mezz Mezzrow et Wolfe, il lira Mange et tais-toi de San Antonio. Après, il ne sait pas.
— Des approches plus longues s’opèrent : la lecture de la Comédie humaine ne respecte pas un cycle alternatif, mais une progression.
— Après toutes ces considérations (il doit bien en manquer…), votre Tenancier suppose que vous tenez cela comme banalités. Et vous aurez raison. Ce blog tourne au banal. Ça le rassure…
— Cette lecture systématique reste espacée d’une dizaine d’années.
— À presque soixante ans, il ne s’est livré que trois fois, donc, à cette pratique concernant les San Antonio, ce qui préserve la fraîcheur de ces relectures.
— Ce n’est pas le seul cycle auquel il s’est essayé. Celui du Commander de GJ. Arnaud y a eu droit par deux fois.
— Il possède également d’autres séries, collections ou œuvres étendues d’un auteur, mais dont la lecture ne relève pas du même plaisir ou de la même pratique.
— Toutefois, cette disposition ne peut, en aucun cas, s’analyser comme un dénigrement, qui voudrait montrer votre Tenancier s’adonnant à des lectures faciles comme une catégorie du snobisme. Le Tenancier montre sa sincérité dans ses affections comme dans ses dégoûts.
— À cette récurrence, s’insinue le plaisir pervers de la complétude, qui s’étend à d’autres auteurs, comme une construction en cours. L’édifice à peine érigé, il faut le démonter pièce par pièce par la lecture.
— Cette systématisation… n’est pas systématique, et l’absence d’une réitération ne signifie en rien la traversée d’un désert. En réalité, elle appartient à une catégorie des modes de lectures ; celle-ci s’apparente à la déconstruction chronologique, d’autres se contentent de l’unicité d’une visite (parce que c’est mauvais ou bien que le Tenancier se le tient pour dit). Autrement et d’habitude, on lit sans préméditation, ou presque.
— Presque toujours, le plaisir paraît essentiel. On verrait mal le Tenancier s’adonner à des perversions masochistes en se gaufrant des auteurs sans intérêt pour lui et a fortiori des séries entières.
— Ces séries appartiennent en majorité au genre populaire et restent des romans courts ou des nouvelles. On déteste ici les boursouflures qui prennent leur source dans l’adoption d’un traitement de texte, incitant au dépassement de la mesure, et du kilogramme pour sa partie matérielle.
— Le Tenancier clame son affection pour la littérature populaire. C’est un enfant de la science-fiction (on y reviendra un jour).
— Les lectures qui s’insèrent dans ces cycles ne se révèlent pas, par on ne sait quelle opposition dialectique, des œuvres dites « sérieuses » ou de « littérature générale ». Le Tenancier lit tout ce qui lui plaît, des textes variés, mais certainement pas des nouveautés (d’avoir été libraire dans le neuf assez longtemps le dispense de s’emmerder à ce petit jeu).
— Le Tenancier ne ressent aucun besoin de vous fournir une liste à l’appui. Mais il fait confiance en votre imagination. Toutefois, il peut vous indiquer qu’après La rage de vivre de Mezz Mezzrow et Wolfe, il lira Mange et tais-toi de San Antonio. Après, il ne sait pas.
— Des approches plus longues s’opèrent : la lecture de la Comédie humaine ne respecte pas un cycle alternatif, mais une progression.
— Après toutes ces considérations (il doit bien en manquer…), votre Tenancier suppose que vous tenez cela comme banalités. Et vous aurez raison. Ce blog tourne au banal. Ça le rassure…
mardi 21 août 2018
Épaulé et jeté
J’en causais à Béa, qui s’inquiétait du fait que j’étais
retenu à la maison, pensant que je souffrais du dos. Oui, j’aurais pu, à l’époque
où, salarié en librairie, je soulevais des cartons de livres pas tout le temps
légers. Seulement, la sagesse de nos aînés est infinie et grâce à eux je n’ai
jamais eu mal de cette manière. Comment ? Eh bien en étant initié à l’haltérophilie
lors de mon passage à l’école des métiers de l’alimentation de la rue Ferrandi
à Paris. Eh oui, le pédigrée du libraire est parfois surprenant, et son savoir
ne l’est pas moins, surtout lorsque l’on a connu la silhouette du Tenancier à l’époque, lorsqu'il jouait au serveur de restaurant.
Tout ça pour dire... et vous vous en moquez. Je ne saurais vous donner tort.
samedi 18 août 2018
Méthode de travail
14h30 : ouverture du bloc de feuilles quadrillées.
14h35 : rangement du clavier informatique en position verticale de manière à aménager la place.
15h45 : installation de la version précédente imprimée (Bookman old style corps 12 sur un feuillet margé à 5 cm, un interligne et demi) sur un support vertical.
16h15 : nettoyage de la pointe du stylo bille (marque Rotring, promotionnel, acceptant des recharges Parker, usage apprécié en raison du diamètre du fût du stylo). Celle-ci bave parce que je n’ai pas trouvé de pointe fine, encre bleue trop fluide, au lieu du noir.
16h30 : rien.
16h35 : rien encore.
16h44 : songe à en faire part sur le blog.
16h45 : s’exécute.
16h50 : tente de retourner à la réécriture de cette histoire en plan depuis deux jours.
...
Post-scriptum : le Tenancier n'avait pas songé à baisser son siège à 14h25, ce qui lui aurait permis une meilleure position pour écrire à la main, celle-ci étant différente de la frappe au clavier. Il se lance dans cette opération à 17h03 et formule l'espoir de remplir au moins un page manuscrite...
14h35 : rangement du clavier informatique en position verticale de manière à aménager la place.
15h45 : installation de la version précédente imprimée (Bookman old style corps 12 sur un feuillet margé à 5 cm, un interligne et demi) sur un support vertical.
16h15 : nettoyage de la pointe du stylo bille (marque Rotring, promotionnel, acceptant des recharges Parker, usage apprécié en raison du diamètre du fût du stylo). Celle-ci bave parce que je n’ai pas trouvé de pointe fine, encre bleue trop fluide, au lieu du noir.
16h30 : rien.
16h35 : rien encore.
16h44 : songe à en faire part sur le blog.
16h45 : s’exécute.
16h50 : tente de retourner à la réécriture de cette histoire en plan depuis deux jours.
...
Post-scriptum : le Tenancier n'avait pas songé à baisser son siège à 14h25, ce qui lui aurait permis une meilleure position pour écrire à la main, celle-ci étant différente de la frappe au clavier. Il se lance dans cette opération à 17h03 et formule l'espoir de remplir au moins un page manuscrite...
jeudi 16 août 2018
Un caprice d'écrivassier
Le Tenancier aimerait que l'une de ses histoires soit imprimée en boustrophédon sur un leporello, avec une perforation de limonaire afin d'en accompagner la lecture.
dimanche 29 juillet 2018
Où le Tenancier se dissipe hors de ses frontières (MàJ du 29/07/2018)
Le Tenancier se défoule, parfois, à
écrire quelques histoires. Il y a quelques temps, il a fourni un
certain nombre de nouvelles courtes pour le très sympathique site Les
deux Zeppelins. On vous convie à les lire en
vous priant par avance de bien vouloir excuser l'auteur pour son style
approximatif (on l'a traité avec justesse, récemment, d'écrivaillon).
On vous
tiendra tout de même au courant de chaque parution, jusqu'à l'août
prochain, moment où tous ces textes disparaîtront du site.
(Nous marquerons les nouveautés en gras...) Cette liste d'histoires ne sera plus liée au site à la fin de l'été 2018. Ces publications éphémères permettront à votre Tenancier de reprendre ces nouvelles et leur donner un développement que ne lui permettait pas la règle du jeu des Deux Zeppelins, c'est-à-dire de confectionner des textes qui ne dépasses pas deux mille signes...
(Nous marquerons les nouveautés en gras...) Cette liste d'histoires ne sera plus liée au site à la fin de l'été 2018. Ces publications éphémères permettront à votre Tenancier de reprendre ces nouvelles et leur donner un développement que ne lui permettait pas la règle du jeu des Deux Zeppelins, c'est-à-dire de confectionner des textes qui ne dépasses pas deux mille signes...
La saga du Ténébreux :
Illustrations de Férid Khalifat
— Prologue, où la fatigue et le froid règnent et où l’on conclut dans une ruelle populeuse
— Dans lequel on progresse dans le sable et les cailloux
— Où le printemps est goûté par notre héros et son domestique
— Où la pugnacité n'empêche pas les sentiments.... des considérations qui en découlent
— Dans lequel Le Ténébreux affronte le Grand Prêtre de Din, où éclate la vérité
— Où Le Ténébreux arriva sur le champ de bataille et ce qu'il advint
— Où l'empire de la soif l'emporte sur le destin et ses aléas
— Où l'industrie du tourisme doit encore fournir des efforts
— Dans lequel la lassitude prend fin au pied des collines
— Où nos héros s'investissent dans la production de sacs à main
— Où le lecteur est convié à faire un peu de géographie
— Où l'on se libéra du blocus de Ferenor et ce qui s'ensuivit
— Où l'occasion est donnée à nos héros de vivre un moment bucolique
— Où l'on s'engage dans un périple quelque peu verbeux
— Premier récit de la diligence
— Deuxième récit de la diligence
— Troisième récit de la diligence
— Quatrième récit de la diligence
— Dans lequel nos héros font une halte... et des
bénéfices— Deuxième récit de la diligence
— Troisième récit de la diligence
— Quatrième récit de la diligence
— Où l'on choisit ses accessoires pour le désert
— Dans lequel on vérifie qu'un complot, ce n'est pas de la tarte !
— Dans lequel régna le Ténébreux et ce qu'il advint
— Où l'on constate que l'addiction fait des ravages. De ses conséquences
— Où même les condamnés ont l'esprit de famille
— Où l'on vérifie que les tavernes sont des puits d'où la vérité sort migraineuse
— Où « se contenter » ne comporte pas d'acception restrictive
— Dans lequel on vérifie l'inanité d'un retour au passé
— Où la tempérance est certes économe, mais bien ennuyeuse
— Dans lequel on constate que le péril peut se trouver dans la descente
— Où l'on prend congé du Ténébreux
(La série est close. Chaque chapitre reste consultable jusqu'au mois de
septembre.)
Chronique du Fleuve :
(Pour en savoir plus, cliquez ici)
— Les tourbières
— La créature
— Les artefacts
— Le pyroscaphe
— Les enfants morts
— La fièvre
— L’îlot
— La pluie
— Le pont
— Les bocaux
(La série est close. Chaque histoire reste consultable jusqu'au mois de
septembre.)
Du dressage des enfants :
— Introduction
— Du refus
— Des maladies
— De la sélection
— De l'ennui
— De la contrainte
— De la terreur
— Du conditionnement
— De la punition
— De l'hyperactivité
... Et à propos :
Une
leçon de pédagogie
d’Érasme. — « Un enfant de noble famille doit avoir de nobles
façons :
Levez-vous, restez le corps droit et la tête nue chaque fois que vous
adressera
la parole quelqu’un à qui vous devez du respect. N’ayez pas l’air
triste, ni
sombre, ni insolent, ni effronté, ni étourdi ; que votre figure
traduise
une bonne humeur pleine de réserve. Tenez toujours vos regards
déférents fixés
sur votre interlocuteur et demeurez les pieds joints et les mains en
repos.
Gardez-vous de vous balancer d’une jambe sur l’autre, de gesticuler, de
vous
mordre les lèvres, de vous gratter la tête, de vous fourrer les doigts
dans les
oreilles… Souvenez-vous d’éviter le bavardage déplacé et l’étourderie…
À table,
montrez-vous de bonne humeur, en vous souvenant toujours de la décence
naturelle à votre âge. Faites-vous servir le dernier. Vous offre-t-on
quelque
friand morceau, refusez avec modestie, n’acceptez que si l’on insiste
et dites
alors merci, puis, gardant pour vous une petite part, rendez le reste à
celui
qui vous l’a donnée ou bien à un de vos voisins de table. Quelqu’un
vient-il de
boire à votre santé, marquez-lui votre gratitude en souriant, mais
buvez vous-même
avec modération, vous contentant, si vous n’avez pas soif, d’effleurer
de vos
lèvres votre verre. Si l’on tient des propos obscènes, ne souriez pas
et prenez
l’air de celui qui ne comprend pas… » in : revue Grandgousier — nov.-déc. 1948 |
(La série est close. Elle
reste consultable jusqu'au mois de septembre.)
— Rapport remis à M. Edward Heath sur les événements de Wallington le 23 février 1972
— Hard Science
— L'Effet Kowalski
— Les gens
— Apparition de brune matinale
— Mais ils sont tout petits !
— Manifeste pour une cinéma d'horreur écologique
— Mémoire sur la migration des parapluies en zone boréale
— Robert
(La liste est close. Elle
reste consultable jusqu'au mois de septembre.)
jeudi 7 juin 2018
Bibliographie : Les cahiers de l'imaginaire — n° 5 : Maurice Renard, romancier et technicien du merveilleux scientifique
Anguille de buisson
Anguille
de buisson
: Couleuvre. — « Il vend des anguilles
de buisson, comme on dit en langage populaire, à certains
gargotiers qui en font d'excellentes matelotes. » (Privat d'Anglemont.)
mardi 5 juin 2018
« Lis-moi pour apprendre à m'aimer »
Baudelaire : Épigraphe pour un livre condamné, dit par Madeleine et Léo ferré
lundi 4 juin 2018
Anguille
Anguille
: Ceinture. (Vidocq.) — Une ceinture de cuir noir gonflée d'argent
ressemble à une anguille.
lundi 14 mai 2018
dimanche 13 mai 2018
Angoulême (se caresser l')
Angoulême
(se caresser l')
: Boire et manger. Mot à mot : se caresser le palais, mettre en goule, du vieux mot goule (gueule). Nous avons encore goulu et goulafre (glouton). — « Il y en a
qui ne sont pas encore caressé l'angoulême depuis la veille. (E.
d'Hervilly.)
samedi 28 avril 2018
Avertissement
L'auteur prévient loyalement les Papes qui voudraient se reconnaître
des ces pages qu'ils ne sont pas mis en cause. Ceux à qui mes salades ne plaisent pas n'ont qu'à ligoter le Bottin.
S.A. |
vendredi 27 avril 2018
Il m'en manque un !!!
Oui, il
m’en
manque un ! Quelque fois les lacunes dans les
collections sont réconfortantes, le destin nous invite encore un peu à
chercher. On se plait à imaginer que nous ne sommes pas encore devant
le terme, ce trou noir qui fit tant d’effroi à Jacques Sternberg
lorsque je l’avais croisé une ou deux fois par le passé. De Jacques Sternberg on ne voudra rien dire de plus que sa volubilité intarissable, son agitation permanente qui nous fit faire des prouesses dans l’enregistrement d’une émission de radio consacrée à l’une de ses parutions. D’autres que moi sauront mieux raconter qui il fut. Pourtant, je pense être l’un des rares à conserver ce vestige venu des lointains : Le Petit Silence Illustré, embryon d’une autre revue publiée 20 ans après et qui devait s’appeler Le Mépris. Celle-ci ne dépassa pas trois numéros, d’après nous. Mais aurait-il eu la patience d’aller plus loin ? |
||
Le Petit Silence Illustré eut
de nombreux collaborateurs, outre Sternberg : Pierre Bettencourt Jacques Bergier Jean Frapat Albert Bilder Pierre Versins Philippe Curval Valérie Schmidt René de Obaldia Marcel Béalu Folon Etc. |
||
On
peut cliquer sur les couvertures pour les agrandir |
Les
habitués de ces colonnes savent à quel point on est nostalgique. Cette
revue
continue encore à
être le support d’une certaine rêverie, de la recherche d’une saveur
lointaine, à la limite des papilles, au coin du regard. Le Petit Silence Illustré fait
encore rire le Tenancier. Nombre de ces collaborateurs se retrouveront par la suite dans le petit monde de la SF et fréquenteront le fameux Déjeuner du Lundi qui continue d’exister encore à l’heure actuelle… D’autres iront vers les sentiers de la poésie du théâtre ou de la littérature. La revue consistait en une série de feuillets, à l'ancien format 21 X 27 cm, imprimés sur offset de bureau pliés dans le sens de la hauteur. Excepté le n° 1, les feuillets étaient de plusieurs couleurs : rose, jaune, vert, bleu et – toujours à l’exception du n° 1 – étaient revêtus d’une couverture imprimée d’un photomontage de Philippe Curval. Alors voilà, il nous manque le n° 6 ! Soyez vigilants. Le Tenancier vous en est déjà reconnaissant ! On sait qu'un numéro hommage fut publié des années après, on en sait peu sur le sujet, mais un lecteur éventuel nous fera sans doute le bonheur de ramener sa science. On l'en remercie par avance. Pour en savoir plus, rendez-vous ici.
(Ce billet a été publié en
août 2009 sur le blog Feuilles
d'automne)
|
Anglaises
Anglaises
: Longues boucles de cheveux pareilles à celles dont se coiffent
volontiers les dames britanniques. Elles ont été surtout à la mode en
France vers 1840. — « Une femme aux anglaises blondes lui heurte le
bras. » (Monselet.)
Anglaises : Latrines à l'anglaise, c'est-à-dire munies d'une cuvette à soupape.
Anglaises : Latrines à l'anglaise, c'est-à-dire munies d'une cuvette à soupape.
jeudi 26 avril 2018
Je les ai tous !
Je les ai tous !
Mais quand même, on est bien aise lorsque l’on a complété une série sans se fouler. Au début des années 80, les 3 volumes ci-dessous étaient trouvables dans les fonds d’éditions soldés à un prix que même l’économiquement faible que je fus pouvait se permettre. Le Tenancier a l’honneur de vous présenter l’héritier spirituel du Petit Silence Illustré que l'on retrouvera plus tard dans ces colonnes.
Les collaborateurs ont changé, l’esprit est resté et s’est même rendu encore plus attrayant par le confort d’une impression nette sur du papier blanc. Quel progrès.
Outre Jacques Sternberg, vous découvrirez les lignes ou les traits de :
Roland Topor
Gourmelin
Lucques
André Frédérique
Roland Bacri
Nicoulaud
Etc.
Ces trois volumes ont un format in-8° de 80 pages chaque. Pages collées et non brochage, hélas, ce qui rend les volumes extrêmement fragiles, car les feuillets risquent de se détacher, à cause du vieillissement de la colle. L’autre défaut est le décollement de la couverture pour les mêmes raisons, fait courant dans les publications Kesselring, éditeur suisse qui publia dans de nombreux genres, pas toujours avec une main heureuse.
Qu’importe, du reste, Mépris reste un petit moment de méchanceté joyeuse et également de poésie allègre.
On remarquera que le numéro 1 comporte un dessin de Topor qui sera repris par le même pour Amnesty international à l’usage d’une de ses campagnes d’affichage. Nous avons lu sur le site de cette respectable organisation que c’est cette affiche fit connaître Topor. Tout Tenancier dans notre tour d’ivoire que nous sommes, nous nous tapons sur le ventre et rigolons un brin : nous nous disons quant à nous que si ce rédacteur avait momentanément abandonné son inculte solipsisme, il aurait rendu hommage à Topor pour avoir mobilisé l’opinion publique autour d’Amnesty avec ce dessin désormais mondialement connu, et pour cause…
On ne pense pas que Topor avait besoin de cela pour se faire connaître.
Et voilà, lecteurs transis, sachez qu’à notre connaissance l’édition originale de ce dessin figure bien sur la couverture du Mépris en date d’octobre 1973.
Que trois numéros, disais-je. Lassitude de Sternberg, manque de persévérance de l’éditeur ? Les journées de Mr Vase de Gourmelin et Sternberg nous manquent, ainsi que Les Questions de Topor et, bien sûr, les critiques de livres en fin de volume...
(Billet paru en août 2009 sur le blog Feuilles d'automne)
Anglais sont débarqués (les)
Anglais
sont débarqués (les)
: Ces mots désignent un incommodité périodique chez la femme. Allusion
à la couleur favorite de l'uniforme britannique.
Il est aussi brave
Que sensible amant,
Des anglais il brave
Le débarquement
(Chansons. Impr. Chastaignon, 1851.)
Recueils de la bibl. nationale.
Il est aussi brave
Que sensible amant,
Des anglais il brave
Le débarquement
(Chansons. Impr. Chastaignon, 1851.)
Recueils de la bibl. nationale.
mercredi 25 avril 2018
10/18 — René Boylesve : La leçon d'amour dans un parc
René Boylesve
La leçon d'amour dans un parc
Préface d'André Bourin
n° 1921
Paris, Union Générale d’Éditions
Coll. 10/18
Série « Fins de siècles »
dirigée par Jean-Baptiste Baronian
224 pages
Couverture : Les deux cousines (détail) par Watteau (archives privées)
ISBN : 2-264-01116-5
(Contribution de SPiRitus)
Index
La leçon d'amour dans un parc
Préface d'André Bourin
n° 1921
Paris, Union Générale d’Éditions
Coll. 10/18
Série « Fins de siècles »
dirigée par Jean-Baptiste Baronian
224 pages
Couverture : Les deux cousines (détail) par Watteau (archives privées)
ISBN : 2-264-01116-5
(Contribution de SPiRitus)
Index
Anglais
Anglais
: Créancier. — Mot ancien. On est d'autant plus porté à le regarder
comme une allusion ironique aux Anglais, que les Français se moquaient
volontiers de leur perpétuel ennemi. — Ainsi, milord et goddem sont employés ironiquement
dès le moyen âge. V. Milord, Goddem.
Malgré des avis contraires mais appuyés selon nous par des exemples trop peu concluants, c'est encore l'opinion de Pasquier qui nous semble préférable. Il fait venir ce terme des réclamations des Anglais qui prétendaient que la rançon du roi Jean, fixée à trois millions d'écus d'or, par le traité de Brétigny, n'avait pas été entièrement payé.
Malgré des avis contraires mais appuyés selon nous par des exemples trop peu concluants, c'est encore l'opinion de Pasquier qui nous semble préférable. Il fait venir ce terme des réclamations des Anglais qui prétendaient que la rançon du roi Jean, fixée à trois millions d'écus d'or, par le traité de Brétigny, n'avait pas été entièrement payé.
Oncques ne vys Anglois de votre
taille,
Car à tout coup, vous criez : baille, baille !
Car à tout coup, vous criez : baille, baille !
(Marot.)
On trouve des
exemples d'Anglais dans la Légende de Pierre Faifeu. M. Fr.
Michel a relevé cette mention dans les poésie de Guillaume Crétin (XVe
siècle.) :
Et aujourd'hui je faictz
solliciter
Tous mes Angloys, pour mes restes parfaire,
Et le payement entier leur staisfaire.
« Assure-toi que ce n'est point un Anglais. » (Montépin.)Tous mes Angloys, pour mes restes parfaire,
Et le payement entier leur staisfaire.
mardi 24 avril 2018
Âne de Buridan (être comme l')
Âne
de Buridan (être comme l')
: Ne savoir que décider. — « Buridan est un dialecticien du XVIe
siècle. Pour prouver le livre arbitre des animaux, il supposait un âne
également pressé par la soif et par la faim, le plaçait entre un
picotin d'avoine et un seau d'eau, également distants, faisant sur lui
la même impression et il demandait : » Que fera cet âne ? » (Rozan.)
lundi 23 avril 2018
Jeu : Lew et Billy
Dans l’histoire du far-ouest, votre
Tenancier biche assez un
auteur comme Lewis Wallace. Aurait-il fait son chemin de Damas, et
trouvé la
foi dans l’enluminure sulpicienne de Ben
Hur ? Eh bien non. Mais la biographie du sieur Wallace se
révèle
intéressante. Pêle-mêle, il est un général nordiste de la guerre de
Sécession,
avocat, préside à la condamnation des conjurés contre Lincoln, rédige Ben
Hur et autres péplums bibliques,
devient ambassadeur, et efin, toujours dans le désordre, gouverneur du
Nouveau-Mexique — où il amnistie
un
certain Billy the Kid, avant de réactiver les poursuites contre lui...
Quelques
fois, la vie des auteurs devient plus ludique que leurs écrits. Si l’on
voit
que l’écriture reste de toute façon une activité annexe — bien que
lucrative —
chez ce personnage, il n’en demeure pas moins qu’il illustre cette
volonté très
américaine de démontrer que l’on a vécu plusieurs vies, brevet
indispensable
pour passer à la postérité littéraire.
Cela nous donne l'idée d'une devinette :
Sachant que la tête de Jesse James valait, vers 1878, près de dix mille dollars, pouvez-vous indiquer le montant de la mise à prix de Billy the Kid par Lew Wallace ?
Si vous ne trouvez pas, votre Tenancier chéri vous donnera la réponse ce lundi qui vient.
Cela nous donne l'idée d'une devinette :
Sachant que la tête de Jesse James valait, vers 1878, près de dix mille dollars, pouvez-vous indiquer le montant de la mise à prix de Billy the Kid par Lew Wallace ?
Si vous ne trouvez pas, votre Tenancier chéri vous donnera la réponse ce lundi qui vient.
Quelques jours ont passé et le moins
qu'on puisse dire est que cette petite devinette n'a pas eu beaucoup de
succès. Il est vrai que celle-ci ne fait pas appel à l'astuce,
l'intelligence, mais simplement à la possibilité de délivrer cette
information. Pour notre part, et pour la mémoire de Billy, nous
trouvons la teneur de cette information scandaleuse :
J.-L. Rieupeyrout : Histoire du Far-West (1967)
Et à propos de Billy rappelons au curieux — car l'amateur est au courant depuis un bail — de l'existence du présent volume :
Merci de votre attention, vous pouvez reprendre une existence normale...
Pourtant désireux de mener à bien sa mission, le gouverneur Wallace tenta l'impossible : rencontrer Billy the Kid afin de lui parler et de le convaincre de rentrer dans le rang. Une belle scène à faire ! Un climax passionnant. L'entrevue se déroula conformément au plan élaboré. Le Kid vint, répondit à l'auguste fonctionnaire et repartit non convaincu. Entre l'ordre, la légalité et lui, le desperado rompit délibérément les ponts. Les document manquent par trop pour connaître les raisons véritables de son refus mais à la vue d'un Brady ou d'un Peppin, représentants d'une loi assez tolérante pour autoriser les massacres collectifs, n'est-il pas permis d'accepter la décision de celui qui n'y croyait plus ? En désespoir de cause, le brave gouverneur promit cinq cent dollars à qui « capturerait William Bonny alias le Kid et le livrerait à tout shérif du Nouveau-Mexique » avec l'appui « des preuves satisfaisantes de son identité ». Maigre somme pour un jeune tueur aussi actif. Dans le même temps un Jesse James valait dix mille dollars. Il est vrai que les banques et les chemins de fer finançaient la chasse à l'homme au Missouri. Ici, au Nouveau-Mexique, un gouverneur près de ses sous n'en pouvait mais. |
J.-L. Rieupeyrout : Histoire du Far-West (1967)
Et à propos de Billy rappelons au curieux — car l'amateur est au courant depuis un bail — de l'existence du présent volume :
Merci de votre attention, vous pouvez reprendre une existence normale...
Andouille
Andouille
: Personne sans énergie, aussi molle qu'une andouille. Un vrai
maladroit s'appelle andouille ficelée.
jeudi 19 avril 2018
mercredi 18 avril 2018
Anchois (œil bordé d')
Anchois
(œil bordé d')
: Œil aux paupières rougies et dépourvues de cils. L'allusion sera
comprise par tous ceux qui ont vu des anchois découpés en lanières. — «
Je veux avoir ta femme. — Tu ne l'auras pas. — Je l'aurai, et tu
prendras ma guenon aux yeux bordés d'anchois. » (Vidal, 33.)
mardi 17 avril 2018
Bibliographie : Les cahiers de l'imaginaire — n° 3/4 : Marcel Brion + Varia
Anchtibber
Anchtibber
: Arrêter. (Rabasse.) — Ce serait mot à mot : mettre en botte,
chausser. V. Chtibbe.
lundi 16 avril 2018
Un accessoire de typographe
Dans les ateliers, la machine à cintrer les guillemets était l’équivalent de la désopilante clé du champ de tir des militaires. Plus d’un apprenti fut envoyé la quérir ; parfois avec une brouette. Selon Chautard 1937, quelques benêts désireux de ne pas rentrer bredouilles se rendaient chez un forgeron. |
in : Orthotypographie — Article Guillemets — par Jean-Pierre Lacroux, disponible en ligne ici.
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